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LE BLOG DES CHERCHEURS DE TRÉSORS - Page 7

  • ACTUALITÉS

    Le livre incontournable des passionnés de chasses au trésor ludiques !

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    « L'univers des chasses au trésor » par Simon Juliac – 102 pages - 12,90 euros - À commander directement sur www.amazon.fr

    Pour contacter l'auteur : simon.juliac@gmail.com


    Les trésors perdus enflamment l'imagination, il n'est donc pas étonnant que les chasses au trésor fascinent. Or, depuis quelques années, cette activité est désormais à la portée de tout-un-chacun : il s’agit d’une activité ludique multiforme, qui recouvre les rallyes-détection, les escape games, le geocaching, et autres jeux de pistes. Il existe aussi des chasses au trésor d'envergure nationale que l'on peut résoudre « de son fauteuil », à base d'énigmes ardues avec un véritable trésor enterré à la clef. Ces chasses constituent de véritables concours de sagacité.

    Découvrez pour la première fois l'histoire des chasses au trésor organisées en France, des précurseurs du début des années 80 jusqu'aux succès les plus récents. Vous trouverez dans cet ouvrage une présentation des différents types de chasses au trésor ludiques, une compilation des chasses au trésor passées ou en cours, quelques statistiques les concernant, et un palmarès complet des chasseurs de trésors.

    Pour se lancer dans l’aventure, il faut aimer les défis, avoir de bonnes méninges, de la persévérance, et surtout un cœur d'enfant pour oser croire aux vrais trésors !


    Table des matières

    Remerciements

    Introduction: le phénomène des chasses au trésor organisées

    1 Les chasses au trésor « grandeur nature »

    1.1 Les jeux de piste

    1.2 La chasse aux œufs de Pâques

    1.3 Les rallyes détection

    1.4 Les jeux d'évasion

    1.5 Enigmaparc®

    1.6 Les chasses au trésor culturelles

    1.7 Les chasses au trésor à la télévision

    2 Les chasses au trésor « de son fauteuil »

    2.1 Introduction

    2.2 Origines

    2.3 Les précurseurs à l'étranger et en France

    2.4 Les chasses de Max Valentin ®

    2.5 La Chouette d'Or®

    2.6 La Rose des Vents

    2.7 Les chasses au trésor d'outre-Rhin

    2.8 The Treasure Tube

    2.9 Cistes et géocaching

    2.10 Le magazine Thesaumag

    2.11 Les chasses au trésor publicitaires

    2.12 Les chasses au trésor des chouetteurs

    2.13 Les chasses de Sam Dalmas

    2.14 Les chasses au trésor d'outre-Atlantique

    2.15 Des chasses « transmédia »

    3 Autour des chasses au trésor

    3.1 Quelques statistiques

    3.2 Les chasseurs de trésors

    3.3 Les chouetteurs

    4 Sur les traces d'une chouette en or

    4.1 Histoire de la Chouette d'Or®

    4.2 Vingt ans de recherches

    4.3 Pourquoi la Chouette n'a pas été découverte ?

    4.4 Quelques réflexions sur la chasse

    4.4.1 Le « style » Max Valentin®

    4.4.2 Filiation avec la piraterie

    4.4.3 Relations avec l'ésotérisme

    4.5 Quelques réflexions sur le jeu

    4.5.1 Sur la concision des énigmes

    4.5.2 Les Indications Supplémentaires

    4.5.3 Les contremarques de Max Valentin®

    4.5.4 La douzième énigme

    Tables des chasses au trésor

    Bibliographie



  • ERIC MARTIN, COLLECTIONNEUR DE TABATIÈRES

     Éric Martin, collectionneur de tabatières

    Rencontre avec Eric Martin, créateur du très intéressant site Internet, http://tabatieres-snuffboxes.chez-alice.fr/, qui lui permet de faire partager sa passion au plus grand nombre.

    Jacques Mandorla - Vous êtes « buxidanicophile ». D’où vient ce terme « étrange » et que recouvre-t-il exactement ?

    Eric Martin - Un buxidanicophile est, par définition, un « collectionneur de boîtes à tabac ». Ce terme vient du bas-latin « buxida », petite boîte en buis, de « nico », du nom de Jean Nicot qui introduisit à la cour de France la plante à tabac, et de « phile », qui aime.

     

    JM - À quand remontent les premières tabatières ?

    EM - En France, elles datent de la deuxième moitié du XVIIe siècle. Elles sont alors sculptées dans l’ivoire ou le buis, généralement taillées en forme de poire et sont pourvues d’une petite ouverture à leur sommet. Cette ouverture permet, en secouant la tabatière, de verser un peu de poudre sur le revers de la main. C’est pourquoi, on les nomme également « secouettes ». Elles prendront ensuite la forme d’une boîte généralement faite d’un couvercle à fermeture hermétique, telle que nous les connaissons plus communément.

     

    JM - À quoi servaient-elles ?

    EM - Leur fonction première était de contenir et de conserver cette précieuse poudre onéreuse, qui n’était alors destinée qu’aux plus fortunés et réservée aux narines délicates des aristocrates. Les tabatières deviendront vite un objet ostentatoire, reflétant le rang social et la richesse de leur propriétaire. Ainsi, on prenait plaisir à les extraire de la poche ou d'un petit sac, et à se les passer de main en main dans les salons les plus raffinés. Pour priser, les gens bien nés étaient censés donner une tape légère sur le couvercle, saisir quelques grains du bout de leurs doigts, esquisser un geste subtil et aspirer la poudre avec extase. Le paysan, par contre, enfonçait son pouce et son index dans la tabatière pour en extraire une grosse pincée de tabac, posait cette dernière sur le dos de sa main gauche et la reniflait bruyamment en se barbouillant le nez !

     

    JM - Dans quels matériaux étaient-elles faites ?

    EM - Au XVIIIe siècle, à l’apogée de leur existence, elles étaient principalement constituées de matériaux précieux tels l’ivoire, l’or, le vermeil (or sur argent). Certaines étaient même rehaussées de pierres précieuses et réalisées par les plus grands orfèvres du moment. D’autres, tout aussi raffinées, étaient réalisées en émail ou en porcelaine tendre, décorées à la main, ou encore en écaille de tortue. Les plus belles servaient de cadeaux diplomatiques et étaient offertes aux représentants des puissances étrangères. Puis, avec le temps et l'essor de sa culture, le tabac devint de plus en plus populaire pour finalement toucher toutes les couches de la société, entraînant parallèlement la démocratisation des tabatières. Ainsi de nouveaux matériaux, moins coûteux, firent leur apparition : pomponne (métal à base de cuivre destiné à imiter l'or ou l'argent), vernis martin (imitation de laque), étain, coquillage, corne, bois, écorce, cuir, papier mâché, carton bouilli,…

     

    JM - Quand votre passion a-t-elle commencé ?

    EM - Le jour où mon grand-père me fit don de sa tabatière, qu'il tenait lui-même de son père. Ce superbe petit objet artisanal, soigneusement travaillé dans la corne et l'écaille de tortue rehaussée d'argent, m'avait toujours fasciné. Petit, jamais je n’aurais pu penser que cette petite boîte puisse être, un jour, à l’origine d’une collection et susciter autant d’intérêt de ma part ! Plus tard, à l’occasion d’un salon d’antiquités de Bourg-en-Bresse, j’ai remarqué une tabatière de la fin du XVIIe siècle, faite de buis et en forme de poire. Je l’ai payée 450 francs (69 euros environ). C’est, entre autres, grâce à cet achat que ma collection a débuté.

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    La première tabatière d’Eric Martin, travaillée dans la corne et l'écaille de tortue rehaussée d'argent, lui a été offerte par son grand-père.

     

    JM - Pourquoi les collectionnez-vous ?

    EM - Probablement parce que j’ai découvert, au fil de mes acquisitions, que chacune d’entre elles avait sa propre histoire. Elle ont toutes appartenu à quelqu’un pour qui elles ont, très vraisemblablement, beaucoup compté. Certaines ont même la particularité de nous offrir de précieux indices sur leurs anciens propriétaires : nom, initiales, adresse, date, portrait… D’autres tabatières, commémoratives, sont plus symboliques et relatent un fait historique (victoire militaire), la position politique d’une personnalité (portraits de Voltaire, Rousseau, Napoléon…) ou sont tout simplement typiques d’un lieu (tabatières constituées à partir d’un élément ayant appartenu à un édifice, à un bateau…) ou représentent tout simplement un gage d’amour (portrait de l’être aimé sur miniature).

     

    JM - Combien en possédez-vous ?

    EM - 176 à ce jour. La majorité est d’origine française, mais j’en détiens aussi plusieurs provenant de différents pays étrangers. Mon métier m’amenant à voyager dans le monde entier, j’ai eu la chance de pouvoir en dénicher quelques-unes, caractéristiques de leurs pays d’origine. Ainsi, les tabatières européennes sont quasiment toutes de même conception et s’accordent en taille (tabatière de table ou de poche) et en forme (boîte à couvercle ou secouette). Les tabatières asiatiques ont une particularité qui leur est propre : elles possèdent presque toutes un bouchon muni d’une spatule, avec une petite cuillère à son extrémité. Les plus raffinées sont peintes à l’intérieur. Enfin, les tabatières africaines sont généralement en forme de gourde, accrochées à une chaîne, portées autour du cou et accessoirisées ou non de perles de verre.

     

    JM - Comment les classez-vous ?

    EM - Par matériau et par pays d’origine : c’est ce qui m’a semblé le plus évident. J’aurai pu, tout aussi bien, les classer selon leurs formes, matières, décors, couleurs ou encore, pourquoi pas, en fonction de leurs symbolismes. Le choix était vaste !

     

    JM - Quelles sont vos tabatières préférées ?

    EM - Il est difficile de les classer par ordre de préférence : chacune a réellement sa place dans ma collection, car toutes reflètent un savoir-faire populaire. Ma tabatière préférée reste néanmoins celle offerte par mon grand-père car elle a forcément une grande valeur sentimentale. Viennent ensuite les tabatières les plus originales, les plus travaillées, les plus atypiques : en résumé, celles qui me parlent le plus.

    Comme ma tabatière en corozo, un palmier des régions équatoriales, avec décor floral. Elle était généralement façonnée à partir d'une noix de corozo par des Français prisonniers au bagne en Guyane. Ils la travaillaient pour passer le temps mais aussi, et surtout, pour se faire un peu d'argent afin d'améliorer leur quotidien.

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    Tabatière en noix de corozo.

     

    Ma tabatière de compagnon : c’est une pièce unique en buis, personnalisée au nom de son ancien propriétaire "Jean Hirch" sous lequel est inscrit sa qualité première « La ténacité ». On note la présence d'emblèmes sur le dessus : compas, équerre, œil et outils entrecroisés qui attestent qu’elle a très vraisemblablement appartenu à un compagnon ou à un franc-maçon.

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    Tabatière de compagnon.

     

    Ma tabatière africaine : originaire de l’ethnie Dinka, elle date des années 1920 et provient du sud du Soudan. Façonnée dans du bois (peut-être de l’ébène), elle possède un bouchon en boyau et une chaîne métallique décorée de perles de verre.

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    Tabatière africaine de l’ethnie Dinka (Soudan).

     

    Ma tabatière hollandaise : je l’ai achetée dans un petit magasin breton où elle était perdue au milieu d’autres objets et recouverte d’une épaisse poussière. Je l’ai eue pour une bouchée de pain : 49 euros. Une belle affaire, car les tabatières de cette qualité se vendent autour de 300 - 400 euros chez les antiquaires ! Elle date de la première moitié du XVIIIe siècle. Elle est en cuivre et on peut lire, gravé sur ses deux faces, le texte d’un ancien proverbe néerlandais qui se traduit par « De la viande jeune et du poisson frais. Une belle fille et du vin sur la table ».

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    Tabatière hollandaise.

     

    Ma tabatière écossaise Turriff : elle est en cuivre et datée de 1909. Elle porte des informations précises sur son ancien propriétaire : « Mr Alexander Cruickshank, fermier à Middle Muirden, Turriff ». J’ai pu en savoir plus en me rendant sur place, à Turriff, pour mon travail et j’ai discuté avec un pharmacien du même nom, officiant dans la ville. Il apparaîtrait que cette tabatière serait celle d’un grand oncle à lui, vendue il y a quelques années à un antiquaire écossais.

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    Tabatière écossaise Turriff.

     

    Ma tabatière écossaise Mull (« mull » vient de l’écossais et signifie « mill », moulin car le tabac à priser se présente sous forme de poudre) : il s’agit d’une autre tabatière écossaise, en corne de bélier, avec un bouchon en argent. La corne, après avoir été chauffée, a été remodelée en forme de spirale. La décoration sur le bouchon représente un chardon, l’emblème de l'Ecosse, et les initiales LM. Je l’ai achetée 135 euros directement à son ancien propriétaire John Robertson, âgé de 71 ans. Il la tenait de son grand-père, garde-chasse dans la région de Braes of Glenlivet, qui en avait hérité.

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    Tabatière écossaise Mull.

     

    Ma tabatière à mécanisme : c’est une tabatière à code secret, d’origine anglaise, réalisée en cuivre. Il faut placer les 3 flèches sur la bonne combinaison pour faire pivoter le petit bouton supérieur et ouvrir le couvercle afin d’en extraire la précieuse poudre. Je l’ai achetée à un antiquaire londonien pour 180 euros.

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    Tabatière à mécanisme.

     

    Ma secouette du Mont-St-Michel : réalisée sous la forme d’un livre, elle représente, d'un côté, un coq avec la mention « Quand ce coq chantera, mon amour finira » et, de l'autre, les armoiries du Mont-St-Michel. Je l’ai acquise sur un site de ventes aux enchères pour 120 euros.

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    Secouette du Mont-St-Michel.

     

    Ma tabatière allemande : en bois fruitier sculpté, elle représente le château de Wartburg, situé en Thuringe. Après quelques recherches, je me suis aperçu que la forme de la tabatière représentait ce château presque à l’identique et qu’il avait une importance particulière sur le plan de l’histoire culturelle et religieuse, en raison du séjour qu’y fit le célèbre théologien Martin Luther, séjour au cours duquel il traduisit du grec en allemand le Nouveau Testament.

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    Tabatière allemande.

     

    Ma tabatière anglaise : en cuivre et en forme de casquette d'officier, dite « peaked cap » (casquette à visière), elle est finement gravée du texte « Souvenir de Belgique 1916 ». Elle a été vraisemblablement réalisée par un soldat anglais ayant séjourné en Belgique, au cours de la Grande Guerre de 14-18. En effet, suite à l'invasion allemande de la Belgique neutre, les Britanniques sont entrés en guerre aux côtés de l'Entente franco-russe le 4 août 1914 et ont franchi la Manche dans le but de préserver l'équilibre européen et d'empêcher les Allemands d'accéder à la mer du Nord.

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    Tabatière anglaise.

     

    JM - Existe-t-il un argus donnant la cote des tabatières ?

    EM - Non et c’est bien dommage. Pour se faire une idée, il faut se contenter des prix pratiqués chez les antiquaires ou du peu de livres traitant du sujet. Une tabatière simple en écorce de bouleau, en papier mâché ou en corne vaut dans les 15-30 euros, selon son état et son décor. La majorité des tabatières du XIXe siècle se vendent entre 40 et 100 euros, mais plus elles sont originales ou « précieuses », plus leurs prix grimperont pour aller jusqu’à quelques milliers d’euros pour celles qui sont en or !

