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ARTEFACTS MYSTÉRIEUX (2)

Enquête sur 7 énigmatiques artefacts de l’Antiquité (2e partie)

Par Jacques Mandorla

Auteur de "60 trésors fabuleux à découvrir"

(Éditons Trajectoire)

272 pages - 356 illustrations en couleurs - 25 €

Disponible sur www.amazon.fr, www.fnac.fr et en librairie

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Après avoir étudié, dans la première partie, 4 objets de l’Antiquité posant des énigmes quasiment insolubles aux archéologues et aux historiens (le disque en argile de Phaistos, le disque céleste de Nebra, la pile électrique de Bagdad et l’horloge astronomique d’Anticythère), en voici 3 autres : les étranges dodécaèdres en bronze, les sphères géantes du Costa Rica et le disque astrologique de Chevroches.

Rappelons qu’aucune recherche trésoraire, avec ou sans détecteur de métaux, ne peut être effectuée sur l’ensemble des sites évoqués dans cet article, sans l’autorisation préalable des propriétaires des lieux.

100 à 300 après J.-C. : les énigmatiques dodécaèdres en bronze

Depuis plus de deux siècles, les archéologues trouvent, de façon isolée, d’étranges objets en bronze ayant la forme d’un dodécaèdre, c’est-à-dire d’un solide composé de 12 faces (en grec, le préfixe dodeka signifie 12). La tradition dit que c’est le mathématicien grec Hippase de Métaponte, un disciple de Pythagore, qui aurait construit le premier dodécaèdre vers 500 av. J.-C.

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Un dodécaèdre régulier est un solide composé de 12 faces, 20 sommets et 30 arêtes (exemplaire en bronze trouvé en 1906 à Saint-Parize-le-Châtel, près de Nevers - Musée archéologique de Lyon).

Le dodécaèdre (12 faces, chacune ayant le format d’un pentagone c’est-à-dire avec 5 côtés, 20 sommets et 30 arêtes) fait partie des 5 solides dits « de Platon » avec le tétraèdre (4 faces), le cube (6 faces), l’octaèdre (8 faces) et l’icosaèdre (20 faces). Le célèbre philosophe grec, dans son livre Timée publié vers 358 av. J.-C., associait chacun des 4 éléments de l’univers avec un solide régulier : la Terre avec le cube, l'Air avec l'octaèdre, l'Eau avec l'icosaèdre et le Feu avec le tétraèdre. Enfin, le dodécaèdre, cinquième solide, représentait selon lui « le dieu utilisé pour arranger les constellations sur tout le ciel », parce qu’il ressemble le plus à la sphère.

Cette symbolique de l’univers et du ciel a conduit à la création de petits dodécaèdres pleins, utilisés pour des séances de divination afin de prédire l’avenir par le jeu. Ainsi, en 1982 des archéologues, en train de faire des fouilles dans la cathédrale Saint-Pierre à Genève (Suisse), ont découvert un dodécaèdre plein, en plomb recouvert d’une pellicule d’argent, portant sur chacune de ses faces un signe du zodiaque, écrit en latin. Haut de 3,5 cm, ce dé pèse 297 g et remonte au IVe siècle après J.-C. d’après les monnaies trouvées au même endroit. Autre découverte : en 1556 a été publié un livre intitulé « Le Dodechedron de Fortune, livre non moins plaisant et récréatif que subtil et ingénieux entre tous les jeux et passe-temps de fortune, autrefois composé par Jan de Meun pour le roi Charles V ». On y jouait avec le même type de dé à 12 faces, chacune portant un signe du zodiaque astrologique, que celui trouvé à Genève.

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En 1982 des archéologues ont découvert dans la cathédrale Saint-Pierre à Genève (Suisse) un dodécaèdre en plomb, portant sur chacune de ses faces un signe du zodiaque écrit en latin. Haut de 3,5 cm, ce dé plein pèse 297 g et remonte au IVe siècle après J.-C.

