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  • MONNAIES ANTIQUES (4)

    Attention aux fausses monnaies antiques ! (4-fin)

    Par Jacques MANDORLA

    Auteur du livre « 60 trésors fabuleux à découvrir »

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    Éditions Trajectoire - 272 pages - 356 illustrations en couleurs - 25 € - Livre disponible sur www.amazon.fr, www.fnac.fr et en librairie

    Attention aux faussaires sur Internet !

    Je suis souvent tombé, dans des brocantes, sur des fausses pièces. Ainsi, un jour, lors d’une foire place de la Bastille à Paris, un dollar en argent, daté de 1804 avec le mot « Liberty », attire mon attention car il me semble rare. Je l’achète immédiatement. Tout excité, je rentre précipitamment chez moi consulter le World Coins Catalog, la bible des monnaies du monde entier qui me révèle que cette pièce, dénommée « Heraldic Eagle », est rare. Et même rarissime puisqu’il n’en existe, selon ce catalogue, que 15 exemplaires connus ! Je doute être entré en possession du 16e exemplaire : le mien provient certainement de l’officine d’un faux-monnayeur. Pas de chance.

    Une autre fois, lors d’un voyage au Maroc, je repère une imitation d’un thaler de Marie-Thérèse, l’impératrice d’Autriche. Cette monnaie est tellement appréciée dans les pays arabes qu’elle a continué d’être émise après 1780 (son dernier millésime officiel) jusqu’à l’an 2000 ! Depuis sa mise sur le marché en 1741, ce thaler de Marie-Thérèse a été frappé à près de 400 millions d’exemplaires, ce qui explique que sa cote soit vraiment faible : entre 10 et 20 euros seulement. Or, l’imitation que je découvre dans le souk de Marrakech est digne de figurer dans le musée des horreurs numismatiques : elle est grossièrement copiée (avec des fautes d’orthographe !) et surtout réalisée dans un métal de très mauvaise qualité (« de mauvais aloi » disent les numismates).

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    À gauche, avers d’un véritable thaler de Marie-Thérèse en argent. À droite, avers d’une copie dramatiquement médiocre, réalisée au Maroc dans un métal de très mauvaise qualité.

     

    Dans les années 1970, la compagnie pétrolière BP (British Petroleum), en échange d’un plein dans ses stations-service, a inondé le marché français d’imitations de monnaies antiques ou de rois de France. On trouve beaucoup de ces monnaies en détection et, parfois, dans des endroits reculés de la campagne française où on ne les attendrait pas. En revanche, on ne peut pas reprocher à BP de tromper les consommateurs puisqu’au revers de chacune des pièces figure une mention publicitaire « Le trésor des rois de France - Collection BP », « Le trésor des pirates - Collection BP », « Le trésor des monnaies anciennes ou antiques - Collection BP ».

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    Cette imitation de l’écu de Louis XIV, distribuée à grande échelle dans les stations services françaises, ne trompe pas les consommateurs car elle porte la mention publicitaire « Le trésor des rois de France - Collection BP ».

    Dans les années 1980, la même démarche marketing a aussi eu lieu avec le magazine Sélection du Reader's Digest. Seule différence : cette revue ne mentionnait pas du tout son nom sur se monnaies, dont la plus célèbre fut le faux ducat autrichien de 1752.

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    Faux ducat autrichien de 1752, émis dans les années 1980 par le magazine "Sélection du Reader's Digest"... qui n'a pas mentionné son nom sur la monnaie !

     

    De nos jours, le phénomène le plus inquiétant est le développement du faux-monnayage sur Internet : depuis une dizaine d’années, on voit en effet un nombre croissant de faux apparaître sur des sites marchands, principalement sur eBay, leader mondial de la vente aux enchères.

    Certains aigrefins ont mis au point une méthode qui trompe pas mal de personnes intéressées par l’achat de monnaies antiques. Ils commandent d’abord sur Internet, à quelques dizaines d’euros la pièce, des copies modernes de monnaies antiques à des sociétés (qui sont souvent américaines) : ces dernières ne trompent cependant pas leurs clients puisque toutes leurs pièces portent la mention « COPY ». Les arnaqueurs grattent délicatement ce mot sur les monnaies qu’ils font ensuite repatiner artificiellement en vert auprès d’artisans spécialisés, puis revendent les pièces trafiquées 20 à 30 fois plus cher !

    Ainsi, un jour, j’ai pu voir une monnaie, censée avoir été frappée sous l’empereur Postume, un général gaulois qui se fit proclamer empereur en Gaule et régna entre 260 et 269 après J.-C., être emportée pour une enchère de 605 euros. Alors qu’elle n’avait coûté qu’une vingtaine d’euros à son vendeur !

    Si vous vous être fait avoir, n’hésitez pas à contester : les arnaqueurs, ne souhaitant pas aller au conflit afin de pouvoir continuer leur « business », remboursent alors immédiatement leurs acheteurs, en prétextant, sans gêne, qu'ils ignoraient que c'était des copies !

    Alors soyez vigilant et ne vous faites pas avoir !

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    En haut, copie d’un sesterce de l’empereur Postume avec la mention « COPY » sur le revers (bien visible en bas à gauche des lettres AUG) d'une valeur de 20-30 euros. Dessous, après suppression du mot « COPY », la même monnaie repatinée artificiellement en vert, afin de la « vieillir » : elle a été vendue 605 euros sur Internet !