     

    JM - Comment enrichissez-vous votre collection ?

    EM - Au début, j’achetais toutes les tabatières que je trouvais, principalement sur les brocantes, vide-greniers et, bien sûr, sur les sites de vente aux enchères qui offrent une grande variété de modèles à prix abordables. Par la suite, je me suis concentré sur celles qui m’interpellaient le plus, eu égard à leur décor - le coup de cœur - en visitant les antiquaires, les salons spécialisés et les ventes aux enchères. Enfin restent celles que j’espère posséder un jour, mais qui dépassent de loin mon budget. Il faut savoir se fixer des limites et se garder une part de rêve !

     

    JM - Quelles tabatières recherchez-vous plus particulièrement ?

    EM - J’essaie de centrer principalement ma collection sur de beaux modèles d’art populaire, certains d’entre eux étant des pièces uniques. J’affectionne particulièrement les tabatières qui me procurent des informations sur leurs propriétaires ou sur leur lieu de création, ou encore celles qui, de par leur conception, sortent de l’ordinaire. Enfin, je prends plaisir à essayer de savoir à qui elles ont appartenu.

     

    JM - Pourquoi avoir créé votre site Internet http://tabatieres-snuffboxes.chez-alice.fr/ ?

    EM - Dans un premier temps, pour faire partager ma passion au plus grand nombre, ensuite pour pouvoir y montrer ma collection de tabatières dans son intégralité. J’aime partager, mais aussi recevoir des mails de personnes me demandant des informations sur leurs propres tabatières.

     

    JM - Enfin, qu’aimeriez-vous dire en guise de conclusion ?

    EM - La tabatière, ce bijou que l'on a aimé montrer, témoin d'une certaine élégance et d'un art de vivre quand elle n'a pas été compagne fidèle, a joué un rôle important dans notre société. La collectionner est un moyen de ne pas oublier l’important rôle social qu’elle a joué.

    N’hésitez pas à visiter mon site : http://tabatieres-snuffboxes.chez-alice.fr

     

    Petit lexique alphabétique, non exhaustif, des principaux types de tabatières, avec leurs caractéristiques.

    À cage : se dit d'une tabatière dont les éléments de base qui la composent (plaque de porcelaine ou de nacre, laque japonaise...) sont sertis dans une monture en or, argent ou platine.

    À deux tabacs : tabatière qui comprend deux compartiments intérieurs, permettant de stocker deux sortes de tabacs (parfumé à la rose et à la lavande, par exemple).

    À la Sanson : pendant la Révolution, les patriotes s'équipent de tabatières en alliage à base de cuivre et en forme de Bastille, gravées de devises patriotiques. Celles dites "à la Sanson" représentent la place de Grève et la guillotine (Sanson était le bourreau qui coupait les têtes à la Révolution).

    À scandale : créées par l'italien Fagnani qui représentait, sur les tabatières, les aventures galantes des personnages les plus en vue de la fin du XVIIe siècle !

    À secret : tabatière avec un système d'ouverture dissimulé dans le couvercle.

    D'avare : tabatière dont un premier orifice ne permet la prise que d'une petite quantité de tabac. Un autre orifice, généralement dissimulé dessous, permet d’obtenir une prise normale.

    Du plaisantin : tabatière dont le tabac est dissimulé dans un double-fond non visible.

    Optique : tabatière dont le décor, souvent érotique, n'apparaît que discrètement grâce à un effet d'optique ou à de la chaleur.

    Pleine : tabatière dont l'or qui la compose est revêtu de nacre, corail, cornaline ou encore d'émaux transparents.

    Pleureuse : tabatière utilisée en période de deuil.

    Scatologique : tabatière représentant un personnage en grès en position assise, allant à la selle. Le bouchon est généralement situé dans le postérieur dénudé. Aussi appelée « père ou mère la colique ».

    Trompeuse : tabatière de forme fantaisie (chaussure, livre, casquette, petit meuble, poisson...).

    Turgotine : tabatière simple et plate, apparue sous Louis XVI après les réformes économiques sévères de Turgot.

  • MONNAIES ANTIQUES (4)

    Attention aux fausses monnaies antiques ! (4-fin)

    Par Jacques MANDORLA

    Auteur du livre « 60 trésors fabuleux à découvrir »

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    Éditions Trajectoire - 272 pages - 356 illustrations en couleurs - 25 € - Livre disponible sur www.amazon.fr, www.fnac.fr et en librairie

    Attention aux faussaires sur Internet !

    Je suis souvent tombé, dans des brocantes, sur des fausses pièces. Ainsi, un jour, lors d’une foire place de la Bastille à Paris, un dollar en argent, daté de 1804 avec le mot « Liberty », attire mon attention car il me semble rare. Je l’achète immédiatement. Tout excité, je rentre précipitamment chez moi consulter le World Coins Catalog, la bible des monnaies du monde entier qui me révèle que cette pièce, dénommée « Heraldic Eagle », est rare. Et même rarissime puisqu’il n’en existe, selon ce catalogue, que 15 exemplaires connus ! Je doute être entré en possession du 16e exemplaire : le mien provient certainement de l’officine d’un faux-monnayeur. Pas de chance.

    Une autre fois, lors d’un voyage au Maroc, je repère une imitation d’un thaler de Marie-Thérèse, l’impératrice d’Autriche. Cette monnaie est tellement appréciée dans les pays arabes qu’elle a continué d’être émise après 1780 (son dernier millésime officiel) jusqu’à l’an 2000 ! Depuis sa mise sur le marché en 1741, ce thaler de Marie-Thérèse a été frappé à près de 400 millions d’exemplaires, ce qui explique que sa cote soit vraiment faible : entre 10 et 20 euros seulement. Or, l’imitation que je découvre dans le souk de Marrakech est digne de figurer dans le musée des horreurs numismatiques : elle est grossièrement copiée (avec des fautes d’orthographe !) et surtout réalisée dans un métal de très mauvaise qualité (« de mauvais aloi » disent les numismates).

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    À gauche, avers d’un véritable thaler de Marie-Thérèse en argent. À droite, avers d’une copie dramatiquement médiocre, réalisée au Maroc dans un métal de très mauvaise qualité.

     

    Dans les années 1970, la compagnie pétrolière BP (British Petroleum), en échange d’un plein dans ses stations-service, a inondé le marché français d’imitations de monnaies antiques ou de rois de France. On trouve beaucoup de ces monnaies en détection et, parfois, dans des endroits reculés de la campagne française où on ne les attendrait pas. En revanche, on ne peut pas reprocher à BP de tromper les consommateurs puisqu’au revers de chacune des pièces figure une mention publicitaire « Le trésor des rois de France - Collection BP », « Le trésor des pirates - Collection BP », « Le trésor des monnaies anciennes ou antiques - Collection BP ».

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    Cette imitation de l’écu de Louis XIV, distribuée à grande échelle dans les stations services françaises, ne trompe pas les consommateurs car elle porte la mention publicitaire « Le trésor des rois de France - Collection BP ».

    Dans les années 1980, la même démarche marketing a aussi eu lieu avec le magazine Sélection du Reader's Digest. Seule différence : cette revue ne mentionnait pas du tout son nom sur se monnaies, dont la plus célèbre fut le faux ducat autrichien de 1752.

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    Faux ducat autrichien de 1752, émis dans les années 1980 par le magazine "Sélection du Reader's Digest"... qui n'a pas mentionné son nom sur la monnaie !

     

    De nos jours, le phénomène le plus inquiétant est le développement du faux-monnayage sur Internet : depuis une dizaine d’années, on voit en effet un nombre croissant de faux apparaître sur des sites marchands, principalement sur eBay, leader mondial de la vente aux enchères.

    Certains aigrefins ont mis au point une méthode qui trompe pas mal de personnes intéressées par l’achat de monnaies antiques. Ils commandent d’abord sur Internet, à quelques dizaines d’euros la pièce, des copies modernes de monnaies antiques à des sociétés (qui sont souvent américaines) : ces dernières ne trompent cependant pas leurs clients puisque toutes leurs pièces portent la mention « COPY ». Les arnaqueurs grattent délicatement ce mot sur les monnaies qu’ils font ensuite repatiner artificiellement en vert auprès d’artisans spécialisés, puis revendent les pièces trafiquées 20 à 30 fois plus cher !

    Ainsi, un jour, j’ai pu voir une monnaie, censée avoir été frappée sous l’empereur Postume, un général gaulois qui se fit proclamer empereur en Gaule et régna entre 260 et 269 après J.-C., être emportée pour une enchère de 605 euros. Alors qu’elle n’avait coûté qu’une vingtaine d’euros à son vendeur !

    Si vous vous être fait avoir, n’hésitez pas à contester : les arnaqueurs, ne souhaitant pas aller au conflit afin de pouvoir continuer leur « business », remboursent alors immédiatement leurs acheteurs, en prétextant, sans gêne, qu'ils ignoraient que c'était des copies !

    Alors soyez vigilant et ne vous faites pas avoir !

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    En haut, copie d’un sesterce de l’empereur Postume avec la mention « COPY » sur le revers (bien visible en bas à gauche des lettres AUG) d'une valeur de 20-30 euros. Dessous, après suppression du mot « COPY », la même monnaie repatinée artificiellement en vert, afin de la « vieillir » : elle a été vendue 605 euros sur Internet !

  • MONNAIES ANTIQUES (3)

    Attention aux fausses monnaies antiques ! (3)

    Par Jacques MANDORLA

    Auteur du livre « 60 trésors fabuleux à découvrir »

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    Éditions Trajectoire - 272 pages - 356 illustrations en couleurs - 25 € - Livre disponible sur www.amazon.fr, www.fnac.fr et en librairie

    Bien faire la différence entre fausses monnaies et imitations

    Si les fausses monnaies sont destinées à tromper le public et les collectionneurs, et sont donc, à ce titre, condamnables, il faut savoir que les imitations sont considérées comme des monnaies à part entière car elles s’inspirent de modèles prestigieux.

    C’est le cas, par exemple, des statères gaulois en or ou en électrum qu’on trouve en Gaule au Ier siècle avant Jésus-Christ : presque tous ont imité le statère d'or de Philippe II de Macédoine (382-336 av. J.-C.), le père du célèbre Alexandre. Philippe II a fait frapper cette monnaie tout au long de son règne, c’est-à-dire entre 359 et 336 avant Jésus-Christ. À l’avers apparaît la tête laurée d’Apollon à droite et au revers un bige (chariot antique tiré par deux chevaux) avec la légende en grec “Philippou” (de Philippe). Sous les chevaux, on aperçoit le dessin d’un vase appelé « kantharos », récipient lié au culte de Dionysos, le dieu du vin. Ce symbole, que les numismates nomment « différent », indique que la monnaie a été frappée dans l’atelier de Pella, capitale de la Macédoine.

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    Le statère macédonien, monnaie d’or créée par Philippe II, est devenu si célèbre qu’il fut ensuite imité dans de nombreux autres pays. Ce statère, d’un poids de 8,5 g pour un diamètre de 19 mm, cote 3 000 euros environ.

     

    Les statères d'or de Philippe II de Macédoine ont ensuite été rapportés en Gaule par des mercenaires ayant combattu pour le roi grec. Les premières tribus à en avoir fait des imitations assez fidèles semblent être les Arvernes, vivant en Auvergne, ainsi que les Parisii, résidant à Lutèce.

    Au fil des années et des imitations, on constate que les statères gaulois s’éloignent de plus en plus du modèle macédonien et que leur poids s’allège, passant de 8,5 g à 7,6 g.

    Ainsi, sur les statères des Parisii, à l'avers la tête d'Apollon devient de plus en plus abstraite et présente une « volute » devant le visage. Quant au bige du revers, il se transforme progressivement en un seul cheval bondissant à gauche, très stylisé, avec des globules sous l’animal, formant un cercle dans lequel certains y voient la roue du char.

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    Une imitation du statère d’or de Philippe II : le statère des Parisii, peuplade gauloise vivant à Lutèce et dans ses environs. Ce statère gaulois des Parisii, d’un poids de 7,4 g pour un diamètre de 24 mm, a été frappé vers 70 avant Jésus-Christ et cote entre 5 000 et 10 000 euros en qualité superbe !

     

    Puis, la technique de l’imitation des monnaies va stagner pendant de nombreux siècles. Jusqu’à la Renaissance, époque au cours de laquelle il est alors de bon ton, parmi les rois et les princes, de constituer, au sein de sa bibliothèque, un « cabinet des antiques » comportant des monnaies grecques et romaines. Pour répondre à cette forte demande, de véritables artistes se lancent alors dans la création et la fabrication de ces pièces « à la manière de ».

    Le plus célèbre d’entre eux est le graveur italien Giovanni Cavino, habitant Padoue : entre 1530 et 1570, il a réalisé de superbes imitations de sesterces et de médaillons romains, nommés « padouans » en hommage à sa ville natale. Il a même, sans aucune vergogne, « inventé » de nombreux sesterces, comme par exemple celui à l’effigie de Jules César et portant sa célèbre déclamation, faite devant le Sénat à Rome : « Veni, Vidi, Vici » (« Je suis venu, j’ai vu, j’ai vaincu »). Or cette monnaie n’a jamais existé dans l’Empire romain ! Les padouans de Giovanni Cavino sont très recherchés des collectionneurs : le Cabinet des Médailles de la Bibliothèque nationale de France à Paris possède une rarissime collection de 122 coins monétaires différents créés par Cavino.

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    Sesterce « padouan », à l’effigie de Jules César, créé vers 1550 par l’Italien Giovanni Cavino avec, au revers, la célèbre déclamation faite par le général romain devant le Sénat. Cette monnaie n’a jamais existé dans l’Empire romain !

     

    Deux siècles et demi plus tard, l’Allemand Carl Becker a produit, entre 1800 et 1830, de très belles imitations de monnaies grecques, romaines, wisigothiques, mérovingiennes et carolingiennes. Professionnel de la vente d'authentiques monnaies antiques, Becker a fini par créer des imitations afin, a-t-il avoué sans gêne, « de fournir aux collectionneurs de bonnes et belles copies de monnaies intéressantes, car les originaux sont hors de prix » !

    Pour que ses pièces se distinguent au premier coup d’œil et attirent l’attention des collectionneurs, Becker n’hésite pas à inventer des revers inédits, comme le faisait l’Italien Giovanni Cavino avant lui. Il parvient même à donner à ses monnaies une patine « à l’ancienne » en les plaçant dans un sac contenant de la graisse et de la limaille de fer, qu’il accroche sous son carrosse et promène dans ses déplacements ! Becker fut un créateur infatigable : au cours de sa carrière, il a en effet conçu 340 monnaies différentes et totalement originales !

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    Denier d’argent, conçu vers 1820 par l’Allemand Carl Becker, à l’effigie de Néron et de sa mère Agrippine, que le dictateur romain n’hésitera pas à faire assassiner.

    Dans le prochain article : « Attention aux faussaires sur Internet ! ».

  • ACTUALITÉS

    Un bon livre-cadeau pour les fêtes

    60 TRÉSORS FABULEUX À DÉCOUVRIR

    Leur histoire détaillée - Leur composition précise - Leur localisation supposée

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    Éditions Trajectoire - 272 pages - 356 illustrations en couleurs - 25 €

    Livre disponible sur www.amazon.fr, www.fnac.fr et en librairie.