Mais intéressons-nous, dans cet article, aux étonnants dodécaèdres en bronze creux ajouré et bouleté (ou perlé, selon les auteurs) dont la fonction n’est toujours pas connue à ce jour. Le premier dodécaèdre de ce type (aujourd’hui perdu, hélas) a été découvert le 28 juin 1739, par un archéologue britannique du nom de North, dans un champ près d’Aston (Angleterre).

Des centaines de chercheurs ont étudié ces artefacts étranges afin d’essayer d’en percer les mystères. La mission n’est pas simple car, à l’heure actuelle, on n’a toujours pas trouvé de texte ancien les décrivant et expliquant leur fonction.

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Des peintres comme Jacopo de Barbari (« Luca Pacioli avec son élève » - 1495 - Musée de Naples) ou Salvador Dali (« La dernière cène » - 1955 - National Art Gallery, Washington, USA) ont célébré les mystères du dodécaèdre.

Le spécialiste qui a fait découvrir l’importance des dodécaèdres en bronze est le Français Julien de Saint-Venant, auteur d’une étude de 56 pages parue en 1907 à Nevers et intitulée Dodécaèdres perlés en bronze creux ajouré de l’époque gallo-romaine. À cette date, Saint-Venant a relevé l’existence de 41 dodécaèdres. Bien plus tard, en 1954, le chercheur suisse Waldemar Deonna réactualise le rapport de Saint-Venant en publiant Les dodécaèdres gallo-romaíns en bronze, ajourés et bouletés - À propos du dodécaèdre d'Avenches (Suisse).

L’étude la plus récente date de fin 2013 : elle a été réalisée par l’archéologue autrichien Michael Guggenberger qui en recense 116, tous découverts uniquement en Europe du Nord. Parmi eux, une bonne moitié provient de France et d’Allemagne. Les autres ont été mis au jour en Autriche, Belgique, Grande-Bretagne, Hongrie, Pays-Bas, Suisse et ex-Yougoslavie. Il est curieux de noter leur absence dans tout l’espace méditerranéen (Italie, Grèce, Moyen-Orient, Espagne ou Afrique du Nord), région où l’Empire romain avait pourtant étendu sa domination. En effet, la trouvaille la plus méridionale en Europe est celle de la moitié d’un dodécaèdre, découvert en 1939 à Arles dans les ruines des thermes gallo-romains et exposé depuis au Musée Départemental Arles Antique.

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Répartition géographique de 116 dodécaèdres. En rouge, les sites de découverte et, en gris, les endroits où sont exposés ceux dont on ignore la provenance (carte établie par l’archéologue autrichien Michael Guggenberger).

L’existence d’un 117e dodécaèdre a été révélée dans le numéro 72 (paru en octobre 2007) de la revue Détection Passion, sous la plume du regretté Loïc Berton. Ce nouvel artefact n’est pas comptabilisé par l’archéologue autrichien Michael Guggenberger. Malheureusement, on sait peu de choses sur cet objet et sur son découvreur. Loïc nous apprend qu’il a été trouvé, à la fin des années 1990, sur les vestiges d’un modeste habitat gallo-romain situé dans un sous-bois au nord de Paris. À un mètre de ce dodécaèdre a aussi été mise au jour une statuette en bronze, haute de 10/15 cm et ressemblant à la déesse Junon, reine des dieux et protectrice du mariage. Cependant, je ne partage pas l’hypothèse consistant à dire que le dodécaèdre servait de socle à la statue et que ses ouvertures indiquaient les mois du calendrier : sur les 116 trouvailles de dodécaèdres, relevées par Guggenberger, on ne signale en effet aucune statuette à proximité.

Enfin, lors de mon enquête pour rédiger cet article, j’ai trouvé par hasard sur Internet la photo d’un 118e dodécaèdre, totalement inconnu et, lui aussi, non référencé par Guggenberger : il a été trouvé par un Anglais du nom de Brian Campbell. Je suis parvenu à contacter ce dernier : il m’a alors dit l’avoir trouvé en 1989, dans son verger situé à Romford, petite ville à 25 km au nord-ouest de Londres qui existait à l’époque de l’occupation romaine sous le nom de Durolitum. D’un poids de 120 g et de 5 cm de hauteur, le dodécaèdre était coincé à 1,20 m de profondeur dans la souche d’un arbre et n’était accompagné d’aucun autre artefact qui aurait permis de le dater. Brian Campbell, ne comprenant pas ce qu’était sa trouvaille, m’a avoué l’avoir laissée pendant une dizaine d’années sur le rebord extérieur d’une des fenêtres de sa maison !

