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  • DÉCOUVERTE DE TRÉSORS

    La mystérieuse pierre de Rosette,

    clé du déchiffrement des hiéroglyphes

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    Par Jacques MANDORLA

    Auteur du livre « 60 trésors fabuleux à découvrir »

    Éditions Trajectoire - 272 pages - 356 illustrations en couleurs - 25 €

    Livre disponible sur www.amazon.fr, www.fnac.fr et en librairie.

    19 juillet 1799 : un officier de Bonaparte découvre, près du village de Rachid dans le delta du Nil, une pierre en granit comportant trois écritures différentes dont deux sont totalement inconnues. Personne ne se doute alors que, 23 ans plus tard, un jeune Français du nom de Champollion parviendra, en travaillant sur ce trésor archéologique, à déchiffrer les énigmatiques hiéroglyphes égyptiens !

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    La pierre de Rosette a été trouvée par hasard, le 19 juillet 1799, dans le fort Julien situé dans le delta du Nil. Elle est de dimensions imposantes : 112 cm de hauteur sur 76 cm de large et 28 cm d'épaisseur, pour un poids de plus de 760 kg ! Elle est aujourd’hui exposée au British Museum à Londres.

    Le village de Rachid, nommé Rosette en Français, est situé à une cinquantaine de kilomètres à l’est d’Alexandrie. Entre ces deux villes se trouve le port d’Aboukir où, en août de l’année précédente, la flotte du général (il ne sera sacré empereur qu’en 1804) Napoléon Bonaparte a été taillée en pièces par les navires anglais commandés par l’amiral Nelson.

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    Sur ce tableau de Maurice Orange (1867-1916), intitulé « Napoléon Bonaparte aux pyramides », des savants de la « Commission des Sciences et des Arts » présentent au général les premières découvertes faites par les archéologues français (Musée du Vieux Granville).

    Cette campagne militaire d’Égypte, menée de 1798 à 1801, se double d’une remarquable expédition scientifique nommée «  Commission des Sciences et des Arts » : 167 savants de toutes disciplines (historiens, ingénieurs, botanistes, dessinateurs…) accompagnent l'armée afin de réaliser un relevé des principaux trésors archéologiques des anciens pharaons.

    Ils consigneront toutes leurs informations dans un imposant ouvrage, intitulé : « Description de l'Égypte, ou Recueil des observations et des recherches qui ont été faites en Égypte pendant l'expédition de l'Armée française ». Cette œuvre monumentale comporte 10 volumes de textes et 13 volumes de planches : il faudra trois parutions en 1809, 1814 et 1829 pour obtenir la version définitive de ce qu’on appelle « La description de l’Égypte » !

    Il est précisé, sur la couverture de chacun des tomes : « Publié par les ordres de sa majesté l’empereur Napoléon le Grand » !

    Cette véritable encyclopédie de l’Égypte antique n’a qu’un seul défaut, hélas majeur : elle a été écrite alors que Champollion n’a pas encore déchiffré les hiéroglyphes, ce qui adviendra en 1822. La troisième parution, pourtant publiée en 1829, aurait dû bénéficier des résultats obtenus par le chercheur, ce qui ne fut pas le cas.

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    Sous l’œil attentif de Napoléon debout sous la tente, des dessinateurs reproduisent fidèlement sur papier les trésors qui seront publiés dans l’ouvrage collectif « Description de l’Égypte » (tableau de Léon Cogniet - 1835 - Musée du Louvre).

    Dans le village de Rosette réside une garnison française. Sa mission : consolider une forteresse en mauvais état, appelée Fort Julien et située sur la rive gauche du Nil. Il s’agit, en effet, d’être prêt à repousser une éventuelle attaque des Ottomans, alliés des Anglais. Les travaux sont dirigés par le lieutenant Pierre Bouchard, un jeune polytechnicien de 28 ans. Un jour, dans un coin du fort, ses hommes tombent sur un gros bloc de granit sombre de dimensions imposantes : 112 cm de hauteur sur 76 cm de large et 28 cm d'épaisseur. Les soldats ont beaucoup de mal à relever la pierre car elle pèse un peu plus de 760 kg !