    Beaucoup de gens pensent qu’il est excessivement rare - pour ne pas dire, impossible - de trouver un trésor. C’est entièrement faux ! Les rubriques « Informations locales » ou « Faits divers » de nombreux quotidiens et magazines, français ou internationaux, mentionnent fréquemment des découvertes trésoraires, faites par des particuliers ou par des professionnels. Sans compter celles qui ne sont jamais déclarées.

    Dans ce livre, je vous propose de partir à la découverte - et même à la recherche, pour les plus courageux d’entre vous ! - de 60 trésors fabuleux qui n’ont toujours pas été trouvés*. Pour chacun, vous allez connaître sa véritable histoire, sa composition exacte et sa localisation supposée.

    Trésors de la Révolution, cachés par des membres du clergé, des nobles émigrés ou des chefs chouans ou vendéens (Charette, Stofflet)…

    Trésors de tueurs en série : Gilles de Rais, la marquise de Brinvilliers, Landru, le docteur Petiot…

    Trésors accessibles seulement après avoir déchiffré des messages codés (cryptogrammes) inscrits sur le parchemin de La Buse, la carte de l’île des Cocos, la pierre tombale de Marie d’Hautpoul à Rennes-le-Château, les murs de l’abbaye de Saint-Wandrille, le livre de la Chouette d’Or…

    Trésors de Napoléon (Austerlitz, retraite de Russie, Waterloo) et de son entourage (Fouché, Jérôme Bonaparte, Joséphine, Murat)…

    Trésors d’épaves : Soleil d’Orient, Télémaque, Titanic, City of Cairo…

    Trésors légendaires, mais bien réels : Templiers, Cathares, Incas…

    * Depuis la sortie du livre, l’un de ces 60 trésors a été trouvé par la société franco-britannique Deep Ocean Search, spécialisée dans la recherche sous-marine : il s’agit des 85 tonnes de lingots et piastres d’argent (valeur : 46 millions d'euros), transportées par le paquebot anglais City of Cairo, qui avait été coulé le 6 novembre 1942 par un sous-marin allemand U-68, en plein Atlantique, à 700 km au sud de l’île de Sainte-Hélène.

  • VIENT DE PARAÎTRE

    VIENT DE PARAÎTRE

    Découvrez les 3 fabuleux trésors de pirates, cachés dans l'île de Cocos !

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    J'ai le plaisir de vous annoncer la publication, dans le dernier numéro de la revue DÉTECTION PASSION (n°134 daté de janvier-février 2018) qui vient de paraître en kiosque, de mon article sur les fabuleux trésors de l'île des Cocos.

    Sur 10 pages, je fais le point sur l'histoire des 3 mystérieux trésors qui ont été cachés, dans cette île du Pacifique appartenant au Costa Rica, par les pirates Edward Davis (1702), Bennett Graham (1818) et William Thompson (1821)... et qui restent toujours à découvrir !

    Première page de l'article

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    Autres articles de ce numéro 134 de DÉTECTION PASSION (76 pages)

    Les médailles de conscrits

    Filage et fusaïoles

    Initiation à l'orpaillage

    De faux trésors plus vrais que nature

    Senteurs et parfums de l'Antiquité

    Les monnaies nous content leurs histoires

    La prospection aérienne

    Les ex-voto des sources de la Seine

    Une monnaie, une histoire : le denier de Brutus

    Néron, l'empereur maltraité par l'Histoire

  • MONNAIES ANTIQUES (2)

    Attention aux fausses monnaies antiques ! (2)

    Par Jacques MANDORLA

    Auteur du livre « 60 trésors fabuleux à découvrir »

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    Éditions Trajectoire - 272 pages - 356 illustrations en couleurs - 25 € - Livre disponible sur www.amazon.fr, www.fnac.fr et en librairie

    L’imagination débordante des faussaires

    Si Crésus a trouvé momentanément la parade pour écarter les faux-monnayeurs, ces derniers ont toujours été très créatifs : voici les principales techniques qu’ils ont utilisées, à travers les siècles, pour fabriquer de fausses monnaies.

    Polycrate, tyran grec qui a régné sur l’île de Samos vers 530 av. J.-C., est le premier faussaire connu. Il fait frapper des monnaies dont l’intérieur (appelé « flan » ou « âme ») est réalisé en cuivre ou en plomb qu’il fait ensuite plonger dans un bain d’or ou d’argent afin de la recouvrir d’une fine pellicule ! Ces monnaies sont dites « saucées ». Si l’âme est recouverte manuellement d’un métal noble, on parle de monnaie « fourrée ». Dans l’Antiquité, les contrôleurs, lorsqu’ils avaient le moindre doute à propos d’une pièce, n’hésitaient pas à la couper à la cisaille pour vérifier si elle était fausse ! Puis, pour éviter qu’elle ne soit remise en circulation, ils la perçaient d’un trou très visible (certains auteurs ont pensé, par erreur, que ce trou avait été créé afin de porter la pièce en pendentif autour du cou).

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    Faux statère grec : la pièce a été coupée à la cisaille, faisant apparaître un métal de faible valeur sous la mince feuille d’argent en surface. Puis, pour éviter qu’elle ne soit remise en circulation, on l’a percée d’un trou.

     

    Le faussaire le plus célèbre de l’Antiquité est le philosophe Diogène (413-327 av. J.-C.) : dans sa cité de Sinope, située au bord de la mer Noire (au nord de l’actuelle Turquie), il a été accusé de fabriquer de la fausse monnaie avec son père… qui exerçait le métier de banquier ! Pour échapper à la prison, Diogène doit se sauver : il se réfugie alors à Athènes où il va vivre dans le dénuement le plus total. Déambulant toujours pieds nus, quelle que soit la saison, il dort dans un gros tonneau en terre cuite et parvient à survivre tant bien que mal en faisant la mendicité.

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    Le philosophe Diogène fut le plus célèbre faux-monnayeur de l’Antiquité (tableau de Jean-Léon Gérôme - 1860 - Walters Art Museum, Baltimore, USA).

     

    Pendant la période dite de la « République romaine », qui s’étale de 509 à 27 av. J.-C., apparaît le denier d’argent dentelé, nommé « denier serratus » (« serratus » signifiant « scié » en latin) dont le pourtour comporte de nombreuses entailles, créées volontairement afin d’empêcher les tricheurs de rogner le métal argent et de fondre ensuite la poudre ainsi récoltée !

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    « Denier serratus » de Marius Capito, frappé en 80 av. J.-C.

     

    Autre technique très utilisée par les faux-monnayeurs dans le but de tromper les collectionneurs : créer des types monétaires totalement inédits comme, par exemple, des monnaies avec le portrait de Périclès ou d’Hannibal, alors que ces personnages n’ont jamais été officiellement représentés sur des monnaies !

    Les faussaires ont mis au point deux techniques : soit ils effacent le revers à coup de marteau, puis frappent un nouveau revers à l’aide d’un coin original, soit ils coupent deux monnaies antiques dans l’épaisseur de leur tranche, assemblent l’avers de l’une avec le revers de l’autre qu’ils soudent ensuite ensemble. Le tour est joué !

     

    Les faussaires risquent gros !

    Les sanctions contre les faux-monnayeurs ont toujours été implacables, quelles que soient les époques.

    Sous l’empereur romain Constantin (272-337 après J.-C.), ils étaient brûlés vifs. Au Moyen Âge, dans toute l’Europe, ils étaient ébouillantés puis pendus (une double peine, en quelque sorte !) : en effet, les rois ayant seuls le droit de battre monnaie, toute contrefaçon était alors considérée comme un crime de lèse-majesté.

    Puis, en France, après la Révolution, le châtiment est fonction du type de monnaie. Celui qui fait de la fausse monnaie d’or ou d’argent est condamné à la peine de mort, à laquelle s’ajoute la confiscation générale de ses biens. S’il crée de la fausse monnaie en cuivre ou en billon (alliage de cuivre et d’argent), il est condamné aux travaux forcés à perpétuité. Après 1832, le châtiment se transforme en peine de perpétuité au bagne.

    De nos jours, les peines sont encore lourdes : l’article 442-1 du Code pénal stipule que « tout faux-monnayeur peut être condamné à 30 ans de réclusion criminelle et à 450 000 euros d'amende pour la contrefaçon ou la falsification des pièces de monnaie ou des billets de banque ayant cours légal en France ou émis par les institutions étrangères ou internationales habilitées à cette fin ».

    Dans le prochain article : « Bien faire la différence entre fausses monnaies et imitations ».

  • MONNAIES ANTIQUES (1)

    Attention aux fausses monnaies antiques ! (1)

    Par Jacques MANDORLA

    Auteur du livre « 60 trésors fabuleux à découvrir »

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    Éditions Trajectoire - 272 pages - 356 illustrations en couleurs - 25 € - Livre disponible sur www.amazon.fr, www.fnac.fr et en librairie

     

    Les faux-monnayeurs ont débuté leurs arnaques peu après la création des premières monnaies, au VIe siècle avant Jésus-Christ. Depuis, cette pratique ne s’est jamais ralentie ! En voici les exemples les plus spectaculaires.

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    Sur cette gravure de Lischaner (1872), on voit des faux-monnayeurs surpris par l’arrivée de la police. À l’époque, ils étaient systématiquement condamnés à la peine de mort !

    Avant l’invention de la monnaie, les hommes ne commerçaient entre eux qu’au moyen du troc : on échangeait un âne contre trois moutons, par exemple. Puis on est passé de l’échange d’animaux à celui d’objets, appelés « pré-monnaies », prenant différentes formes : coquillages (essentiellement ceux de la variété des cauris), rouelles (anneaux métalliques à rayons), haches de pierre ou de bronze, bijoux…

    La légende de Midas

    Le véritable début de l’histoire de la monnaie est lié à une légende, celle de Midas, roi de Phrygie et de Lydie, une région située à l’ouest de l’actuelle Turquie. Selon cette légende, Midas avait obtenu du dieu Silène le don extraordinaire de changer en or tout ce qu’il touchait. Mais ce pouvoir l’empêchant de manger et de boire, il demande à perdre ce don. Silène lui ordonne de se laver les mains dans les eaux du fleuve Pactole, qui arrose Sardes, la capitale du royaume : l’eau se met alors à charrier de grosses paillettes d’or ! De cette histoire est né le terme « pactole » qui désigne une importante somme d’argent et qu’on retrouve dans l’expression « toucher le pactole ».

    Cette légende n’est pourtant pas entièrement inventée. Elle repose sur une réalité : dès le VIe siècle avant J.-C., dans les sables du fleuve Pactole et dans les montagnes de Lydie, les habitants trouvaient des « globules », petits amas composés d’un alliage naturel d’or (70%) et d’argent (30%), appelé « or blanc » par les Grecs anciens et, plus tard, « électrum » par les spécialistes.

    Cette pré-monnaie annonce la création des premières pièces, mais aussi l’apparition des premiers faux-monnayeurs qui mettent au point une astuce très simple : ils fondent des globules d’électrum afin de séparer l’or de l’argent, puis réalisent de nouveaux globules en inversant les proportions (30% d’or et 70% d’argent), ce qui leur permet d’encaisser au passage une importante plus-value !

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    L’ancêtre des monnaies est le « globule », composé d’un alliage naturel d’or (70%) et d’argent (30%), appelé « or blanc » par les Grecs anciens et « électrum » par les spécialistes.

    L'idée géniale du roi Crésus

    Pour détecter ces globules « trafiqués », les rois de Lydie trouvent alors une parade étonnante : ils décident d’utiliser une pierre calcaire du pays, appelée aujourd’hui « pierre de touche » mais longtemps connue sous le nom de « pierre de Lydie ». En effet, on s’est rendu compte qu’il suffit de frotter un globule sur l’une de ces pierres, puis de verser une goutte d’acide sur la trace ainsi faite, pour connaître la teneur en or du globule, car elle est fonction de la coloration obtenue. Avec cette technique, le trafiquant est démasqué à coup sûr !

    Mais la trouvaille la plus intéressante est faite par Crésus, le dernier roi de Lydie (596-546 av. J.-C.). Pour faire cesser définitivement le trafic de globules, il trouve une idée géniale qui va révolutionner l’histoire de la monnaie : il impose de ne plus mettre en circulation les globules tels qu’ils sortent des sables du fleuve Pactole ou des montagnes de Lydie, mais de les marquer sur leurs deux faces. La première face (nommée « avers » ou « droit ») porte une empreinte en relief, réalisée à l’aide d’une matrice imprimée en creux (appelée « coin »), inventée spécialement par Crésus. L’autre face (« revers ») porte une empreinte en creux, faite à l’aide d’un poinçon appelé « trousseau ».

    Crésus invente ainsi, vers 580 av. J.-C, le premier système monétaire en créant les statères d’or et d’argent auxquels il leur donne son nom : le créséide. À l’avers figurent deux protomés (bustes) de lion et de taureau qui s’affrontent. Au revers, des carrés en creux. Ces monnaies sont, par ailleurs, dites « anépigraphes », c’est-à-dire qu’elles ne possèdent aucun texte de légende. La création de ces monnaies a fini par enrichir tellement le roi qu’elle a laissé une expression populaire dans l’inconscient collectif : « Être riche comme Crésus » ! En réalité, ce dernier ne thésaurise pas tout son or, mais utilise une partie de sa fortune pour faire des offrandes somptuaires au temple d’Apollon à Delphes. L’historien Hérodote, qui vécut un siècle après Crésus, nous a laissé une description de ces offrandes : « Crésus fit fondre quantité d’or pour en tirer 113 demi-briques pesant chacune 2 talents (52 kg) et 4 de 2,5 talents (65 kg). Il fit aussi déposer une statue de lion en or affiné qui pesait 10 talents (260 kg), un cratère (grand vase) en or et un en argent pesant chacun 8,5 talents (220 kg) et une statue de femme en or haute de 3 coudées (1,32 m) ».

    Les monnaies inventées par Crésus vont inspirer de nombreux chefs d’État : rien qu’en Grèce antique, 600 rois et 1 400 cités frapperont leurs propres monnaies, en y ajoutant leur emblème spécifique (Pégase pour Corinthe ou une chouette pour Athènes, par exemple) ! Puis, la plupart des États et des villes du pourtour méditerranéen adopteront cette pratique ! trésor,livre,mandorla,détection,chasse,découverte,épave,or,météotite,inventeur Statère d’or (créséide) créé par Crésus : à l’avers, deux protomés (bustes) de lion et de taureau s’affrontent. Au revers, des carrés en creux. Un exemplaire de ce type a été vendu aux enchères en 2007 pour 8 000 francs suisses (environ 6 600 euros).

    Dans le prochain article : "L’imagination débordante des faussaires"

  • ACTUALITÉS

    Découvrez le site passionnant qui s'adresse aux amoureux de la Préhistoire, de l'Histoire et de l'Archéologie : http://paleosup.simplesite.com/

     

    Créé par Philippe Bourhis, photographe et peintre-dessinateur, ce site "Prémices de l'Art au Paléolithique" est riche de centaines de superbes photos et de milliers d'informations qui en font une véritable encyclopédie vivante ! Avec une révélation : pour l'auteur, l'art du paléolithique supérieur est de culture chamanique.

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    La dame à la capuche de Brassempouy, village du département des Landes (statuette réalisée dans de l'ivoire de mammouth, datant du Paléolithique supérieur, découverte par l'archéologue et préhistorien Edouard Piette en 1894).