Les dodécaèdres en bronze ont tous des points communs entre eux : ils possèdent 12 faces percées d’ouvertures circulaires de tailles différentes, ils ont une boule sur chacun des 20 sommets et ont été coulés selon la technique de la cire perdue. En revanche, parmi tous ceux découverts à ce jour, on n’en trouve aucun de la même dimension !

Leur hauteur (distance entre deux faces opposées parallèles, sans compter les boules) varie de 4 à 10 cm, l’épaisseur de leur tôle fait 1 à 3 mm et leur poids va de 35 g à 1 044 g (ce dodécaèdre très lourd a été trouvé en 1768 à Carmarthen en Angleterre). Enfin, sur de nombreux exemplaires, on a remarqué que les deux ouvertures les plus grandes sont situées sur des faces opposées.

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Sur le développement à plat du dodécaèdre trouvé à Saint-Parize-le-Châtel (Nièvre), on voit bien les différences de diamètre entre les ouvertures des 12 faces, ainsi que les ocelles (ronds avec un point central) qui les entourent.

Si toutes les trouvailles se répartissent donc sur l’ancien territoire celtique plutôt que romain, la datation des dodécaèdres ne correspond pourtant pas à la civilisation celte : les spécialistes situent, en effet, leur création entre les IIe et IVe siècles après J.-C., donc à l’époque gallo-romaine.

Cette datation a pu être déduite de l’étude de 35 trouvailles pour lesquelles on connaît le contexte archéologique avec une grande précision : 13 dodécaèdres ont été découverts dans des camps militaires, 6 dans des ruines de maisons antiques, 3 dans des champs, 3 dans une tombe, 3 dans le lit d’un fleuve, 2 dans des thermes (dont un, daté vers 250 après J.-C. et pesant 81 g, trouvé en Mayenne en 1995 par des archéologues à Jublains, l’antique Nouiodunum, capitale de la tribu gauloise des Diablintes), 2 accompagnant un trésor monétaire, 1 dans les ruines d’un théâtre, 1 dans un puits et 1 découvert en 1980 à proximité immédiate d'un sanctuaire celto-romain à Schwarzenacker (Allemagne), rasé en 276 après J.C. par les Alamans.

Fait surprenant : aucun dodécaèdre n’a jamais été officiellement mis au jour à l’aide d’un détecteur de métaux !

APPEL AUX LECTEURS DE MON BLOG !

Si vous avez découvert un dodécaèdre en bronze, merci d'avoir la gentillesse de m’adresser une photo et de préciser le nom de la commune où a été faite la trouvaille. Mon email : jimandorla@sfr.fr

 

À quoi pouvait donc servir ce type d’objet ?

À ce jour, de très nombreuses hypothèses ont été proposées par les chercheurs. Certaines sont totalement fantaisistes ou même parfaitement absurdes, d’autres sont crédibles. On peut les classer en 7 grandes familles :

- Une arme : casse-tête, pommeau d’épée... Cela me paraît peu crédible.

- Un jouet : dé géant (mais quel nombre associer à chaque face ?), objet pour jeu d’adresse, bilboquet… Cette hypothèse ne me semble pas très convaincante.

- Un instrument professionnel : mesureur d'angle pour l’arpentage (voir dessin), appareil pour faire des calculs en astronomie, outil pour calibrer la fabrication de tubes de métal, gabarit de bijoutier,… Approche intéressante.

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Pour certains chercheurs, les dodécaèdres seraient des instruments utilisés par des professionnels pour mesurer des angles (par rapport à l’horizon) lors de l’arpentage, pour faire des calculs en astronomie,…

- Un objet de culte religieux : porte-encens, amulette magique des druides, garniture de goupillon, instrument de divination astrologique (12 faces = 12 signes du zodiaque, mais dans ce cas à quel signe correspondrait chaque face ?)… Thèse peu crédible.