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    Le village de Rachid, nommé Rosette en langue française, est situé dans le delta du Nil, à une cinquantaine de kilomètres à l’est d’Alexandrie.

    Trois textes, dont deux totalement mystérieux

    Cette pierre n’aurait sans doute jamais intrigué Bouchard si celui-ci n’avait constaté qu’elle portait, sur l’une de ses faces, un ensemble de signes mystérieux. En observant les inscriptions de plus près, il s’aperçoit qu’il y a, en réalité, trois textes totalement distincts.

    Ceux de la bande du haut s’étalent sur 14 lignes rédigées en hiéroglyphes, l’écriture sacrée des pharaons égyptiens, apparue vers 3 200 avant J.-C. et que plus personne ne comprend depuis au moins 15 siècles. Malheureusement la partie supérieure de la pierre est nettement cassée aux deux angles.

    Les textes de la bande du milieu occupent 32 lignes, mais dans une écriture que les savants de l’expédition ne parviennent pas à identifier non plus : certains parlent d’une écriture syriaque (langue des anciennes Syrie et Palestine), d’autres d’une écriture copte (langue des premiers chrétiens d’Égypte, apparue au IIIe siècle après J.-C.)… Finalement, on découvrira plus tard qu’il s’agit d’une écriture nommée démotique, qui est une simplification de l’écriture hiératique, elle-même simplification des hiéroglyphes.

    Enfin, les textes de la bande du bas sont clairs : il s’agit de grec ancien. Pourtant, les premiers érudits sur place ne sont pas d’accord sur le nom du pharaon qui a fait graver cette stèle : Ptolémée IV Philopator ? Ptolémée V Epiphane ? Ptolémée VI Philometor ?

    Par comparaison avec des stèles du même type, on peut estimer qu’il manque une quinzaine de lignes de hiéroglyphes dans la partie supérieure. De plus, les spécialistes estiment que le haut de la stèle devait certainement représenter le pharaon accompagné de dieux, eux-mêmes surmontés d'un disque ailé.

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    Reconstitution de la pierre de Rosette, telle qu’elle devait probablement se présenter à l’origine : le haut de la stèle était certainement décoré du pharaon, accompagné de dieux, eux-mêmes surmontés d'un disque ailé.

    Objectif prioritaire : reproduire fidèlement les trois textes

    La pierre est transportée par Bouchard jusqu’au port du Caire où la plupart des savants français, présents dans le delta du Nil, se précipitent pour l’admirer et l’étudier ! Le 15 septembre 1799, le Courrier d'Égypte révèle que « cette pierre offre un grand intérêt pour l'étude des caractères hiéroglyphiques. Peut-être en donnera-t-elle la clé ! ».

    On pense alors demander aux dessinateurs de l’expédition de reproduire fidèlement tous les signes figurant sur la stèle, mais on se rend très vite compte que ce travail va demander beaucoup de temps et que le risque de faire des erreurs de recopiage est grand : les membres de la Commission des Sciences et des Arts choisissent donc plutôt la solution de faire des reproductions et décident d’utiliser trois procédés différents.

    Premier procédé, baptisé « autographie » et mis au point par Jean-Joseph Marcel, le directeur de l’Imprimerie du Caire : la pierre est soigneusement lavée, puis essuyée tout en laissant de l’eau dans les creux des signes. On recouvre la surface avec de l’encre et on applique ensuite une feuille de papier. Cette impression donne le texte en blanc sur fond noir et à l'envers sur le papier : il suffit donc de lire la feuille par transparence ou en reflet dans un miroir.

    Deuxième procédé, nommé « chalcographie » : il est élaboré par le chimiste Nicolas Conté, génial inventeur en 1795 du crayon à papier avec mine graphite-argile. Conté traite l'inscription comme une sorte de cuivre gravé, les creux retenant l'encre : le texte imprimé apparaît alors en noir sur fond blanc, toujours à l'envers.

    Enfin, le troisième procédé, réalisé par l’ingénieur Adrien Raffeneau-Delille, consiste à effectuer un moulage à base de soufre. C’est cette copie qui sera publiée dans l’ouvrage collectif des savants, intitulé « Description de l’Égypte ». Cette œuvre monumentale sera éditée à partir de 1809, sur plusieurs années et en différents formats dont le plus grand fait 113 cm sur 81 ! Elle comportera 9 volumes de texte, 10 de planches et un atlas cartographique.