  • MÉTÉORITES (6)

     Les météorites (partie 6/6 – Fin)

    Par Jacques MANDORLA

    Auteur du livre « 60 trésors fabuleux à découvrir »

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    Éditions Trajectoire - 272 pages - 356 illustrations en couleurs - 25 € - Livre disponible sur www.amazon.fr, www.fnac.fr et en librairie

    Deux découvertes récentes et exceptionnelles

    Ces dernières années, deux énormes météorites ont été trouvées : l’une en France par un détectoriste, l’autre en Russie juste après sa chute.

    Juin 2010 (France) : une météorite de 364 kg trouvée dans les Ardennes

    Un détectoriste français, Jean-Luc Billard, orpailleur professionnel habitant dans le Gard, prospectant dans la forêt domaniale du Mont-Dieu (arrondissement de Sedan, département des Ardennes), a sorti de terre une météorite ferreuse, de type « sidérite octahédrite » (à base de fer et à faible teneur en nickel), pesant 364 kg !

    Il avait décidé d’aller prospecter dans cette forêt car elle avait déjà été le théâtre de deux très belles découvertes dans un passé récent : en 1994, un ensemble de 51 fragments de météorite (pesant 360 kg au total) et, en 2004, un unique bloc de 435 kg !

    La boutique Carion Minéraux à Paris propose un important fragment, trouvé en 1994 et de dimensions 14x12x0,7 cm pour un poids de 1,242 kg, au prix de 3 600 euros, soit 3 euros environ le gramme.

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    Important fragment de météorite trouvé en 1994 dans la forêt domaniale du Mont-Dieu (Ardennes). De dimensions 14x12x0,7 cm et d’un poids de 1,242 kg, il est proposé à 3 600 euros par Carion Minéraux.

    Certains spécialistes pensent que l’explosion de la météorite a pu avoir lieu au-dessus de la forêt (car il n’y a aucune trace de cratère au sol) à la fin du XIXe siècle.

    Quinze jours après la découverte, le Préfet des Ardennes annonce à Jean-Luc Billard que la météorite revient à l’État, puisque la forêt domaniale lui appartient ! L’inventeur, alors qu’il a juridiquement droit à la moitié de la valeur de la météorite, assigne le Préfet devant le Tribunal de Grande Instance de Charleville-Mézières. Le 18 avril 2014, c’est la surprise : le Tribunal accorde à Jean-Luc Billard l’entière propriété de la météorite et ordonne au Préfet de la lui restituer ! Ce qui a été fait.

     

    Octobre 2013 (Russie) : une météorite de 570 kg récupérée dans un lac gelé

    Le matin du 15 février 2013, un astéroïde énorme (de 17 m de diamètre environ et d’un poids estimé de 12 000 tonnes) explose à 20 km d’altitude au-dessus de Tcheliabinsk. L’onde de choc pulvérise vitres et fenêtres, dont les éclats blessent un millier de personnes (la déflagration a émis une énergie équivalente à 30 bombes atomiques d’Hiroshima) !

    De nombreux morceaux de l’astéroïde sont tombés au sol, mais le plus gros a percé un trou de 6 m de diamètre dans la surface glacée du lac Tchebarkoul. Il a été récupéré le 16 octobre par une équipe de l'université fédérale de l'Oural, à 20 m de profondeur ! La météorite, d’un poids 570 kg, est classée « chondrite ordinaire » et contient des minéraux silicatés.

    Afin de fêter le premier anniversaire de la chute de cette météorite sur Terre, le Gouvernement russe a décidé, en février 2014 lors des Jeux Olympiques d’hiver qui ont eu lieu à Sotchi, d’en incruster un fragment dans 7 médailles d’or sur les 98 remises.

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    Un des morceaux de la météorite de Tcheliabinsk a percé un trou de 6 m de diamètre dans la surface glacée du lac Tchebarkoul. Il a été récupéré par une équipe de l'université fédérale de l'Oural, à 20 m de profondeur. Son poids : 570 kg !

    Fin de la série des 6 articles sur les météorites

  • MÉTÉORITES (5)

    Les météorites (partie 5/6)

    Par Jacques MANDORLA

    Auteur du livre « 60 trésors fabuleux à découvrir »

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    Éditions Trajectoire - 272 pages - 356 illustrations en couleurs - 25 € - Livre disponible sur www.amazon.fr, www.fnac.fr et en librairie

    Les principaux lieux d’impact de météorites en France

    Dans notre pays, un peu plus de 70 points de chutes de météorites sont répertoriés, dont celui de la météorite de L’Aigle (Orne), évoquée dans l'article 1/6. Il reste probablement encore beaucoup de fragments dans le sol de ces lieux de chute : voici les plus intéressants à prospecter, classés par ordre de date de contact avec le sol. Attention : il est absolument nécessaire, avant d’entreprendre toute recherche sur place (avec ou sans détecteur de métaux), d’obtenir l’autorisation du propriétaire du terrain.

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    En France, les météorites pesant plus de 100 kg sont rares : la première est celle tombée à Ensisheim (Haut-Rhin) en 1492 et la plus grosse (625 kg) a été ramassée à Caille (Alpes-Maritimes) !

    Vers 1650-1700 à Caille (Alpes-Maritimes) : on rapporte que cette météorite a été découverte par un berger dans le massif de l'Audibergue (dans le sol duquel d’autres fragments doivent encore probablement se trouver), à quelques kilomètres au sud-est du village, puis qu’elle a été tractée jusqu'au village par 4 boeufs. La météorite, pesant 625 kg, a longtemps servi de banc devant l'église puis a été récupérée en 1830 par le Muséum national d’histoire naturelle à Paris. Il s’agit de la plus grosse météorite existant en France.

    8 septembre 1753 à Luponnas (Ain) : deux fragments ont été trouvés dans des champs de Luponnas (9 kg) et de Pont-de-Veyle (5 kg). Il doit peut-être en rester d’autres entre ces deux villages.

    24 juillet 1790 à Barbotan, aujourd’hui Cazaubon (Gers) : cette pluie de météorites figure dans les annales de faits divers car un fermier et plusieurs de ses bêtes ont été tués lors de l’impact !

    5 août 1812 à Chantonnay (Vendée) : chute de météorites au lieu-dit Les Revétissons, dans ce village situé à l'est de La Roche-sur-Yon.

    3 octobre 1815 à Chassigny (Haute-Marne) : il s’agit d’une météorite d’origine martienne. Celles-ci sont beaucoup plus jeunes que les météorites célestes (1,3 milliard d’années contre 4,5) et surtout sont extrêmement rares sur Terre : en 2014, la NASA n'en dénombre que 34 sur les 24 000 météorites répertoriées sur Terre soit 0,14% seulement.

    Les scientifiques classent les météorites martiennes en une famille appelée SNC, divisée en 3 groupes correspondant à chacune des 3 initiales : les shergottites, du nom de la météorite Shergotty, tombée en Inde en 1865, les nakhlites, du nom de la météorite Nakhla découverte en Égypte en 1911 et les chassignites, du nom de la météorite tombée en 1815 en Haute-Marne. Cette dernière contient 91% de fer et possède une belle couleur ocre-orange pâle. Sa chute a eu lieu sur le plateau de Langres. Les morceaux ramassés au sol pesaient 4 kg (mais aujourd’hui il n’en reste plus que 570 g dont un fragment de 376 g au Muséum national d’histoire naturelle à Paris). Il est plus que probable que d’autres fragments de cette rare météorite martienne soient encore enfouis dans les environs de Chassigny.

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    Le Muséum national d’histoire naturelle à Paris détient un fragment de 376 g de la météorite martienne tombée à Chassigny (Haute-Marne) le 3 octobre 1815.

    9 décembre 1858 à Ausson (Haute-Garonne) : près de ce bourg, situé à 12 km de Saint-Gaudens, ont été ramassés trois morceaux de météorite dont un pesant 9 kg.

    14 mai 1864 à Orgueil (Tarn-et-Garonne) : il s’agit d’une chondrite carbonée exceptionnelle car elle contient un gaz rare (xénon) et des poussières de diamants. On n’en connaît que 7 dans le monde, celle tombée à Orgueil étant la plus grosse : le Muséum d’histoire naturelle de Paris en possède un fragment de 10 kg.

    23 juillet 1872 à Lancé (Loir-et-Cher) : une pluie de météorites est tombée sous les yeux d’un vigneron et de son fils. Le plus gros morceau, d’un poids de 47 kg, est aujourd’hui exposé au Muséum national d'histoire naturelle de Vienne, en Autriche.

    10 juillet 1914 à Saint-Sauveur (Haute-Garonne) : en juillet 1914, chute d’une météorite de 14 kg dans le champ d’Antoine Esculié, situé à 1 500 m au sud du village. Le propriétaire en a fait don au Muséum de Toulouse.

    26 novembre 1934 à Bettrechies (Nord) : un agriculteur du nom d’Oscar Saussez aperçoit une météorite dans son champ, à 60 m seulement de la frontière belge. À son retour de la Gendarmerie où il est allé déclarer la trouvaille, la météorite a disparu ! Elle avait été volée par des adolescents de la commune ! Elle est aujourd’hui visible au Musée d’histoire naturelle de Lille, pèse 11 kg et contient 27% de fer.

    27 juin 1966 à Saint-Séverin (Charente) et Allemans (Dordogne) : une météorite pierreuse a explosé en vol au-dessus de ces communes, situées à cheval sur deux départements limitrophes. Deux jours plus tard, huit fragments (271 kg au total) ont été collectés sur place, dont le plus important pèse 113 kg. Il est fort probable que de nombreux autres morceaux, de petite taille, soient encore enfouis sur le parcours délimité par les 8 points d’impact (voir la carte).

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    Localisation des 8 fragments (de A à H) de la météorite qui a explosé au-dessus de Saint-Séverin et Allemans le 27 juin 1966. D’autres fragments sont encore probablement enfouis sur le parcours délimité par ces 8 points d’impact.

    30 juillet 1978 à Bouvante (Drôme) : lors d'un pique-nique en famille sur les berges du lac du village, un policier découvre une pierre de 8,3 kg qui sera identifiée par le géologue François Kraut comme étant une météorite.

    DERNIÈRE MINUTE : 2 chutes de météorites en 2017 dont les lieux exacts d'impact restent à préciser

    Le réseau de détection de météorites, installé en France en 2017 sous le nom anglo-saxon de FRIPON (Fireball Recovery InterPlanetary and Observation Network, "Réseau de récupération de boules de feu et d'observation interplanétaire") quadrille désormais le territoire métropolitain avec une centaine de caméras grand champ, filmant à 360°, 24h sur 24. Pourtant, il n'a pu localiser précisément deux chutes récentes de météorites : l'une signalée en avril 2017 près de Saint-Germain-Laval (Seine-et-Marne) et l'autre en août de la même année près de La Ferté-Saint-Cyr (Loir-et-Cher) ! Détectoristes : à vous de jouer !

    Prochain article (partie 6/6 - Fin) : « Deux découvertes récentes et exceptionnelles ».

  • MÉTÉORITES (4)

    Les météorites (partie 4/6)

    Par Jacques MANDORLA

    Auteur du livre « 60 trésors fabuleux à découvrir »

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    Éditions Trajectoire - 272 pages - 356 illustrations en couleurs - 25 € - Livre disponible sur www.amazon.fr, www.fnac.fr et en librairie

    Les vertus porte-bonheur des météorites

    Depuis l’Antiquité, les météorites ont toujours fasciné les peuples. Ainsi, dans la tombe de Toutankhamon, découverte par Howard Carter en 1922 dans la vallée des Rois en Egypte, on a trouvé une dague en fer météoritique. On sait aujourd’hui que ce fer venu de l’espace possède la caractéristique d’être inaltérable, alors que le fer terrestre s’oxyde et finit par rouiller. Les Égyptiens connaissaient donc cette propriété depuis longtemps.

    Dans l’Empire romain, on vénérait aussi les météorites. Ainsi, quand l’empereur Élagabale (205-222) quitta sa ville natale d’Émèse (l'actuelle Homs en Syrie) pour venir exercer la fonction d’empereur à Rome, il emporta avec lui, tirée par un char, une énorme météorite d’environ un mètre de haut. Appelée « bétyle » (mot hébreu signifiant « demeure divine »), cette pierre représentait pour Élagabale la manifestation d'une divinité tombée du ciel : c’est pourquoi, il imposa aux Romains le culte de cette météorite. Il fit même frapper des monnaies avec, à l’avers, son effigie et au revers, sa météorite sacrée ! Ces pièces sont aujourd’hui très recherchées par les numismates.

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     Cet aureus d’Elagabale, frappé en 218, commémore sur le revers la venue à Rome de la météorite trouvée à Emèse. Cote : 20 000 euros en état superbe !

    De nos jours, la plus célèbre pierre sacrée du monde est la pierre noire de la Kaaba, visible à La Mecque et apportée, selon le Coran, à Abraham par l'Ange Gabriel. Cette pierre noire, appelée en arabe al hadjar alaswad, est un assemblage de trois gros morceaux et de quelques fragments, maintenus par un anneau de pierre lui-même enchâssé dans un cercle d'argent. Son diamètre total est de 30 cm environ et sa couleur noir rougeâtre, avec des taches rouges et jaunes, rappelant la lave ou le basalte. Le tout est recouvert par une structure en forme de cube de 12 m de côté et de 15 m de haut, sur laquelle on a placé un voile noir : ce voile est changé tous les ans et l'ancien est découpé en petits morceaux, vendus ensuite comme porte-bonheur aux fidèles !

    Pour de nombreux chercheurs, cette pierre vénérée depuis des temps très reculés serait une météorite. Quand Mahomet fit la conquête de La Mecque, il découvrit la Kaaba construite par des tribus sémitiques, dans laquelle celles-ci pratiquaient de terribles sacrifices au dieu Hobal. Mais Mahomet fut plus choqué par la présence, en ce lieu, de 360 idoles que par les sacrifices. À la vue des effigies d'Abraham, de Jésus, des anges, des prophètes, Mahomet décréta alors que les représentations humaines seraient désormais interdites.

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    La pierre noire de la Kaaba à La Mecque serait une météorite.

    L'origine surnaturelle des météorites a, très tôt, fait passer ces pierres pour des porte-bonheur : dans toute l'Europe, pour protéger de la foudre maisons et églises, on plaçait un morceau de météorite dans les fondations, dans un trou des murs, sur les fenêtres ou encore sous le toit.

    Dans le Berry, on disait que les météorites avaient le pouvoir de préserver les enfants de maladies des yeux : il suffisait, alors, de leur faire porter, autour du cou, quelques morceaux de météorites montés en collier.

    De nos jours, on sait, de source sûre, que les météorites sont portées en pendentif par la plupart des sorciers de Côte d'Ivoire, mais aussi, privilège royal, que la reine d'Angleterre Elisabeth II en conserve en permanence une, dans son sac à main, en guise de porte-bonheur !

    Des prix qui peuvent atteindre 60 000 euros le gramme !

    Savez-vous qu’il existe un véritable marché mondial des météorites ? Vendues entières, en fragments ou en tranches polies, elles valent plus cher si elles proviennent d’un site prestigieux (comme celui de L’Aigle, par exemple) ou si on les voit tomber en direct !