- Un objet domestique : chandelier, porte-fleurs… Suggestion pas crédible.

- Un objet servant à calculer la meilleure date pour semer le blé d’hiver en fonction de la position du soleil : cette thèse a été publiée en 1996 par le chercheur néerlandais Sjra Wagemans, ce qui expliquerait alors pourquoi les dodécaèdres ne sont présents que dans le nord de l’Europe. Hypothèse très intéressante.

- Un objet servant à tricoter des gants de laine (qui n’étaient donc pas utiles dans le sud de l’Europe) : cette toute nouvelle hypothèse, que j’ai découverte lors de mes recherches, est démontrée dans une vidéo postée en 2014 par un certain Martin Hallett sur le site YouTube et est, à la fois, étonnante et pertinente (www.youtube.com/watch?v=poGapxsanaI). On y apprend aussi que la taille des doigts peut être calibrée grâce au diamètre des ouvertures du dodécaèdre ! Hypothèse étonnante et très crédible !

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En 2014, Martin Hallett, un internaute anglais, a proposé une hypothèse originale pouvant expliquer la fonction d’un dodécaèdre : un objet servant à tricoter des gants de laine !

 

200 après J.-C. : les sphères géantes du Costa Rica

Appelée localement « Bolas grandes » (grandes boules), d’étonnantes sphères de pierre ont été découvertes dans les années 1930 dans une région du sud du Costa Rica (Amérique centrale) nommée Diquis Delta, située sur la côte pacifique, non loin de la frontière avec le Panama. On dénombre aujourd’hui environ 300 boules sur tout le territoire du Costa Rica.

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La région, dans laquelle se trouvent la quasi-totalité des sphères de pierre, est nommée Diquis Delta (en jaune) : elle se trouve au sud du pays, sur la côte pacifique et non loin de la frontière avec le Panama.

Ces sphères n’étaient connues que des habitants de la région, mais ceux-ci ignoraient tout de leur origine et de leur histoire.

Il faut attendre l’implantation de la firme américaine United Fruit Company dans le Diquis pour que le monde apprenne l’existence de ces sphères : en effet, afin de réaliser une gigantesque plantation de bananiers, la compagnie doit défricher une partie de la jungle. Les ouvriers, travaillant sur le site, aperçoivent alors de nombreuses boules de pierre et, quand elles les gênent, n’hésitent pas à les mettre sur le côté afin de pouvoir passer avec leurs engins. Certaines ont même été pulvérisées volontairement (parfois à l’aide de dynamite !) car une rumeur, complètement absurde, se mit à parcourir la région qu’elles contenaient de l’or.

Une jeune femme nommée Doris Stone (nom qui signifie « pierre » en anglais… étrange coïncidence !), dont le père travaille comme cadre chez United Fruit Company, se passionne pour ces sphères mises au jour dans la jungle. Elle finit par rédiger un article qui paraît en 1943 dans la revue American Antiquity et qui attire l'attention du docteur Samuel Lothrop (1892-1965), chercheur au musée Peabody d'archéologie et d'ethnologie, dépendant de la célèbre université américaine Harvard. Lothrop avait auparavant déjà visité de nombreux sites archéologiques en Argentine, au Panama et au Mexique.

En 1948, il décide de se rendre au Costa Rica avec son épouse Eleanor : au total, il étudiera 186 boules dont le diamètre s’étale de quelques centimètres jusqu’à 2,40 m pour la plus grande, qui pèse environ 16 tonnes ! Il publiera ses conclusions, quinze ans plus tard en 1963, dans un livre intitulé Archaeology of the Diquís Delta.

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Samuel Lothrop et son épouse Eleanor posent devant l’une des 186 sphères qu’ils ont étudiées. Quinze ans après cette expédition de 1948, Lothrop publiera ses conclusions dans un livre intitulé « Archaeology of the Diquís Delta ».