    Les inscriptions de la pierre de Rosette sont désormais triplement sauvegardées : il reste maintenant à les déchiffrer, ce qui est une autre histoire !

    La pierre de Rosette est transportée à Londres

    En janvier 1800, les Français sont battus par les Anglais et les Ottomans : ils sont alors contraints de signer un traité de paix. Les termes de ce traité imposent à la France d’évacuer l’Égypte : les savants peuvent seulement conserver leurs notes et échantillons, mais doivent obligatoirement remettre à la Couronne britannique les objets archéologiques les plus importants, parmi lesquels deux obélisques, des sarcophages, le poing d’une statue colossale de Ramsès II trouvé à Memphis et surtout la pierre de Rosette.

    Tous ces trésors sont ensuite transférés, à la fin de l'année 1802, au British Museum. Pour bien montrer que la pierre de Rosette leur appartient, les Anglais inscrivent à la peinture blanche sur un côté de la stèle : « Captured in Egypt by the British Army in 1801 » (Prise en Égypte par l’armée britannique en 1801) et sur l’autre côté : « Presented by King George III » (Don du Roi George III).

    Les premiers essais de déchiffrement

    Le texte en grec ancien est assez vite traduit : on apprend que la stèle est érigée après le couronnement du pharaon Ptolémée V Épiphane et qu’elle contient un décret émis par un congrès de prêtres rassemblés à Memphis, en 196 avant J.-C. Ce décret annonce que le pharaon a fait don d'argent et de grains aux temples égyptiens et que, lors de la huitième année de son règne, il a endigué une importante crue du Nil afin d'aider les agriculteurs. En remerciement, les prêtres s'engagent à célébrer chaque année l'anniversaire du roi et celui de son couronnement et à vénérer Ptolémée comme un dieu.

    Enfin, une copie de ce décret devra être placée dans chaque temple, écrite dans trois langues : la langue des dieux (hiéroglyphes), la langue des documents (démotique) et la langue des Grecs.

    Pour déchiffrer les hiéroglyphes, certains pensent que le meilleur moyen est de s’attaquer d’abord à l’écriture démotique, située au milieu de la stèle… mais que personne ne comprend ! Elle semble, en effet, plus facile à décoder que les hiéroglyphes.

    C’est ce que tente de faire Silvestre de Sacy, brillant professeur français maîtrisant de nombreuses langues orientales : sans succès. L’un de ses élèves, le Suédois Johan-David Akerblad commet l'erreur de croire que l'écriture démotique est alphabétique : l’alphabet qu’il propose n’apporte donc aucune avancée. Le premier à faire progresser le sujet est l’anglais Thomas Young : ce médecin de formation possède une culture phénoménale puisqu’il excelle en physique, botanique, chimie, optique, minéralogie et qu’il connaît plusieurs langues anciennes ! Mais ne voulant pas se compromettre aux yeux de ses confrères médecins, il fait paraître en 1814 un essai sur le déchiffrement du démotique de la pierre de Rosette sous le pseudonyme de… « ABCD » et dans lequel, hélas, figurent d’énormes erreurs à côté de belles trouvailles.

    Il faudra attendre les travaux de Jean-François Champollion, dit Champollion le Jeune, qui n’avait que 9 ans lorsque les savants français sont allés en Égypte avec Bonaparte, pour que les hiéroglyphes soient finalement déchiffrés.

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    À partir de l’âge de 9 ans, Champollion étudie de très nombreuses langues anciennes : il ne sait pas encore que cette boulimie lui permettra, bien plus tard, de réussir à déchiffrer les hiéroglyphes (tableau de Léon Cogniet – 1831 - Musée du Louvre).

    Champollion parvient à déchiffrer enfin les hiéroglyphes

    Champollion part, à l’âge de 11 ans, rejoindre son grand frère Jacques-Joseph à Grenoble. Ce dernier lui trouve un précepteur, l'abbé Dussert, qui lui enseigne le latin, le grec, l'hébreu, l'arabe, le syriaque et le chaldéen ! C’est à cette époque que naît la passion de Champollion pour les hiéroglyphes égyptiens.