    Les moins chères sont les sidérites : elles se vendent entre 1 et 30 euros le gramme. Les chondrites carbonées valent 100 euros le gramme. Les achondrites atteignent 200 euros le gramme si elles présentent des inclusions microscopiques de diamants. Les météorites d’origine lunaire montent à 1 000 euros le gramme.

    Mais les plus chères au monde sont impossibles à acheter : ce sont celles rapportées de la Lune par les astronautes des missions Apollo. Les 350 kg d’échantillons appartiennent, en effet, à la NASA qui estime leur valeur à 60 000 euros le gramme, soit 21 milliards d’euros pour l’ensemble !

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     Météorite récoltée sur le sol lunaire par les astronautes d'Apollo.

    Si vous souhaitez vendre les météorites que vous avez trouvées, ou bien en acheter, voici les principaux sites Internet à connaître :

    Alain Carion, le spécialiste français n°1 : www.carionmineraux.com

    All Meteorite : http://allmeteorite.com

    Cosmic Rocks : www.cosmic-rocks.com

    Espace Météorite : www.espace-meteorite.com

    Historic Meteorites : www.historicmeteorites.com

    Labenne Météorites : www.meteorites-du-monde.fr

    Maison de l’Astronomie : www.maison-astronomie.com

    Meteorite.fr : www.meteorite.fr

    The Meteorite Market : www.meteoritemarket.com

    En revanche, soyez très prudent si vous allez sur des sites généralistes de ventes aux enchères, car certains individus peu délicats proposent des météorites qui n’en sont pas !

    Si vous souhaitez faire expertiser gratuitement vos trouvailles (en n’oubliant pas de préciser la localisation exacte du lieu de votre découverte et surtout après avoir éliminé les objets habituellement confondus avec une météorite (voir notre article "Météorites n°3"), afin de ne pas faire perdre de temps aux spécialistes du Muséum) :

    Muséum national d’histoire naturelle (Paris) : www.mnhn.fr/fr

    Prochain article (partie 5) : « Les principaux lieux d'impact des météorites en France ».

  • MÉTÉORITES (3)

    Les météorites (partie 3/6)

    Par Jacques MANDORLA

    Auteur du livre « 60 trésors fabuleux à découvrir »

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    Éditions Trajectoire - 272 pages - 356 illustrations en couleurs - 25 € - Livre disponible sur www.amazon.fr, www.fnac.fr et en librairie

    Les étranges phénomènes météoritiques

    Certains phénomènes sont parfois difficiles à expliquer par les scientifiques. Comme la formidable explosion qui eut lieu le 30 juin 1908 en Sibérie à 7h15, près de la rivière Toungouska. Les arbres furent abattus par l'onde de choc jusqu'à 100 km alentour et le bruit fut perçu à 1 500 km de distance !

    On pense qu'il s’agit d’un fragment de comète ou d’un astéroïde qui s’est désintégré à environ 7 km d'altitude. Sa vitesse d'arrivée étant de 15 km/s, la masse de l'objet devait avoisiner les 500 000 tonnes pour un diamètre de 60 m ! L'énergie dégagée correspondrait à 2 000 fois celle de la bombe d'Hiroshima.

    En 2013, une équipe de scientifiques, dirigée par le chercheur Victor Kvasnytsya de la National Academy of Sciences (Ukraine), a trouvé dans les roches piégées dans la tourbe des agrégats de diamant, de lonsdaléite, de graphite, de sulfures de fer, d’alliages de nickel et de fer, de troïlite et de taenite, minéraux caractéristiques d’objets célestes tels que les météorites.

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    L’explosion de l’astéroïde est survenue en 1908 au-dessus de la Toungouska.

    Le 9 octobre 1992 est advenu un rarissime phénomène dans la ville de Peekskill (État de New York) : une météorite est, en effet, tombée… sur l’arrière d’une Chevrolet Malibu ! D’un poids de 12,4 kg, elle a défoncé le coffre de la voiture à la vitesse de 270 km/h en produisant un bruit fracassant. Le propriétaire, qui venait juste d’acheter sa voiture pour 300 dollars, a revendu la météorite 10 000 dollars !

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    Météorite de Peekskill (masse noire visible au sol devant le bâton tenu par le propriétaire du véhicule).

    Classification simplifiée des météorites terrestres

    Le classement des météorites, effectué par les scientifiques, est assez complexe. Pour faire simple, disons qu’on peut les regrouper en 3 grandes familles.

    La première est constituée des météorites pierreuses ou lithoïdes (ce sont les plus nombreuses, représentant 92,8 % du total). Cette famille se répartit, d’une part, en chondrites (92,3% des météorites pierreuses) - les chondres sont des granules renfermant du verre, des silicates (olivine et pyroxène) et du sulfure de fer - et, d’autre part, en achondrites (7,7%). La météorite de L’Aigle est de type chondrite L6, la lettre L pour Low (signifiant « bas » en anglais) indique qu’elle contient peu de fer.

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    Coupe d’un des fragments de météorite ramassés à L’Aigle et montrant la présence de granules de sulfure de fer, appelés chondres.

    La deuxième famille est celle des météorites ferreuses ou sidérites (5,7 %), composées presque exclusivement d'un alliage de fer et de nickel.

    Enfin, la troisième famille est constituée des météorites mixtes ou sidérolithes (1,5 %), dans la composition desquelles le ferro-nickel et les minéraux silicatés entrent à parts égales. Les plus connues sont les pallasites qui contiennent des cristaux d’olivine (silicate de fer et de magnésium) noyés dans le métal.

    Comment reconnaître une météorite ?

    Statistiquement, les chances de trouver une véritable météorite sont extrêmement faibles, sauf si l’on assiste en direct à sa chute et que l’on se trouve à proximité du point d’impact. Ou bien si l’on connaît précisément la zone d’impact, comme c’est le cas à L’Aigle grâce à la précision de l’ellipse de chute.

    Chaque année, les conservateurs des musées français (et plus particulièrement ceux du Muséum national d’histoire naturelle à Paris) sont sollicités par de nombreuses personnes pensant avoir recueilli au sol une vraie météorite.

    Malheureusement pour la plupart de ces découvreurs, il s'agit le plus souvent d’autres choses : rognon de marcassite (c’est le minéral le plus souvent confondu visuellement avec les météorites car il est de couleur brune ; en revanche, contrairement aux météorites, il est recouvert de nombreuses bosses, se trouve en groupe et ne fait pas sonner les détecteurs puisqu’il ne contient pas de métal), éclats d’obus, cristaux de pyrite, concrétions d'oxydes de fer (appelées hot rocks, « pierres chaudes » ou « pierres qui sonnent »), magnétite (dont la couleur est sombre), scories de fonderie appelées « laitiers » (qui sont très légers et possèdent des sortes de trous d’éponge en surface), galets de basalte roulés par les eaux ou les glaciers… et même parfois morceaux de satellites artificiels, dont il existerait aujourd’hui 200 000 débris artificiels de plus d’un kilo, tournant autour de notre planète et susceptibles de retomber un jour sur Terre !

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    Ces deux éléments sont très souvent confondus avec une météorite : le rognon de marcassite (à gauche) et la scorie de fonderie, appelée « laitier », qui possède des sortes de trous d’éponge en surface.

    On peut identifier une météorite en fonction de trois caractéristiques principales. D’abord, elle est recouverte d'une croûte de fusion noire ou marron foncé, assez lisse et brillante, provenant des hautes températures rencontrées lors de son entrée dans l'atmosphère. Ensuite, elle comporte des minéraux métalliques, ce qui la rend magnétique et donc repérable au détecteur de métaux. Mais cela ne suffit pas : il faut aussi vérifier qu’elle soit attirée par un aimant, car toutes les météorites contiennent du fer. Enfin, elle est très dense, ce qui se traduit par un poids beaucoup plus élevé que celui d’un caillou de même taille.

    Prochain article (partie 4) : « Les vertus porte-bonheur des météorites ».

  • ACTUALITÉS

    VIENT DE PARAÎTRE

    Une histoire des chasseurs de trésors

    De la Renaissance à nos jours, sur terre et sous les eaux

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    Éditions du Trésor – 222 pages – 18 euros

    Disponible sur www.amazon.fr, www.fnac.fr et en librairies


    Ce livre, écrit par l'historien et docteur en archéologie Jean-Pierre Moreau, est vraiment original. C'est, en effet, le premier ouvrage de langue française qui met en avant les principaux chercheurs de trésors du monde entier, de l'époque préhistorique à aujourd'hui : que ces chercheurs soient des chasseurs professionnels, des archéologues aguerris ou encore des détectoristes munis de leurs poêles à frire !

    Cet imposant travail de recherche donne un livre passionnant, qui se lit comme un roman. L'auteur n'hésite pas à présenter de superbes découvertes qui ont été faites ou des trésors qui restent à découvrir (dont certains mythiques), mais il met aussi en garde ses lecteurs sur les arnaques qui fleurissent dans le monde des chasseurs de trésors.

    J'ai fortement apprécié la conclusion du livre, dans laquelle Jean-Pierre Moreau montre que les deux mondes qu'on oppose souvent – celui des archéologues et celui des détectoristes – pourraient non seulement être réconciliés mais aussi se rapprocher, à condition de bien respecter la législation, comme le montre l'extrait significatif ci-après.

    Extrait

    « J'ai moi-même suivi quelques détectoristes en Seine-et-Marne prospectant dans les champs. Il faut se baisser et creuser des centaines de fois avant de dénicher une pièce de monnaie intéressant les numismates, au milieu de divers débris métalliques et des boîtes de conserve. Et des années de recherche pour trouver, ou pas, un pot renfermant une collection de pièces plus ou moins bien conservées. Quant à découvrir un site archéologique homogène, comme une tombe ou des habitations, c'est encore plus aléatoire. Les détectoristes creusent rarement au-delà de 30 centimètres dans des champs retournés régulièrement par des engins agricoles, qui s'enfoncent bien plus profondément dans la terre, pour les labours profonds. Mais le risque existe, en particulier dans les zones non cultivées, et c'est pour se préserver de ce risque que la recherche archéologique entend contrôler au maximum l'utilisation des détecteurs. Mais les nuisances éventuelles apportées par les détectoristes me semblent infimes (sauf s'ils détectent illégalement dans des zones protégées) en comparaison avec les pillages organisés au niveau mondial, parfois par des mafias, dans des pays en guerre (Syrie, Irak ... ) ou pas (Pérou, Colombie ... ) au profit de grands antiquaires ayant pignon sur rue. En conclusion, il n'est pas possible d'être officiellement chercheur de trésors dans le domaine terrestre en France. Toutefois, les autorités archéologiques accueillent volontiers tout projet de prospection, à condition qu'il soit bien argumenté scientifiquement et que le candidat, même sans formation archéologique académique, soit à même de rendre compte de ses travaux. Le plaisir de la découverte et de faire croître l'arbre de la connaissance est ouvert à tous. li y a une vingtaine de DRAC (ou équivalents) en métropole et dans les départements et territoires d'outre-mer. C'est auprès d'eux qu'il faut présenter un dossier.

    Concernant le domaine sous-marin, sauf à démontrer ses titres de propriété, toute découverte archéologique dans la mer appartient à l'État. Le Code du patrimoine, article L. 532-2 le dit clairement: « Les biens culturels maritimes situés dans le domaine public maritime dont le propriétaire n'est pas susceptible d'être retrouvé appartiennent à l'État. » En revanche l'article L. 532-6 »· stipule qu'une compensation est prévue : « Toute personne qui a découvert et déclaré un bien culturel maritime dont la propriété est attribuée à l'État [...] peut bénéficier d'une récompense dont la nature ou le montant est fixé par l'autorité administrative. » Il est donc rigoureusement impossible en France d'être chasseur de trésors sous-marin professionnel. Ceux qui vivent de cette activité le font tout à fait illégalement ou obtiennent des contrats dans des pays qui n'ont pas encore adopté la recommandation de l'Unesco de 2001 sur la protection du patrimoine culturel subaquatique. On peut citer Cuba, l'Indonésie, les Philippines... L'Unesco recommande bien qu'une collection d'objets découverte sur un site ne soit pas séparée, vendue ni exportée. Difficile dans ce cas à tout chercheur de trésors de rentabiliser son investissement en vendant, en général à l'étranger, là où les prix risquent d'être les plus élevés, une partie de ses découvertes. Pour les amateurs, toute demande de prospection subaquatique doit être adressée au service spécialisé du ministère de la Culture, qui relève de la direction de l'architecture et du patrimoine, sous-direction de l'archéologie : le DRASSM (147, plage de l'Estaque - 13016 Marseille) ».

    Autres ouvrages de Jean-Pierre Moreau

    1987 - Un flibustier français dans la mer des Antilles, 1618-1620, d'après le manuscrit n°590 de la Bibliothèque Inguimbertine de Carpentras. Préface de Jean Meyer de l'Université Paris Sorbonne (Prix Robert de la Croix 1988, Médaille de l'Académie de Marine 1989).

    1988 - Guide des trésors archéologiques sous-marins des Petites Antilles d'après les archives anglaises, espagnoles, françaises des XVIe, XVIIe, XVIIIe siècles. Préface de Jean Boudriot, Musée de la marine.

    1992 -Les Petites Antilles de Christophe Colomb à Richelieu, 1493-1635, Préface de Frédéric Mauro, Professeur émérite de l'Université de Nanterre et de l'Institut des hautes études d'Amérique latine, Éditions Karthala.

    2006 - Pirates, flibuste et piraterie dans la Caraïbe et les mers du sud, 1522-1725. Préface de Paul Butel, Professeur émérite de l'université de Bordeaux. Postface de Philippe Hrodej, Maître de conférences à l'université de Brest. Éditions Tallandier.

    2007 - Une histoire des pirates des mers du sud à Hollywood, Points Seuil.

    2009 - Pirates au jour le jour, Éditions Tallandier.

  • MÉTÉORITES (2)

    Les météorites (partie 2/6)

    Par Jacques MANDORLA

    Auteur du livre « 60 trésors fabuleux à découvrir »

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    Éditions Trajectoire - 272 pages - 356 illustrations en couleurs - 25 € - Livre disponible sur www.amazon.fr, www.fnac.fr et en librairie

    Les plus célèbres météorites du monde

    Un météore (encore appelé « bolide », « étoile filante » ou « aérolithe ») est un corps céleste qui produit un effet lumineux lorsqu’il pénètre dans l'atmosphère à une vitesse variant entre 10 000 et 290 000 km/h. Puis, lorsque les fragments de ce météore entrent en contact avec le sol, ils prennent alors le nom de météorites.

    L’entrée d’une météorite dans l’atmosphère provoque, à sa surface, l’apparition de ce qu’on appelle une « croûte de fusion » d’aspect brillant et de quelques millimètres d’épaisseur, due à la très haute température atteinte.

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    Croûte de fusion brillante à la surface d’un morceau de la météorite ferreuse Sikhote-Aline, tombée le 12 février 1947 en Sibérie orientale. Des dizaines de milliers de fragments de ce type ont été ramassés au sol !

    On estime à environ 500 le nombre de météorites de taille notable qui tombent chaque année sur Terre. Elles ont toutes été formées il y a 4 milliards et demi d’années, en même temps que le système solaire.