Les boules ont été taillées dans une roche d’origine volcanique (appelée « gabbro ») provenant du lit du fleuve Terraba, à une cinquantaine de kilomètres de l'endroit où la majorité des sphères ont été découvertes. On ignore comment elles ont pu être transportées de ce fleuve jusqu’aux endroits où elles ont été trouvées… sachant que certaines étant même placées au sommet de collines !

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Les boules ont été taillées dans une roche d’origine volcanique à une cinquantaine de kilomètres de l'endroit où la majorité des sphères ont été découvertes. Certaines ont même été trouvées au sommet de collines !

Lothrop a cherché à savoir à quelle époque ces sphères ont pu être taillées : pour cela, il a recherché des morceaux de poterie sous les sphères et a pu les dater de différentes périodes s’étalant entre 200 et 1 500 après J.-C. Ces boules ont donc été façonnées à l’ère précolombienne, c’est-à-dire avant l’arrivée de Christophe Colomb qui débarqua ici en 1502, lors de son quatrième voyage. Mais ces boules ne sont signalées dans aucun des documents historiques rédigés par les colons espagnols : peut-être parce qu’elles étaient alors enfouies dans la jungle et donc pas visibles.

Autre interrogation : comment ont-elles pu être réalisées avec une forme sphérique aussi parfaite ? Pour John Hoopes, professeur d’anthropologie à l’université du Kansas, les créateurs ont façonné les boules avec des marteaux de pierre.

Cependant, au Costa Rica, une tradition locale circule disant que les anciens habitants avaient créé une mixture à base de plantes qui permettait de ramollir la pierre pour la travailler ! Cette rumeur, à première vue fantaisiste, est pourtant cohérente avec les récentes recherches du scientifique français Joseph Davidovits de l’Institut Géopolymère de Saint-Quentin (France), inventeur de la chimie de géopolymérisation. Pour lui, ces boules (mais aussi les pyramides d’Égypte) ont été construites en pierre calcaire reconstituée et n’ont pas été taillées et transportées sur des traîneaux et des rampes. Davidovits a démontré que des acides contenus dans certaines plantes (rumex, agave, bourse à Pasteur…) permettent, en effet, de dissoudre le carbonate de calcium contenu dans les pierres calcaires ou dans le marbre.

À quoi servaient donc ces sphères ? À ce jour, les hypothèses sont nombreuses : représentation du système solaire (on a découvert des alignements de 4 ou 5 pierres), pierres tombales, balises pour les navigateurs (mais la quasi-totalité des pierres ont été trouvées loin des côtes), objets de culte religieux... Il existe aussi des thèses plus ésotériques faisant état du passage d’extraterrestres ou d’habitants de l’Atlantide ! 

Des sphères ont même été découvertes sur une plage du Costa Rica, au bord de l’océan Pacifique : on ne comprend pas pourquoi, et depuis quand, elles se trouvent là.

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Des sphères ont aussi été découvertes sur une plage non fréquentée du Costa Rica, au bord de l’océan Pacifique : on ne comprend pas pourquoi, et depuis quand, elles se trouvent précisément là.

À noter que d’autres sphères ont été découvertes ailleurs : au sud de la Nouvelle-Zélande, sur la plage de Koekohe, où on les appelle Moeraki Boulders (rochers Moeraki).

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Les "Moeraki Boulders" sur la plage de Koekohe (Nouvelle-Zélande).

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Des "Moeraki Boulders" détruites par l'érosion.

Plus récemment (avril 2016), en Bosnie, l'archéologue Semir Osmanagic a mis au jour, dans une forêt près de la ville de Zavidovici, une sphère d’environ 2,50 m de diamètre qu’il estime « avoir été sculptée par une ancienne civilisation qui daterait de plus de 1 500 ans ».

Pour Mandy Edwards, chercheuse à la School of Earth, Atmospheric and Environmental Sciences de l'Université de Manchester : « Cette sphère de Bosnie pourrait être plutôt le résultat d'un processus de concrétion. Autrement dit, du matériau minéral naturel aurait précipité dans les cavités laissées dans les sédiments et se serait assemblé, formant une structure sphérique ».