    À la rentrée 1807, il a 17 ans : il monte à Paris pour suivre les cours de langues orientales au Collège de France et, plus particulièrement, ceux de persan, copte et amharique (langue parlée dans l’Éthiopie antique) ! Il ne sait pas encore que cette boulimie qui le pousse à étudier d’aussi nombreuses langues anciennes lui permettra de déchiffrer, plus tard, le secret des hiéroglyphes.

    Un jour, il émet l'idée que ces signes peuvent être à la fois des idéogrammes (exprimant une idée) et des phonogrammes (exprimant un son, comme pour la transcription de noms étrangers).

    Les années passent… jusqu’en 1821, où il parvient à déchiffrer deux cartouches royaux, dans lesquels il a l’intuition que figurent des noms de personnages importants : celui de Ptolémée identifié sur une reproduction de la pierre de Rosette, puis celui de Cléopâtre repéré sur une lithographie d’un petit obélisque érigé sur l’île de Philae.

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    En 1821, Champollion déchiffre deux cartouches royaux : celui de Ptolémée sur la pierre de Rosette, puis celui de Cléopâtre sur un petit obélisque. Il vient de trouver la clé d’interprétation des hiéroglyphes.

    Un an plus tard, le 14 septembre 1822, Jean-François Champollion se précipite chez son frère Jacques-Joseph pour lui annoncer qu’il est parvenu à déchiffrer entièrement l’écriture des hiéroglyphes. À peine entré dans son bureau, il s’écrie « Je tiens l'affaire ! » puis, submergé par l’émotion, il s’évanouit !

    Le 27 septembre, c’est la consécration : Champollion fait une communication à l'Académie des Inscriptions et Belles Lettres, publiée sous le titre « Lettre à Monsieur Dacier relative à l'alphabet des hiéroglyphes phonétiques employés par les Égyptiens pour inscrire sur leurs monuments, les titres, les noms et les surnoms des souverains grecs et romains ». Ce « Monsieur Dacier », de son prénom Bon-Joseph, est le plus célèbre des savants de l’époque, cumulant les fonctions de conservateur des manuscrits de la Bibliothèque nationale, de membre de l’Académie française et de sociétaire de l’Académie des sciences morales et politiques.

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    À gauche : couverture de la « Lettre à monsieur Dacier ». À droite : l’une des 8 pages manuscrites de cette note, présentée par Champollion le 27 septembre 1822 à l'Académie des Inscriptions et Belles Lettres.

    Ce jour-là, Champollion présente un résumé de huit pages de ses recherches devant un parterre de spécialistes, dont l’Anglais Thomas Young lequel, faisant preuve d’un fair-play véritablement britannique, admet : « Je ne ressens que de la joie devant le succès de monsieur Champollion, qui est beaucoup plus que moi versé dans les différents dialectes de la langue égyptienne ».

    La version intégrale et définitive du document est publiée fin octobre chez Firmin-Didot dans une plaquette de 44 pages contenant 4 planches. Champollion y définit les hiéroglyphes comme « un système complexe, d'une écriture tout à la fois figurative, symbolique et phonétique dans un même texte, une même phrase, jusque dans le même mot ».

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    Couverture du document final de Champollion, publié fin octobre 1822 chez Firmin-Didot, sous forme d’une plaquette de 44 pages contenant 4 planches.

    En 1826, Champollion est nommé conservateur chargé des collections égyptiennes au musée du Louvre. C’est aussi lui qui convainc le roi Charles X d'acheter l'obélisque de Louxor, qui sera dressé dix ans plus tard à Paris, place de la Concorde.

    Puis, entre 1828 et 1830, Champollion réalise enfin son rêve : il part en Égypte pour une mission scientifique franco-toscane de 16 mois. Il a enfin l’opportunité de voir, sur place, des milliers d’exemples de hiéroglyphes gravés ou peints sur des temples, statues, sarcophages, papyrus… lui qui n’a travaillé jusqu’à présent qu’à partir de reproductions sur papier ! Il peut alors vérifier, sur le terrain, que sa méthode de déchiffrement fonctionne parfaitement.