    En France, la plus ancienne chute vue par un témoin est celle d'Ensisheim, près de Mulhouse (Haut-Rhin) : elle eut lieu le 7 novembre 1492 (quelques jours avant, Christophe Colomb « découvrait » l’Amérique) aux environs de midi. Après une formidable explosion, une pierre noire de 127 kg fut retrouvée au fond d’un cratère de 2 mètres de profondeur, dans un champ de blé, par un jeune garçon, seul témoin de cette chute. Un peu plus tard, les curieux prélevèrent des fragments de cette pierre tombée du ciel, en guise de porte-bonheur... Ce pillage fut heureusement arrêté par le maire qui ordonna que la météorite soit portée sur le seuil de l'église. Elle fut ensuite divisée en plusieurs morceaux, envoyés aux muséums de Paris, Berlin, Budapest, Leningrad, Londres, Vienne, Chicago, Gôttingen, Copenhague, New York et Washington. Le dernier fragment, d’un poids de 55 kg, est aujourd’hui exposé au musée municipal de la Régence à Ensisheim.

    Ensisheim.jpg

    Première représentation imprimée (vers 1500) de la chute de la météorite d’Ensisheim.

    Le plus célèbre cratère d’impact visible sur Terre fut découvert en 1871 dans l’Arizona (États-Unis) : il s’agit du Meteor Crater. Son diamètre est de 1 200 m et sa profondeur de 150 m. On estime que la météorite, tombée il y a 50 000 ans, devait peser près de 100 000 tonnes et avoir un diamètre de 25 mètres ! L’énergie dissipée au moment de son impact au sol a été estimée à 150 fois la puissance de la bombe atomique d’Hiroshima. Le plus gros fragment récupéré (pesant 639 kg) est celui baptisé Canyon Diablo, du nom d’une rivière proche du cratère.

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    Meteor Crater

    Certains cratères sont beaucoup plus grands que celui de l’Arizona, mais ils ne sont plus du tout visibles.

    Soit parce la cuvette a disparu du paysage, comme pour la météorite (d’une taille d’environ 1 500 m de diamètre) qui s’est écrasée il y a environ 200 millions d’années à 4 km à l’ouest de Rochechouart, bourg du département de Haute-Vienne. Ce type de cratère d’impact (identifié en 1967 par le Français François Kraut, géologue au Muséum national d’histoire naturelle à Paris), érodé par le temps, est appelé « astroblème » par les spécialistes et fait 20 km de diamètre.

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     La grande météorite, qui a creusé le cratère de 20 km de diamètre à Rochechouart en Haute-Vienne, a frappé le sol français il y a 200 millions d’années (dessin de Don Davis, NASA).

     

    Soit parce que le cratère est en partie sous l’eau, comme celui de Chicxulub dans la péninsule du Yucatan (Mexique). Il a été provoqué par la chute d'une météorite gigantesque (environ 10 km de diamètre) qui s’est abattue sur la Terre il y a 66 millions d’années. Certains scientifiques pensent que cette météorite est la cause de l’extinction des dinosaures sur notre planète. Le cratère fait 180 km de diamètre et s'étend pour moitié sur la terre ferme et pour moitié sous l’eau du golfe du Mexique.

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    La gigantesque météorite de 10 km de diamètre, qui s’est abattue sur la Terre il y a 66 millions d’années, est probablement responsable de l’extinction des dinosaures sur notre planète.

    La plus grosse météorite visible actuellement sur Terre est celle d’Hoba en Namibie. Elle mesure 2,70 m de long sur autant de large et 90 cm de hauteur : elle pèse 60 tonnes et contient 84% de fer et 16% de nickel, avec des traces de cobalt. Elle a été découverte en 1920 par un paysan en train de labourer son champ : aucun cratère n’était visible en surface. Elle aurait chuté sur Terre il y a 80 000 ans.

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    Météorite d’Hoba en Namibie.

    Prochain article (partie 3) : « Les étranges phénomènes météoritiques ».

  • MÉTÉORITES (1)

    Les météorites (partie 1/6)

    Par Jacques MANDORLA

    Auteur du livre « 60 trésors fabuleux à découvrir »

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    Éditions Trajectoire - 272 pages - 356 illustrations en couleurs - 25 € - Livre disponible sur www.amazon.fr, www.fnac.fr et en librairie

    Des milliers de météorites enfouies dans le sol à L’Aigle (Orne) !

    Compte tenu des prix très élevés auxquels les météorites se vendent aujourd’hui, certains détectoristes se sont uniquement spécialisés dans leur recherche. Rien qu’en France, on dénombre plus de 70 sites de chutes à prospecter, dont l’un des plus intéressants est certainement celui de L’Aigle, dans le département de l’Orne.

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    Les météores pénètrent dans l'atmosphère à une vitesse variant entre 10 000 et 290 000 km/h. S’ils percutent le sol terrestre (après avoir explosé en vol ou en créant directement un cratère), ils prennent alors le nom de météorites.

    La date du 6 floréal an XI (26 avril 1803) est historique pour tous les scientifiques du monde entier : ce jour-là vers 13 heures, des pierres tombent du ciel aux environs de L’Aigle, dans le département de l’Orne, provoquant une véritable panique.

    Jusqu’à cette date, personne n’était parvenu à expliquer ce phénomène très mystérieux : depuis toujours, en effet, on pense que des pierres ne peuvent pas tomber sur Terre… puisqu’on n’en voit pas dans le ciel !

    Le passage dans le ciel de ces boules de feu avait fait écrire au Français Antoine Furetière, dans son Dictionnaire universel paru en 1690 : « On a vu des météores en forme de clochers ardents, de lances flamboyantes, de javelots brûlants, de traits de feu volants, de chevrons de feu, d’étoiles volantes... Les Grecs les ont nommés météores car cela signifie qu’ils sont hauts dans les airs ». Et si des météores explosaient sous forme de météorites, ces dernières étaient à l’époque nommées « pierre de tonnerre » ou « pierre de foudre » parce qu’on pensait qu’au cours d’un orage les éclairs perçaient les nuages et en vitrifiaient des morceaux qui tombaient ensuite au sol sous forme de pierres !

    Il faudra attendre 1794, neuf ans avant la chute de météorites de L’Aigle, pour que le physicien allemand Ernst Chladni émette l'idée que les météorites sont originaires du système solaire et sont attirées par notre champ de gravitation terrestre. Malheureusement il n’apportait aucune preuve scientifique à sa théorie.

    Cette origine extraterrestre sera finalement établie le 18 juillet 1803 par le physicien, astronome et mathématicien français Jean-Baptiste Biot (1774-1862).

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    Jean-Baptiste Biot

    Biot mène une véritable enquête policière

    Mandaté par l’Académie des sciences à la demande du ministre de l’Intérieur de l’époque, Biot se rend à L’Aigle, ville située à cinquante kilomètres d’Alençon. Il visite une vingtaine de hameaux près du point d’impact et rencontre des dizaines de témoins directs de la chute de la météorite dont il rapporte à Paris de nombreux morceaux pesant 37 kg au total.

    Cette véritable enquête policière est consignée dans un rapport qui fait aujourd’hui référence. Intitulé Relation d’un voyage fait dans le département de l’Orne pour constater la réalité d’un météore observé à L’Aigle le 6 floréal an XI, ce document démontre, en effet, que les météorites viennent de l’espace !

    Voici les passages les plus pertinents du rapport de Biot.

    « Le mardi 6 floréal an XI a paru un globe lumineux animé d’un mouvement rapide et qui a éclaté dans l’air. Quelques instants après, on entendit à l'Aigle et autour de cette ville, une explosion violente qui dura cinq ou six minutes. Cette explosion a été entendue à plus de 30 lieues (120 km) à la ronde. Ce furent d'abord trois ou quatre coups semblables à des coups de canon, suivis d'une espèce de décharge qui ressemblait à une fusillade, après quoi on entendit un bruit ressemblant à un épouvantable roulement de tambour. L'air était tranquille et le ciel serein, à l'exception de quelques nuages, comme on en voit fréquemment. Le météore marchait du sud-est au nord-ouest, par une déclinaison d'environ 22°, direction actuelle du méridien magnétique à L’Aigle. La plus grosse de toutes les pierres trouvées pesait 8,5 kg au moment où elle tomba et la plus petite, que j'aie vue et que j'ai rapportée avec moi, ne pèse que 7 ou 8 grammes. Le nombre de toutes celles qui sont tombées peut être évalué à 2 000 ou 3 000. Les échantillons de pierres météoriques sont déposés au Muséum d’histoire naturelle à Paris. Le citoyen Thénard a bien voulu en analyser quelques-uns et il a trouvé : silice 43%, fer oxydé 42%, magnésie 9%, nickel 2% et soufre 4%. Je m’estimerai heureux que des physiciens trouvent que j’ai réussi à mettre hors de doute un des plus étonnants phénomènes que les hommes aient jamais observés ».

    Où rechercher les météorites tombées près de L’Aigle ?

    À l’issue de son enquête, Biot fut le premier à tracer une carte de répartition des morceaux de météorites tombés au sol : celle-ci prend la forme d’une ellipse qui fait 10 km de long sur 4 de large, soit 40 km2.

    C’est dans cette zone précise qu’il faut donc rechercher (avec ou sans détecteur de métaux, et avec l'accord des propriétaires des lieux) les précieux fragments de météorites encore présents dans le sol. Comme Biot a estimé que 2 000 à 3 000 morceaux y sont tombés et qu’il n’en a rapporté à Paris que quelques dizaines, il reste une énorme récolte à faire au nord-ouest de L’Aigle !

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    Suite à ses observations sur le terrain, Jean-Baptiste Biot a tracé (en pointillés) l’ellipse de chute au sol des morceaux de la météorite de L'Aigle. La flèche rouge indique la trajectoire que suivait le bolide avant d’exploser en vol.

    Prochain article (partie 2) : « Les plus célèbres météorites du monde ».

  • CHASSES AUX TRÉSORS

    La dernière interview de Max Valentin, à propos de sa Chouette d’Or

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    Par Jacques MANDORLA

    Auteur du livre « 60 trésors fabuleux à découvrir »

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    Éditions Trajectoire - 272 pages - 356 illustrations en couleurs - 25 €

    Livre disponible sur www.amazon.fr, www.fnac.fr et en librairie

    J'ai reçu, de la part de plusieurs blogueurs, des questions concernant La Chouette d'Or. Personnellement, je dois avouer que je n'ai jamais cherché à résoudre les 11 énigmes de cette chasse extraordinaire, mais j'ai eu la chance de bien connaître Max Valentin, quelques années avant le lancement de son jeu. Puis j'ai publié plusieurs interviews de lui dans différentes revues : voici la toute dernière qu'il m'avait accordée, peu de temps avant sa triste et brutale disparition.

    Depuis 1993, des centaines de milliers de Français ont recherché (ou recherchent encore !) une chouette d'or, d'une valeur de plus de 150 000 euros. Derrière le pseudonyme de Max Valentin se cache l’homme qui est le seul à en connaître la cachette. Et pour cause : c'est lui qui a créé cette chasse au trésor aussi passionnante.

    Voici l’interview exclusive que mon ami Régis Hauser (le vrai patronyme de Max Valentin) m’avait accordée en fin d’année 2008, quelques semaines seulement avant sa brutale disparition.

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    Régis Hauser, alias Max Valentin (2001)

    Régis et moi, nous nous étions rencontrés en 1989 à l'occasion de l'écriture en commun d'un livre sur le marketing direct, car nous exercions l'un et l'autre la profession de publicitaires. Lors de notre premier rendez-vous, on s'est vite découvert une passion commune pour la recherche de trésors, aussi bien dans les archives que sur le terrain, au moyen d'un détecteur de métaux.

    Puis, un jour, nous évoquons l'expérience de Kit Williams, ce peintre-écrivain anglais qui a créé en 1979 une chasse au trésor intitulée Masquerade et dont le livre, contenant les énigmes, s'est vendu à plus d'un million d'exemplaires ! Après 30 mois de recherches, Ken Thomas, un ingénieur de 58 ans, parvint à trouver le trophée récompensant le vainqueur : un lièvre d'or, incrusté de pierres précieuses que Kit Williams avait enterré, à Ampthill Park, près de la ville de Bedford.

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    Kit Williams et son lièvre d'or (1979)

    Aussi, quelle ne fut pas ma surprise quand, en début d'année 1993, Régis m'appelle pour me dire qu'il est parvenu à mettre sur pied une chasse au trésor dans l'esprit de Masquerade et qu'il a baptisée Sur la trace de la chouette d'or. Il m'a alors montré ses textes énigmatiques et les visuels faits par le peintre-sculpteur Michel Becker : j'étais abasourdi par le travail réalisé ! Quelques semaines plus tard, dans la nuit du 23 au 24 avril, Régis partit, de nuit, enterrer une chouette en bronze (copie de celle qui constitue le prix à gagner) en un endroit que personne, à ce jour, n'a encore trouvé. Pour les passionnés de phénomènes paranormaux ou bien de synchronicité, il est curieux de constater que Régis est décédé dans la nuit du 23 au 24 avril 2009, exactement 16 ans - jour pour jour - après avoir enterré sa chouette en bronze !

    Régis, il me revient soudain en mémoire une phrase que tu m'as dite et qui prend aujourd'hui toute sa valeur prémonitoire : « J'affirme à chaque chercheur : le trésor est là... pour vous ou pour l'éternité ! ». Avec la disparition prématurée de son créateur, la Chouette d'or va-t-elle, à jamais, rester enfouie quelque part en France ?

    Voici, retranscrite fidèlement, la dernière interview donnée par Max Valentin.

    Jacques Mandorla : Max Valentin, est-ce votre vrai nom ?

    Max Valentin : Non, c'est un pseudonyme. Étant donné que je réponds aux questions des chercheurs de trésor, et que je signe chacun de mes messages, j'ai choisi un prénom court pour gagner du temps : Max. De plus, l'expérience de l'Anglais Kit Williams m'a servi de leçon. Il avait eu la légèreté de communiquer son vrai nom dans son livre d'énigmes intitulé Masquerade. Or, son numéro de téléphone n’étant pas sur liste rouge, il recevait toutes les nuits des appels de lecteurs néo-zélandais, américains ou australiens qui ne tenaient pas compte du décalage horaire ! Je voulais donc éviter ce genre de désagréments. C’est pourquoi, sur les photographies ou à la télévision, je figure toujours de dos, pour conserver l'anonymat et éviter les pressions en tout genre, car je suis le seul à connaître l’endroit où est cachée la chouette.

    JM : Comment a été créée cette chasse au trésor ?

    MV : Pour élaborer mes énigmes, je me suis inspiré du principe de Kit Williams. Concernant les illustrations, j’ai eu la chance de rencontrer, en 1992, l’artiste-peintre Michel Becker dont j’avais vu une exposition. Il a tout de suite adhéré au projet et a immédiatement décidé de le financer, de peindre les toiles qui illustrent les 11 énigmes du livre et de sculpter la chouette qui constitue le prix du vainqueur !

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    Michel Becker a sculpté la Chouette d'Or et a illustré les 11 énigmes

    JM : Pourquoi avoir choisi une chouette pour symbole ?

    MV : Michel Becker est le descendant du fils illégitime du comte de Chambord. La chouannerie, terme venant de « chat-huant », famille de rapaces nocturnes dont la chouette fait partie, tient donc une place de choix dans l'histoire de sa famille ! De plus, la chouette est un animal éminemment sympathique. Savez-vous que les figurines de chouette sont les objets les plus collectionnés dans le monde ?

