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  • MÉTÉORITES (5)

    Les météorites (partie 5/6)

    Par Jacques MANDORLA

    Auteur du livre « 60 trésors fabuleux à découvrir »

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    Éditions Trajectoire - 272 pages - 356 illustrations en couleurs - 25 € - Livre disponible sur www.amazon.fr, www.fnac.fr et en librairie

    Les principaux lieux d’impact de météorites en France

    Dans notre pays, un peu plus de 70 points de chutes de météorites sont répertoriés, dont celui de la météorite de L’Aigle (Orne), évoquée dans l'article 1/6. Il reste probablement encore beaucoup de fragments dans le sol de ces lieux de chute : voici les plus intéressants à prospecter, classés par ordre de date de contact avec le sol. Attention : il est absolument nécessaire, avant d’entreprendre toute recherche sur place (avec ou sans détecteur de métaux), d’obtenir l’autorisation du propriétaire du terrain.

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    En France, les météorites pesant plus de 100 kg sont rares : la première est celle tombée à Ensisheim (Haut-Rhin) en 1492 et la plus grosse (625 kg) a été ramassée à Caille (Alpes-Maritimes) !

    Vers 1650-1700 à Caille (Alpes-Maritimes) : on rapporte que cette météorite a été découverte par un berger dans le massif de l'Audibergue (dans le sol duquel d’autres fragments doivent encore probablement se trouver), à quelques kilomètres au sud-est du village, puis qu’elle a été tractée jusqu'au village par 4 boeufs. La météorite, pesant 625 kg, a longtemps servi de banc devant l'église puis a été récupérée en 1830 par le Muséum national d’histoire naturelle à Paris. Il s’agit de la plus grosse météorite existant en France.

    8 septembre 1753 à Luponnas (Ain) : deux fragments ont été trouvés dans des champs de Luponnas (9 kg) et de Pont-de-Veyle (5 kg). Il doit peut-être en rester d’autres entre ces deux villages.

    24 juillet 1790 à Barbotan, aujourd’hui Cazaubon (Gers) : cette pluie de météorites figure dans les annales de faits divers car un fermier et plusieurs de ses bêtes ont été tués lors de l’impact !

    5 août 1812 à Chantonnay (Vendée) : chute de météorites au lieu-dit Les Revétissons, dans ce village situé à l'est de La Roche-sur-Yon.

    3 octobre 1815 à Chassigny (Haute-Marne) : il s’agit d’une météorite d’origine martienne. Celles-ci sont beaucoup plus jeunes que les météorites célestes (1,3 milliard d’années contre 4,5) et surtout sont extrêmement rares sur Terre : en 2014, la NASA n'en dénombre que 34 sur les 24 000 météorites répertoriées sur Terre soit 0,14% seulement.

    Les scientifiques classent les météorites martiennes en une famille appelée SNC, divisée en 3 groupes correspondant à chacune des 3 initiales : les shergottites, du nom de la météorite Shergotty, tombée en Inde en 1865, les nakhlites, du nom de la météorite Nakhla découverte en Égypte en 1911 et les chassignites, du nom de la météorite tombée en 1815 en Haute-Marne. Cette dernière contient 91% de fer et possède une belle couleur ocre-orange pâle. Sa chute a eu lieu sur le plateau de Langres. Les morceaux ramassés au sol pesaient 4 kg (mais aujourd’hui il n’en reste plus que 570 g dont un fragment de 376 g au Muséum national d’histoire naturelle à Paris). Il est plus que probable que d’autres fragments de cette rare météorite martienne soient encore enfouis dans les environs de Chassigny.

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    Le Muséum national d’histoire naturelle à Paris détient un fragment de 376 g de la météorite martienne tombée à Chassigny (Haute-Marne) le 3 octobre 1815.

    9 décembre 1858 à Ausson (Haute-Garonne) : près de ce bourg, situé à 12 km de Saint-Gaudens, ont été ramassés trois morceaux de météorite dont un pesant 9 kg.

    14 mai 1864 à Orgueil (Tarn-et-Garonne) : il s’agit d’une chondrite carbonée exceptionnelle car elle contient un gaz rare (xénon) et des poussières de diamants. On n’en connaît que 7 dans le monde, celle tombée à Orgueil étant la plus grosse : le Muséum d’histoire naturelle de Paris en possède un fragment de 10 kg.

    23 juillet 1872 à Lancé (Loir-et-Cher) : une pluie de météorites est tombée sous les yeux d’un vigneron et de son fils. Le plus gros morceau, d’un poids de 47 kg, est aujourd’hui exposé au Muséum national d'histoire naturelle de Vienne, en Autriche.

    10 juillet 1914 à Saint-Sauveur (Haute-Garonne) : en juillet 1914, chute d’une météorite de 14 kg dans le champ d’Antoine Esculié, situé à 1 500 m au sud du village. Le propriétaire en a fait don au Muséum de Toulouse.

    26 novembre 1934 à Bettrechies (Nord) : un agriculteur du nom d’Oscar Saussez aperçoit une météorite dans son champ, à 60 m seulement de la frontière belge. À son retour de la Gendarmerie où il est allé déclarer la trouvaille, la météorite a disparu ! Elle avait été volée par des adolescents de la commune ! Elle est aujourd’hui visible au Musée d’histoire naturelle de Lille, pèse 11 kg et contient 27% de fer.

    27 juin 1966 à Saint-Séverin (Charente) et Allemans (Dordogne) : une météorite pierreuse a explosé en vol au-dessus de ces communes, situées à cheval sur deux départements limitrophes. Deux jours plus tard, huit fragments (271 kg au total) ont été collectés sur place, dont le plus important pèse 113 kg. Il est fort probable que de nombreux autres morceaux, de petite taille, soient encore enfouis sur le parcours délimité par les 8 points d’impact (voir la carte).

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    Localisation des 8 fragments (de A à H) de la météorite qui a explosé au-dessus de Saint-Séverin et Allemans le 27 juin 1966. D’autres fragments sont encore probablement enfouis sur le parcours délimité par ces 8 points d’impact.

    30 juillet 1978 à Bouvante (Drôme) : lors d'un pique-nique en famille sur les berges du lac du village, un policier découvre une pierre de 8,3 kg qui sera identifiée par le géologue François Kraut comme étant une météorite.

    DERNIÈRE MINUTE : 2 chutes de météorites en 2017 dont les lieux exacts d'impact restent à préciser

    Le réseau de détection de météorites, installé en France en 2017 sous le nom anglo-saxon de FRIPON (Fireball Recovery InterPlanetary and Observation Network, "Réseau de récupération de boules de feu et d'observation interplanétaire") quadrille désormais le territoire métropolitain avec une centaine de caméras grand champ, filmant à 360°, 24h sur 24. Pourtant, il n'a pu localiser précisément deux chutes récentes de météorites : l'une signalée en avril 2017 près de Saint-Germain-Laval (Seine-et-Marne) et l'autre en août de la même année près de La Ferté-Saint-Cyr (Loir-et-Cher) ! Détectoristes : à vous de jouer !

    Prochain article (partie 6/6 - Fin) : « Deux découvertes récentes et exceptionnelles ».