    À son retour en France en mars 1830, c’est la consécration : il est élu à l'Académie des Inscriptions et Belles-lettres et obtient la chaire d'Antiquité égyptienne au Collège de France. Il meurt à Paris le 4 mars 1832, à seulement 41 ans, et est enterré au cimetière du Père-Lachaise à Paris. Il restera à jamais, dans l’histoire de l’Humanité, comme le génial déchiffreur des hiéroglyphes !

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    Le peintre italien Giuseppe Angelelli a immortalisé l’expédition franco-toscane (1828-1830) sur les ruines de Thèbes. Champollion est le personnage barbu, assis au centre (Musée de Turin - 1836).

  • ACTUALITÉS

    Mystère numismatique en Angleterre – Deux « jetons du Diable » découverts dans l'abbaye de Bath ! par Jacques Mandorla, auteur du livre "60 trésors fabuleux à découvrir - Leur histoire détaillée - Leur composition précise - Leur localisation supposée" 

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     Éditions Trajectoire - 272 pages - 356 illustrations en couleurs - 25 €

    Disponible sur www.amazon.fr, www.fnac.com et dans la revue "Détection Passion"

     

    Le Wessex Archaeology, l'un des plus grands organismes privés d'archéologie du Royaume-Uni, vient d'annoncer qu'il a récupéré les deux jetons étranges trouvés récemment dans l'abbaye Saint-Pierre à Bath pour les présenter sur son site Internet, aux côtés d'artefacts allant de l'époque romaine à la période moderne.

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    L'affaire dite « Des jetons du Diable » avait éclaté en juin 2018 : au cours de travaux de rénovation, des ouvriers avaient mis au jour deux monnaies, comportant, à l'avers, un diable portant un trident et la légende « CIVITAS DIABOLI » (La cité des Diables) et, au revers, le texte « 13 MAJ ANHOLT 1973 » (13 mai Anholt 1973). L'abbaye Saint-Pierre est une église paroissiale anglicane fondée au VIIe siècle et située à Bath, une ville à 150 km à l'ouest de Londres.

    Un canular numismatique ?

    Après enquête d'un journaliste danois du quotidien Politiken, il apparaît que le 13 mai 1973 correspond à une « exposition », anonyme et choquante, qui eut lieu sur une petite île du Danemark, nommée Anholt. Ce jour-là, des habitants de l'île se promenant au lieu-dit « Le désert » ont découvert 13 endroits symbolisant des rites étranges : masques polynésiens, assemblages bizarres de pierres, os entourés de corde, bougies noires, crânes miniatures sur un bâton planté dans le sable de la plage... Très vite, la rumeur a couru que ces endroits devaient probablement être liés à des cultes sataniques ! On parla même de sacrifices humains qui auraient pu avoir été perpétrés sur l'île. Ce qui ne fut jamais prouvé.

    Le mystère est enfin élucidé !

    Le journaliste finira par identifier qu'il s'agissait d'un canular, mis en scène par un individu du nom de Knud Langkow, employé à l'époque du Køge Museum à Copenhague (Danemark). Parti à la retraite en 1991, il est décédé en 2004 à l'âge de 73 ans. Passionné de satanisme et plein d'humour, Knud Langkow avait créé ces jetons pour commémorer son « exposition » de l'île d'Anholt, puis les avait placés dans différents endroits comme, par exemple, le musée qui l'employait, différentes églises et abbayes (comme celle de Bath) au Danemark ou en Angleterre, et même derrière des peintures du Commissariat principal de Copenhague !

    Un trio... diabolique

    Les enquêteurs ont, à ce jour, retrouvé 370 de ces jetons. On ignore combien Knud Langkow en a réellement réalisés. Sa nièce, Lene Langkow Saaek, qui n'était pas au courant du canular, vient d'affirmer aux médias : « Mon oncle n'était pas un adepte du satanisme, mais plutôt un joyeux plaisantin ! Sa routine quotidienne l'ennuyait, c'est pourquoi il a eu l'idée de cette opération, afin de provoquer les bourgeois et d'étonner le grand public ».

    Pour réaliser ses « jetons du Diable », il s'était associé avec un expert numismatique réputé, Jørgen Sømod, et un graveur de monnaies, Bent Jensen. Ses deux partenaires viennent d'avouer avoir participé à ce « canular satanique ». Aujourd'hui, collectionneurs et numismates recherchent particulièrement ce jeton, qui s'achète autour de 150/200 euros sur des sites d'enchères !