    JM : Qu’avez-vous enterré à l'endroit qu’il s’agit de trouver ?

    MV : Une copie de la chouette, grandeur nature, réalisée en bronze plein. Celui qui la déterrera n'aura plus ensuite qu'à l'échanger contre l'original en or et argent, rehaussé de 500 diamants, d'une valeur totale de 150 000 euros.

    JM : Que pouvez-vous nous dire sur ce lieu à trouver ?

    MV : Il s’agit d’un lieu public et non pas, bien entendu, d’une propriété privée. J’ai personnellement enterré la copie en bronze à 80 cm de profondeur, puis je l’ai recouverte de terre et de pierres. Et j’ai planté un petit arbuste dessus (ce doit donc être un arbre assez grand aujourd'hui). Je précise qu’elle ne se trouve pas sur une île et qu’elle est à plus de 100 kilomètres des côtes françaises. Il est important de noter que je suis le seul à connaître son emplacement : même Michel Becker l’ignore ! Enfin, j’ajoute que la chouette est à l’abri de l’humidité et qu’elle bénéficie d’une bonne protection contre les détecteurs de métaux.

    JM : Elle est donc enfouie sous des lignes à haute tension !

    MV : Pas du tout. J’ai simplement mis de la limaille de fer à une vingtaine de centimètres de la surface… pour pouvoir faire écran aux détecteurs électroniques !

    JM : Il faudra donc travailler en discrimination afin que le détecteur ne signale pas cet élément ferreux !

    MV : Exactement !

    JM : Quel est l'impact exact de ce jeu ?

    MV : Énorme ! Il tient en haleine des milliers de participants : au plus fort de la chasse, on a même atteint le cap de 200 000 joueurs en France et on a vendu près de 100 000 exemplaires du livre ! Plusieurs millions de messages ont été échangés, d’abord sur minitel, puis sur mon site Internet <www.lachouette.net> (le site existe toujours). Et on trouve plus d’une cinquantaine de sites non officiels, consacrés au jeu. J’ai personnellement répondu à plus de 100 000 questions et j'ai également reçu 10 000 lettres de lecteurs, qu'il m'a été physiquement impossible de lire car elles contiennent d'épais dossiers de solutions et cela m’aurait pris des mois pour les consulter !

    JM : Cette frénésie s'explique-t-elle uniquement par l'appât du gain ?

    MV : Que les 150 000 euros de la Chouette d'Or aient un effet incitateur pour l'achat du livre, c'est probable et bien compréhensible, après tout ! Mais un grand nombre de lecteurs me disent que, dans leur esprit, cette valeur financière s'efface très vite pour faire place à une autre motivation : être le premier à décrypter les énigmes. C'est donc surtout une affaire d'ego.

    JM : La chasse a déjà duré plus de 15 ans (rappelons que cette interview a eu lieu en fin d'année 2008. Aujourd'hui, la chasse dure depuis un peu plus de 24 ans !). Pourquoi ne pas donner un indice pertinent qui permettrait de trouver enfin la chouette et de clore cette belle histoire ?

    MV : Si je fais cela, je privilégie la douzaine de chercheurs qui sont actuellement tout près d’aboutir. Je ne peux pas pénaliser un chercheur qui commencerait aujourd’hui et qui aurait autant de chances de trouver la solution que les autres. C’est une question de déontologie. Mais, alors qu’il ne reste plus à cette douzaine de chercheurs qu’à emprunter l’autoroute pour aller directement la déterrer, ils se mettent à prendre, de façon inexplicable, un petit chemin de traverse qui les éloigne de la trouvaille ! D’ailleurs, le jour où la Chouette sera découverte, vous verrez que bien des chercheurs seront surpris, car les solutions sont bien moins compliquées que certains ne l'imaginent.

    JM : Il paraît qu'au cours des années suivant le lancement du jeu de la Chouette d'Or, vous n'avez pas pris un seul jour de vacances !

    MV : Les 5 premières années, je n'ai en effet pris aucun jour de vacances. La faute en incombe au site minitel 3615 MAXVAL, sur lequel je répondais plusieurs fois par jour aux questions des « chouetteurs », comme ils se surnomment eux-mêmes. Ensuite, j'ai décidé de ne plus répondre aux questions pendant les week-ends et les vacances scolaires, afin de passer plus de temps avec ma famille. Mais je ne suis pas parti en vacances pour autant : j'ai consacré ce temps libre à travailler sur d'autres projets.

    JM : D’après vous, pourquoi la chouette n’a toujours pas été trouvée ?

    MV : Au départ, je pensais qu’elle serait découverte en une petite année, pas plus. Mon estimation était parfaitement subjective, car c'était la première chasse que j'organisais. Je reste sidéré, pantois, médusé, abasourdi, effaré - rajoutez les adjectifs que vous voudrez - de constater que la Chouette est toujours dans son trou ! Mais la chasse la plus difficile que j'ai conçue est incontestablement celle du Trésor de Malbrouck, cela est sans doute dû à l'influence de mon ami Philippe d'Euck, qui avait co-signé sa première chasse avec moi : il est dur, cet homme-là !

    Mais le jour où la Chouette sera trouvée et où les solutions seront publiées, nul doute que bien des chercheurs seront surpris ! Les solutions ne sont pas enfantines, loin de là, mais elles sont bien moins compliquées que certains ne l'imaginent. Aux États-Unis, une chasse au trésor a duré 13 ans : lorsque j'ai vu les solutions, j'ai compris à quel point on pouvait se laisser entraîner sur de fausses pistes et - quand nos hypothèses sont séduisantes - combien il nous est difficile de faire marche arrière et de remettre tout à plat. Je suppose que pour la Chouette d'Or, c'est un peu pareil.

    JM : Pouvez-vous citer les anecdotes les plus étonnantes de cette chasse ?

    MV : Il y aurait de quoi remplir un livre entier ! Voici quelques exemples pris au hasard. Un chercheur a essayé de creuser sur un quai de gare, un autre dans le hall d'une banque, un troisième voulait fracturer un parcmètre dans lequel il pensait que la Chouette se cachait ! Il y en a même un qui était persuadé que la Chouette n'était pas enterrée, mais se trouvait dans l’espace, à l'intérieur du satellite Spot ! Ce sont là des cas extrêmes, burlesques.

    La plupart du temps, les anecdotes sont cocasses, voire émouvantes. Je me souviens de ces chercheurs qui ont été arrêtés, un soir, alors qu'ils creusaient un trou dans une forêt : à la gendarmerie, ils ont découvert que l'adjudant recherchait lui-même la Chouette, et ils ont passé le reste de la nuit à échanger avec lui des hypothèses !

    Il y a aussi l'histoire charmante de ce jeune couple parti creuser un trou. Au lieu de déterrer la chouette, ils ont déployé une couverture dans une clairière et se sont fait un câlin : neuf mois plus tard, ils m'avertissaient de la naissance de leur fils !

    Ou encore celle de ce chercheur parisien, qui dialoguait depuis des mois avec un correspondant. Un jour, il lui donne rendez-vous dans un bistrot : ils se rencontrent, sympathisent, échangent leurs adresses... et s'aperçoivent qu'ils habitent dans le même immeuble, à trois étages l'un de l'autre !

    J’ai aussi reçu de drôles de missives comme, par exemple, celle-ci : « Excusez-moi de vous poser cette question aussi abrupte : y a-t-il une petite chance, une chance infime, que Michel Becker et vous-même soyez fous à lier et que tout ceci fasse partie de votre thérapie ? ».

    Ou encore cette autre : « Je suis ravi d’avoir acheté votre livre qui me permet de caler la table de ma cuisine, table sur laquelle je m’appuie pour siroter nombre de préparations alcoolisées afin d’oublier que vous existez ! ».

    JM : Le chercheur de la Chouette a-t-il un profil spécifique ?

    MV : J'ai constaté qu’une majorité des chasses au trésor que j'ai organisées ont été gagnées soit par des informaticiens, soit... par un médecin allergologue ! Ce dernier, connu parmi les chasseurs de trésors sous le pseudonyme de « Météor », détient d'ailleurs le record du monde dans ce domaine : à ce jour (nous sommes en 2008), il a déjà remporté une bonne vingtaine de chasses au trésor ! Son métier d’allergologue le pousse en effet à trouver, chez ses patients, les facteurs qui déclenchent leur allergie : pour cela, il se livre à de véritables enquêtes d’investigation. Je pense qu’il pratique de la même façon pour les chasses au trésor : le décryptage d'énigmes serait donc, chez lui, une sorte de seconde nature !

    JM : Où trouvez-vous l'inspiration pour créer vos énigmes ?

    MV : Il faut une tournure d'esprit particulière, alliée à une bonne connaissance de la psychologie des chercheurs, car ceux-ci sont extraordinairement astucieux, croyez-moi. Ajoutez-y beaucoup de travail et le souci du détail. Il faut, en effet, tout vérifier sur place, car il est impossible de se fier aux documentations et ouvrages de référence, même les plus prestigieux : on y trouve des erreurs qui font dresser les cheveux sur la tête ! Donc, tant que je n'ai pas vu un élément de mes propres yeux, je ne l’utilise pas. Cela requiert des déplacements incessants aux quatre coins de la France. Il n'y a pas d'autre secret.

     

    MES COMMENTAIRES

    Août 2017 : au moment où je mets en ligne ce texte sur mon blog, la Chouette d’Or n’a toujours pas été découverte.

    Chez les « chouetteurs », deux camps s'affrontent : l'un localise la chouette enterrée près de Dabo (Moselle) à une centaine de km au sud-est de Metz, l'autre près de Crésantignes (Aube) à une vingtaine de km au sud de Troyes.

  • ACTUALITÉS

    LE GROUPE SURCOUF recherche partenaire financier pour expédition-trésors au PÉROU

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    Le Groupe Surcouf, l'un des leaders internationaux, depuis plus de 35 ans, de la recherche privée de trésors, a décidé de lancer une expédition de recherche terrestre au Pérou.

    Grâce à de longues investigations en archives, effectuées par le Dr Claudio Bonifacio, expert mondial dans la recherche en archives de la période de la colonisation espagnole en Amérique du Sud, divers importants dépôts de lingots d'or, estimés à plusieurs dizaines de millions d'euros, ont été localisés.

    Ces dépôts sont situés non loin de la route allant de Lima aux anciennes mines d'or. Ils ont été enterrés ou cachés par des conquistadores ou par des Jésuites. Quatre maires de villages nous attendent déjà pour signer des permis d'exploitation. En assemblant votre participation financière et le savoir-faire de l'équipe de spécialistes du Groupe Surcouf, nous pourrons réunir toutes les conditions pour faire de cette extraordinaire aventure humaine et financière un grand succès.

    Le Groupe Surcouf recherche donc un solide partenaire financier.

    Une première phase d'un mois (exploration et préparation définitive) est estimée à 80 100 €. Une seconde phase d'un mois (récupération et exploitation) est estimée à 315 600 €. Soit un total de 395 600 €.

    À la fin de cette première expédition, un premier partage se fera sur la base de 50/50 avec le propriétaire du terrain. Ensuite, le partenaire financier et le Groupe Surcouf se partageront le bénéfice net : 60% pour le partenaire financier et 40% pour le Groupe Surcouf.

    Pour toute information complémentaire et dossier complet, contactez :

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    Érick Surcouf

    Tél : 04 94 38 57 95

    Site Internet : www.surcouf-erick.com

    Email : groupesurcouf@gmail.com

  • DÉCOUVERTE DE TRÉSORS

    Arles : de fabuleux trésors de l’époque romaine trouvés dans le Rhône

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    Par Jacques MANDORLA

    Auteur du livre « 60 trésors fabuleux à découvrir »

    Éditions Trajectoire - 272 pages - 356 illustrations en couleurs - 25 €

    Livre disponible sur www.amazon.fr, www.fnac.fr et en librairie.

     

    La ville d’Arles (Bouches-du-Rhône) est devenue colonie romaine en 46 avant Jésus-Christ, sur ordre de Jules César et en récompense de son soutien dans la guerre contre la cité voisine de Marseille. On vient, ces dernières années, d’y retrouver, dans les eaux troubles du Rhône, de nombreux trésors de cette époque.

    Iconographie : Musée départemental Arles antique © Maby J.-L et L.Roux

     

    IMPORTANT - Rappelons qu’aucune recherche trésoraire, avec ou sans détecteur de métaux, ne peut être effectuée sur l’ensemble des sites évoqués dans cet article, sans l’autorisation préalable des propriétaires des lieux.

    La ville d’Arles, dont le nom latin était « Arelate », comptait beaucoup pour les dirigeants de l’Empire romain, comme le confirme, en 380 après Jésus-Christ, le poète Ausone dans un ouvrage recensant les 17 plus importantes villes de cet Empire : « Ouvre, Arelate, douce hôtesse, ton double port, Arles, petite Rome gauloise. Tu es coupée par le cours impétueux du Rhône au milieu duquel un pont de bateaux forme une place où tu reçois les marchandises de tout le monde romain ».

    Cette notoriété de la cité est telle qu’au IVe siècle après J.-C., elle devient même une des résidences de l’empereur Constantin Ier, recevant en 328 le surnom temporaire de Constantina qu'elle conservera jusqu'en 340. Constantin n’hésite pas alors à y transférer l'atelier de frappe de monnaies d'Ostie qui fonctionnera durant le IVe siècle et le début du Ve. La population de l’époque atteignait 80 000 habitants, ce qui en faisait alors la cité la plus peuplée de Gaule ! Pas étonnant donc si elle possède, à l’époque, d’importants chantiers navals et si elle exporte huile, vin et céréales vers Rome et l'Orient. La domination romaine cesse brutalement en 473 lorsque la ville est prise par des hordes de Wisigoths emmenées par le roi Euric.

    De nos jours, Arles a conservé de nombreux vestiges de la présence romaine, en particulier les arènes, les thermes de Constantin et la nécropole des Alyscamps. C’est donc en toute logique qu’en 1981 les monuments romains de la cité ont été classés par l’UNESCO au Patrimoine mondial de l’Humanité.

     

    Premières découvertes archéologiques au fond de l’eau

    Les principales richesses, accumulées lors de cette opulente période de colonisation romaine, ont sombré dans l’oubli pendant plus de dix siècles. La première trouvaille est faite, en effet, par hasard en 1514 dans le Rhône : une superbe statue de Jupiter, le père des dieux pour les Romains, est découverte dans une faible profondeur d’eau.

    Puis, en 1639, lors d’une canicule exceptionnelle qui assèche fortement le fleuve, le niveau de l’eau baisse tant qu’un remarquable sarcophage de marbre apparaît à l’œil nu à tous ceux qui se promènent sur les berges ! Il est décoré des deux entités mythologiques grecques Leda et le Cygne : c’est pour séduire Léda, la mère de Castor et Pollux, que le dieu Zeus (Jupiter pour les Romains) prit la forme d'un cygne.

    Deux siècles plus tard, en 1845, au cours d’une nouvelle période spectaculaire de basses eaux, un archéologue du nom de Jacquemin fait un témoignage intéressant : « J’ai aperçu, à peu de profondeur, des centaines d’amphores rangées sur plusieurs lignes, debout sur leurs bases pointues et enfoncées jusqu’à la moitié de la hauteur de leur goulot ».