Autres hypothèses évoquées par différents chercheurs à propos de toutes ces sphères : ce sont des météorites, des oeufs de dinosaures pétrifiés ou, plus délirant, des artefacts laissés par des visiteurs extraterrestres !

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L' archéologue bosniaque Semir Osmanagic pose auprès de la sphère qu'il a découverte en avril 2016 dans une forêt, près de la ville de Zavidovici.

 

340 après J.-C. : le disque astrologique de Chevroches

En 2001, lors de fouilles archéologiques préventives menées par l’INRAP (Institut de recherches archéologiques préventives) avant la construction d’un village de vacances à Chevroches, une bourgade située près de Clamecy (Nièvre), des archéologues découvrent deux trésors monétaires accompagnés d’objets métalliques en bronze, fer et plomb.

Trois ans plus tard, de nombreux artefacts sont envoyés pour restauration au Laboratoire d'archéologie des métaux de Jarville (Meurthe-et-Moselle). Parmi eux, un minuscule disque qui avait été identifié, à l’époque de sa découverte, comme un banal élément de harnais de cheval.

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Le minuscule disque en tôle de bronze, découvert lors des fouilles archéologiques préventives à Chevroches (Nièvre), comporte des inscriptions ciselées sur son pourtour.

En l’examinant de plus près, un chercheur s’aperçoit que ce disque en tôle de bronze, mesurant 6,5 cm de diamètre, est bombé (probablement pour figurer sur un support en forme de boule) et qu’il comporte des inscriptions ciselées sur son pourtour, n’ayant pas été décelées lors de sa découverte !

Le disque est divisé en 12 secteurs égaux de 30° chacun, dans desquels sont gravés trois mots superposés, en caractères grecs : la ligne extérieure correspond aux 12 mois égyptiens, la ligne médiane aux 12 signes du zodiaque et la ligne intérieure aux 12 mois romains. La lecture se fait à partir de Thôth, dieu lunaire et premier mois du calendrier égyptien, qui commence à la date de notre 28 août (le 29 pour les années bissextiles). Il correspond au signe zodiacal de la Vierge.

Un orifice circulaire de 5 mm de diamètre a été percé au sommet de l’objet afin, semble-t-il, de laisser passer un axe muni probablement d’une flèche qu’on pouvait faire tourner pour indiquer l’un des secteurs.

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Le disque de Chevroches est divisé en 12 secteurs de 30° chacun, dans lesquels sont inscrites en grec trois lignes de mots superposés : à l’extérieur les mois égyptiens, au milieu les signes du zodiaque et à l’intérieur les mois romains.

On pense que ce disque servait à dresser l’horoscope d’une personne en vue de lui prédire son avenir. C’est ce que les astrologues ou les voyants appellent aujourd’hui un « support ». La petite taille du disque s’explique probablement par le fait que son propriétaire devait pratiquer l’astrologie de façon itinérante, en voyageant d’une ville à l’autre dans la Gaule de l’époque.

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Dans l’Antiquité, astrologues, mathématiciens et astronomes étaient souvent confondus car ils observaient les astres dans le ciel et réalisaient de nombreux calculs.

Selon les archéologues, cet objet est totalement unique dans le monde gallo-romain et aurait été façonné avant 340 après J.-C. En effet, cette année-là, l’empereur romain Constant Ier, qui régna de 337 à 350, promulgue un édit « punissant de mort tout mathématicien, astrologue ou chercheur du ciel » (notez que le mot "astronome" n'existait pas encore à l'époque !).

La sentence était terrible : tout citoyen romain, convaincu de posséder un objet servant à faire de la divination, était décapité ou livré aux fauves lors de jeux du cirque ! Il s’agissait donc du même châtiment que celui infligé aux Chrétiens pendant les trois premiers siècles de notre ère.

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En 340 après J.-C., l’empereur romain Constant Ier promulgue un édit, livrant aux fauves tout citoyen romain, convaincu de posséder un objet servant à faire de la divination (tableau de Jean-Léon Gérôme - 1885 - Walters Art Gallery, Baltimore, USA).

 FIN

 

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