  • ACTUALITÉS

    Un sérieux conflit entre un Breton, inventeur d'un trésor, et l'HAPPAH ! par Jacques Mandorla, auteur du livre "60 trésors fabuleux à découvrir - Leur histoire détaillée - Leur composition précise - Leur localisation supposée" 

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    Disponible sur www.amazon.fr, www.fnac.com et dans la revue "Détection Passion"

     

    D’ici la fin de l’année 2019, la justice va examiner la plainte que l'association HAPPAH (Halte au Pillage du Patrimoine Archéologique et Historique) a déposée contre un détectoriste breton.

    Rappel des faits : le 11 juillet 2017, des monnaies romaines ont été vendues aux enchères à Saint-Brieuc (Côtes d'Armor). À cette occasion, on apprend que ce trésor a été mis au jour... le 2 avril 2012, soit 5 ans auparavant !

    Pourquoi un silence aussi long autour de cette découverte ? Après enquête, on s'aperçoit que l'inventeur du trésor, un Breton prénommé Michel et âgé de 73 ans au moment de la trouvaille, est depuis longtemps un adepte de la prospection au moyen d’un détecteur de métaux. Il a trouvé un millier de monnaies datant de l'époque romaine dans le champ d'un agriculteur de Plouagat, un village à 25 km de kilomètres de Saint-Brieuc.

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    En avril 2012, un Breton prénommé Michel a trouvé un millier de monnaies datant de l'époque romaine dans le champ d'un agriculteur de Plouagat (Côtes d'Armor).

     

    Le détectoriste avait repéré ce champ parce qu'il était situé non loin d'une ancienne voie gallo-romaine. Le propriétaire du champ lui ayant donné l'autorisation orale de fouiller ses sols, il se met à détecter et, peu de temps après, il entend les premiers sons de son appareil. Au total, il met au jour un millier de pièces des empereurs Gallien (253-268), Claude II (268-270), Victorin (269-271) et Marius (268-269). Le détectoriste affirme avoir appelé immédiatement le propriétaire du terrain et les archéologues de l'Inrap (Institut national de recherches archéologiques préventives) afin de déclarer sa trouvaille.

    Le trésor, réparti en 55 lots, a donc été vendu aux enchères à Saint-Brieuc le 11 juillet 2017, par les soins de Maître Jean-Michel Jullian, responsable de la société Armor Enchères. Le total de la vente a atteint à 10 500 euros, le lot à l'enchère la plus élevée étant de 420 euros. Pour l'anecdote, notons que monsieur Hervé Le Roch, ex-porte-parole des Bonnet Rouges (un mouvement de protestation sociale, apparu en Bretagne en 2013) s'est porté acquéreur d’un lot de onze monnaies qu'il a ensuite offertes au musée de Saint-Brieuc. Maître Jean-Michel Jullian a déclaré, avant de commencer la vente : « Je tiens à rassurer tout le monde : je vends ces lots en toute légalité. Une association a bien porté plainte, mais j'ai le courrier de la Direction régionale des affaires culturelles (DRAC) qui indique qu'elle a remis ces pièces au découvreur et au propriétaire du sol où elles ont été trouvées ».

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    Le trésor, réparti en 55 lots, a été vendu aux enchères à Saint-Brieuc le 11 juillet 2017, par les soins de Maître Jean-Michel Jullian, responsable de la société Armor Enchères.

     

    L'association en question est l'HAPPAH (Halte au Pillage du Patrimoine Archéologique et Historique), qui a effectivement déposé plainte la veille de la vente, soit le 10 juillet 2017. Elle émet deux hypothèses. Première hypothèse : « L'inventeur a détecté les monnaies avec l'accord du propriétaire et une autorisation de prospection archéologique avec détecteur de métaux tels que prévue par les dispositions du Code du Patrimoine, Article L542-1, ces conditions réunies assimilent la découverte à une opération archéologique légale. Donc, l'inventeur n'a pas le droit de revendiquer la moindre part du dépôt : il a agi pour le compte de l'État. En conséquence, il ne peut disposer d'une part et la mettre en vente ».