    Les trouvailles continuent, souvent faites par hasard, jusqu’au début du XXe siècle. Ainsi, en 1907, est repêchée une ravissante main de marbre : elle est aussitôt offerte au poète Frédéric Mistral, l’une des personnalités les plus célèbres de la Provence.

    Toutes ces découvertes fortuites démontrent que les eaux du Rhône semblent contenir de formidables richesses archéologiques.

     

    Des trésors mis au jour et des pilleurs interpellés !

    Les véritables recherches sous-marines dans le fleuve sont entreprises à partir de 1985 et se situent essentiellement face au centre historique de la ville d’Arles. Elles sont placées sous la direction du Département des recherches archéologiques subaquatiques et sous-marines (DRASSM), organisme créé en 1966 par André Malraux, alors secrétaire d’État aux Affaires culturelles. Ce service, basé à Marseille, est chargé de gérer, mettre en valeur, protéger et étudier l’ensemble des biens culturels du domaine public maritime français.

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    Les rectangles blancs (à gauche) posés sur l’eau délimitent les principales zones de fouilles, situées face au centre historique d’Arles et réalisées par le DRASSM (Département des recherches archéologiques subaquatiques et sous-marines).

    Depuis 2007, les fouilles sont entreprises, de façon systématique, chaque été car les eaux du Rhône sont au plus bas. Dans la vase, à une profondeur moyenne de 10 mètres, les plongeurs découvrent alors une multitude d’objets, entassés les uns sur les autres, provenant de périodes historiques sans rapport entre elles : quilles de navires en bois, bases de piliers et de statues, fûts de colonnes, pierres de construction, gravats modernes, galets de lests de navires du XVIIIe siècle, pièces de monnaies romaines en bronze, argent et or…

    Mais ce ballet, orchestré par les archéologues et les plongeurs, ne passe pas inaperçu. Très vite, Luc Long, Conservateur en chef du patrimoine au DRASSM, se rend compte que des individus observent les plongeurs, de loin aux jumelles, dont il aperçoit l’éclat lumineux du soleil sur les verres ! Il est persuadé que ces personnes cherchent à localiser précisément les endroits où sont faites les trouvailles, afin d’y venir de nuit, en dehors des périodes de fouilles, pour voler des richesses archéologiques ! Afin d’éviter tout risque de vol, Luc Long fait remonter discrètement les objets la nuit, puis les fait transporter immédiatement dans un bunker de verre à l’intérieur du musée d’Arles ! En novembre 2007, les Douanes judiciaires passent à l’action et arrêtent ces « observateurs » : une perquisition à leur domicile permettra de récupérer des objets remontés illégalement du site de fouilles archéologiques !

     

    Des conditions de plongée véritablement dantesques

    Faire des fouilles dans les eaux du Rhône relève de l’exploit pour les archéologues. En effet, les conditions techniques sous l’eau sont particulièrement difficiles. De très forts courants agitent l’eau en permanence, ce qui oblige les plongeurs à se lester lourdement de plomb, afin de pouvoir rester littéralement collés au fond du fleuve ! L’eau est trouble en permanence, ce qui se traduit par une faible visibilité, de l’ordre de quelques mètres en moyenne : certains jours, elle ne dépasse même pas le mètre !

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    Arles : découverte de blocs de marbre dans une eau à visibilité réduite.

    Cette visibilité réduite est, en partie, due au fait que l’eau véhiculée par le Rhône est polluée par de nombreux déversements sauvages, effectués en amont d’Arles : rejets d’usines, épaves de voitures au fond,… On a même relevé, par des mesures scientifiques, l’existence d’uranium enrichi provenant de centrales nucléaires implantées sur les bords du Rhône !

    Mais ce n’est pas tout : les plongeurs doivent être particulièrement vigilants lors de leurs remontées en surface, afin d’éviter d’être percutés par les nombreuses péniches qui circulent sur l’eau !

    Enfin, il convient de signaler que toutes les plongées s’effectuent en présence d’énormes poissons, appelés silures. Originaires d'Europe centrale où ils ont colonisé le Danube, ces poissons se rencontrent désormais fréquemment en France : on les pêche assez souvent dans le Rhône et la Saône. Comparés aux poissons-chats, auxquels ils ressemblent un peu sans être de la même famille, les silures peuvent atteindre 2,50 mètres de long et peser une bonne centaine de kilos ! Les plongeurs témoignent être souvent importunés par ces gigantesques poissons, dont le plaisir suprême consiste à mordre et même à arracher leurs palmes !

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    Arles : le silure, qui ressemble à un poisson-chat, infeste les eaux du Rhône où il dérange les plongeurs-archéologues en plein travail.

     

    Des trouvailles fantastiques dans la vase du Rhône !

    Presque tous les objets remontés par les plongeurs sont d’une qualité remarquable et la plupart se trouvent dans un état de conservation étonnant. L’explication est simple : l’eau des fleuves est douce, contrairement à celle de la mer qui contient du sel (chlorure de sodium) corrodant les objets sous l’eau. Ainsi, on peut apprécier ce résultat sur certaines amphores sur lesquelles les inscriptions sont d’une lisibilité étonnante, permettant d’identifier l’origine géographique et le nom des producteurs des contenus (boissons, céréales,…) de l’époque romaine.

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    Arles : l’eau douce du Rhône a permis de conserver les inscriptions des amphores, lisibles comme au premier jour.

    Parmi les milliers d’éléments remontés à la surface par les plongeurs, un certain nombre ont une valeur archéologique extraordinaire. C’est le cas de la statue en bronze, haute d’environ 70 cm, représentant probablement un prisonnier barbare, les mains liées dans le dos, un genou à terre en signe d’asservissement. Entièrement restaurée, la statue de ce captif est d’une qualité artistique remarquable.

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    Arles : exceptionnel bronze représentant un prisonnier barbare, les mains liées dans le dos et un genou posé à terre en signe d’asservissement.

    Autre objet étonnant : une amphore en bronze (ce qui est rare car elles sont, en général, en argile) de 44 cm de hauteur, découverte dans les restes d’une épave. Cet objet se caractérise surtout par ses anses en forme de « chien de mer », une sorte de monstre marin mythologique dont on distingue parfaitement la tête et les deux pattes avant, terminées d’épaisses griffes.

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    Arles : rarissime amphore en bronze dont les anses sont en forme de « chien de mer », une sorte de monstre marin mythologique.

    Parmi les nombreux bijoux, trouvés au fond de l’eau, figure une superbe bague en or, comportant quatre anneaux identiques, montés en parallèle, et datant probablement du Ier siècle après Jésus-Christ.

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    Arles : superbe bague en or datant probablement du 1er siècle après Jésus-Christ.

    Une exceptionnelle statue en bronze de la déesse ailée Victoire (Nikê pour les Grecs), de 70 cm de hauteur, a aussi été remontée à la surface du Rhône. Fait étonnant : lorsqu’elle a été découverte à 17 m du bord, elle portait encore des traces de dorure. Depuis, elle a été entièrement restaurée, afin de retrouver son état initial. On aperçoit des éléments de fixation sur son dos, ce qui confirme que cette statue devait décorer le mur d’un édifice public.

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    Arles : statue en bronze de la déesse ailée Victoire qui devait décorer le mur d’un édifice public.

    Mais, de toutes les trouvailles effectuées sur le site, les deux plus spectaculaires sont indubitablement une statue de Neptune et un buste de César.

     

    Une imposante statue de Neptune trouvée en quatre morceaux

    Neptune, le Dieu des fleuves, des mers et des océans dans la mythologie grecque, se devait d’être présent parmi les découvertes faites dans le Rhône.

    Un jour, un plongeur remonte une magnifique tête en marbre avec une chevelure et une barbe abondantes. Quelques jours plus tard, non loin du lieu où a été trouvée cette tête, les plongeurs découvrent un torse d’un mètre de haut. Et à une vingtaine de mètres du torse, une partie de la jambe droite comprenant le genou et la cuisse. Enfin, un peu plus tard, un quatrième élément, constitué d’une imposante base avec deux pieds, est trouvé dans la vase. Sur ce socle, on lit une inscription latine très intéressante car elle permet de dater précisément l’œuvre : NUMINIBUS AUGGG NNN HONORI CORPORIS RENUNCLARIORUM P. PETRONIUS ASCLEPIADES DONUM DECIT. Ce qui peut se traduire par : « À la majesté sacrée de nos trois Auguste et à l’honorable corporation des Renunclarii. Publius Petronius Asclepiades a fait ce don ».

    Cette traduction permet d’indiquer que la statue a été placée dans la ville d’Arles dans le courant de l’année 210 après Jésus-Christ, période où trois empereurs dirigèrent ensemble l’Empire romain : Septime Sévère et ses deux fils, Caracalla et Geta.

    Lorsque les archéologues se mettent à assembler, à l’air libre, les quatre éléments en marbre, c’est la stupéfaction : tous s’emboîtent parfaitement les uns dans les autres ! Cela prouve qu’ils appartiennent, en réalité, à une seule et même statue, malgré des variantes dans leurs colorations, dues probablement au long séjour passé dans des fonds différents. L’ensemble reconstitué fait près de 1,80 m de hauteur. Fin 2013 : manquent encore les deux bras et une partie de la jambe gauche que les plongeurs espèrent retrouver lors des prochaines campagnes de fouilles. Et, heureuse découverte, lors des fouilles menées en 2016, le mollet gauche a été remonté à la surface !

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    Arles : les quatre éléments en marbre, trouvés séparément sous l’eau, s’emboîtent parfaitement les uns dans les autres.

     

    Un rarissime buste de Jules César, grandeur nature !

    C’est, sans aucun doute, la découverte archéologique la plus importante qui ait été faite en France ces cinquante dernières années. Jusqu’ici, les archéologues n’avaient trouvé que des amphores, témoignage de l’activité portuaire de la ville antique d’Arles, mais jamais d’épave. Un jour, enfin, par 10 mètres de fond, ils localisent une embarcation en bois de 30 m de long et datant de 50 avant Jésus-Christ.

    En fouillant l’intérieur de l’épave, le plongeur Pierre Giustiniani aperçoit un visage en marbre. Luc Long, le responsable des fouilles, saute à l’eau et rejoint le plongeur au fond : hélas, à cause de la faible visibilité, ils ne reconnaissent pas l’illustre faciès. Ce n’est qu’une fois ramené en surface que le visage du personnage s’impose à tous : il s’agit de Jules César, fondateur de la cité romaine d’Arles en 46 avant J.-C. ! Les dimensions du buste sont imposantes : 40 cm de haut sur 22 de large.

    Cette découverte est exceptionnelle : jusqu’ici, en effet, il n’existait de par le monde que deux représentations de Jules César. La première a été sculptée au moment de sa mort. La seconde l’a été, bien après sa disparition, lorsqu’il fut divinisé. Ce troisième exemplaire révèle un César plus vrai que nature : il s’agit, sans doute, du premier portrait de Jules César qui, suprême rareté, a vraisemblablement été réalisé du vivant de l'empereur !

    Les archéologues espèrent maintenant mettre la main sur le reste de la statue et surtout sur son socle, ce qui permettrait de pouvoir y lire sa dédicace officielle et de lever définitivement le mystère sur ce buste extraordinaire, exposé aujourd’hui au Musée départemental Arles antique. À la fin de la campagne de l’été 2013, ce socle n’a toujours pas été retrouvé.

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    Arles : l’exceptionnel buste en marbre de Jules César, trouvé dans le Rhône, est vraisemblablement le premier portrait réalisé du vivant de l'empereur !

     

    Les dernières trouvailles

    Durant les fouilles de l’été 2013, l’équipe de Luc Long a remonté un coffre de 30 cm de large, 40 de long, 20 de haut pour un poids d’environ 40 kg. L’objet possède un châssis de bois, doublé de plaques de bronze. Ce coffre a été radiographié, mais seul le mécanisme de la serrure apparaît clairement. Selon une des hypothèses des archéologues, il pourrait s’agir d’un coffre funéraire.

    Au cours de cette campagne, un visage de Bacchus (le dieu romain du vin, de l’ivresse et des débordements, notamment sexuels, équivalent de Dionysos pour les Grecs) d’une quinzaine de centimètres de hauteur, a été découvert. Coiffés d’une couronne foliée, attachée avec une bandelette autour du front, les cheveux longs et ondulés du personnage sont ramenés en chignon tressé sur la couronne de lierre.

    De nombreuses monnaies (sesterces, dupondius, as et deniers) de l'époque des Antonins et des Sévères, c’est-à-dire des IIe et IIIe siècles après J.-C., ont été aussi remontées à la surface.

    Et les fouilles reprendront en été 2014 !

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    Arles : petite tête de Bacchus en marbre, trouvée lors des fouilles de l’été 2013. © Kim Boscolo

     

    De rarissimes monnaies de Jules César

    Les monnaies, émises lors du règne de Jules César, sont très recherchées des numismates, en raison principalement de la très forte notoriété de cet empereur.

    En voici trois qui présentent, chacune des caractéristiques remarquables.

    Un aureus très rare

    Frappé à Rome en 45 avant J.C., c’est-à-dire l’année précédant la mort de l’empereur, cet aureus pèse 9,1 grammes. À l’avers apparaît le buste drapé et ailé de la Victoire, à droite. On lit C CAES DIC TER, Jules César dictateur pour la 3e fois. Au revers, la légende L PLANC PR VRB, Lucius Plancus, préfet de Rome, entoure un vase avec poignée, servant à des sacrifices. Cote : 7 000 euros.

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    Le premier portrait de César sur un denier

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    Ce denier d’argent est très intéressant : pour la première fois, dans l’Empire romain, une pièce de monnaie présente, en effet, le portrait d’un empereur vivant. Cette autorisation, qui avait été exceptionnellement concédée à César par le Sénat, est considérée comme une véritable révolution numismatique dont useront et abuseront ses successeurs.

    Ce denier, pesant 3,56 g pour un diamètre de 19,3 mm, a été frappé à Rome en janvier 44 avant J.C., soit deux mois avant l’assassinat de César par Brutus. À l’avers apparaît la tête laurée de César à droite, avec à l’arrière un lituus (bâton utilisé par les prêtres-devins et se terminant par une crosse courbe comme celle des évêques, qu’il a inspirée). On lit CAESAR IMP, César empereur. Au revers, Vénus debout à gauche, tenant une Victoire de la main droite et une lance de la main gauche. Un bouclier est posé à ses pieds. On lit M-METTIVS, signifiant Marcus Mettius, responsable de la frappe de cette monnaie. Cote : 3 000 euros.

     

    Le denier qui condamne César à mort

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    Ce denier est assez proche du précédent : il a été frappé un mois plus tard (en février 44 avant J.C.) et possède à peu près les mêmes caractéristiques avec un poids de 3,66 g et un diamètre de 19,2 mm.

    Les différences sont cependant capitales : à l’avers, la tête de César à droite est laurée et voilée, lui donnant l’aspect d’un profil de femme. Mais surtout la légende choisie par César, CAESAR DICT PERPETVO, César dictateur à vie, sera perçue comme une provocation et poussera ses adversaires à l’assassiner le 15 mars. C’est pourquoi, ce denier a été surnommé « La monnaie qui tua César » ! Au revers, P SEPVLLIVS MACER indique que Sepullius Macer était responsable de la frappe de cette monnaie. Cote : 3 500 euros.

  • ACTUALITÉS

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    Exemple de carte : Sainte Rose de Lima (invoquée pour les maux d'estomac).

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    L’indispensable complément du coffret

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