    Seconde hypothèse : « L'inventeur a détecté les monnaies avec l'accord du propriétaire et sans l'autorisation de l'État, alors il y a transgression des articles L5 31-1 et L542-1 du Code du Patrimoine. L'utilisateur du détecteur de métaux, comme le propriétaire s'il est prouvé qu'il a donné son accord, sont susceptibles de poursuites judiciaires. La fouille archéologique non autorisée est punie d'une amende de 7500 euros, comme mentionné dans l'article L544-1 du Code du Patrimoine. En conséquence, là aussi, l'inventeur ne peut disposer d'une part et la mettre en vente ».

    La plainte de l'HAPPAH sera donc examinée par la Justice d’ici la fin de l’année 2019 : nous vous tiendrons informés, bien entendu, de la suite judiciaire qui sera donnée à cette affaire.

  • NEWS

    Australie – Une bouteille jetée à la mer... retrouvée 132 ans plus tard ! par Jacques Mandorla, auteur du livre "60 trésors fabuleux à découvrir - Leur histoire détaillée - Leur composition précise - Leur localisation supposée" 

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    Ambre, une jeune fille de 12 ans, originaire de Villemomble (Seine-Saint-Denis), a jeté une bouteille à la mer en plein Atlantique, bouteille retrouvée 5 mois plus tard sur une plage de Caroline du Nord

    Les médias français se sont étonnés de la drôle d'histoire, arrivée à une bouteille, jetée à la mer l'été dernier, par Ambre, une jeune fille de 12 ans, originaire de Villemomble (Seine-Saint-Denis). Cette dernière voyageait sur un bateau allant de Pointe-à-Pitre (Guadeloupe) à Marseille lorsqu'il lui prit l'idée de lancer dans la mer une bouteille (...en plastique et non en verre, ce qui a valu à l'adolescente une pluie de critiques sur les réseaux sociaux !) contenant un message dans lequel elle donnait ses nom, prénom et adresse email. Sa bouteille a finalement été retrouvée à 3 000 km de là, sur la plage de Sunset Beach en Caroline du Nord. Elle a été découverte par un certain Jack Wilson qui se promenait avec son fils de 5 ans, le lendemain du passage de l'ouragan Florence.

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    Tonya Illman, alors qu'elle se promenait sur la plage de Wedge Island, une île située à 150 km au nord de Perth (Australie), a découvert dans le sable une bouteille contenant un message vieux de... 132 ans !

     Cependant, si la bouteille d'Ambre a été retrouvée 5 mois plus tard, on est loin du record en la matière. Celui-ci appartient, en effet, à une bouteille découverte en janvier 2018 par Tonya Illman, alors qu'elle se promenait sur la plage de Wedge Island, une île située à 150 km au nord de Perth (Australie).

    À l'intérieur de cette bouteille de gin au verre très sombre, se trouvait un message écrit... le 12 juin 1886 et dont le contenu avait une portée scientifique incontestable ! Le papier, enroulé dans une ficelle, était encore en bon état et a révélé un texte en allemand. La bouteille avait été jetée par dessus bord, depuis un voilier allemand du nom de Paula, parti de Cardiff (Pays de Galles) avec une importante cargaison de charbon et faisant route vers le port de Macassar en Indonésie. Le bout de papier comporte une requête importante : la personne qui le découvrira devra le renvoyer au Deutsche Seewarte (l’Observatoire naval allemand d’Hamburg) ou au consulat allemand le plus proche, en précisant bien à quel endroit la bouteille a été trouvée. Entre 1864 et 1933, plus de 6 000  bouteilles avaient été jetées à la mer par de nombreux navires allemands, dans le cadre d'une étude, réalisée par l’Observatoire naval allemand et destinée à mieux comprendre le sens et la direction des courants sous-marins. À ce jour, seuls 662 messages avaient été retrouvés : le dernier en janvier 1934 au Danemark. La bouteille australienne délivre donc le 663e !

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    La bouteille, découverte à l'ouest de l'Australie, avait été jetée du voilier 3 mâts allemand Paula, parti de Cardiff (Pays de Galles) avec une importante cargaison de charbon et faisant route vers le port de Macassar en Indonésie.