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LE BLOG DES CHERCHEURS DE TRÉSORS - Page 8

  • MÉTÉORITES (6)

     Les météorites (partie 6/6 – Fin)

    Par Jacques MANDORLA

    Auteur du livre « 60 trésors fabuleux à découvrir »

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    Éditions Trajectoire - 272 pages - 356 illustrations en couleurs - 25 € - Livre disponible sur www.amazon.fr, www.fnac.fr et en librairie

    Deux découvertes récentes et exceptionnelles

    Ces dernières années, deux énormes météorites ont été trouvées : l’une en France par un détectoriste, l’autre en Russie juste après sa chute.

    Juin 2010 (France) : une météorite de 364 kg trouvée dans les Ardennes

    Un détectoriste français, Jean-Luc Billard, orpailleur professionnel habitant dans le Gard, prospectant dans la forêt domaniale du Mont-Dieu (arrondissement de Sedan, département des Ardennes), a sorti de terre une météorite ferreuse, de type « sidérite octahédrite » (à base de fer et à faible teneur en nickel), pesant 364 kg !

    Il avait décidé d’aller prospecter dans cette forêt car elle avait déjà été le théâtre de deux très belles découvertes dans un passé récent : en 1994, un ensemble de 51 fragments de météorite (pesant 360 kg au total) et, en 2004, un unique bloc de 435 kg !

    La boutique Carion Minéraux à Paris propose un important fragment, trouvé en 1994 et de dimensions 14x12x0,7 cm pour un poids de 1,242 kg, au prix de 3 600 euros, soit 3 euros environ le gramme.

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    Important fragment de météorite trouvé en 1994 dans la forêt domaniale du Mont-Dieu (Ardennes). De dimensions 14x12x0,7 cm et d’un poids de 1,242 kg, il est proposé à 3 600 euros par Carion Minéraux.

    Certains spécialistes pensent que l’explosion de la météorite a pu avoir lieu au-dessus de la forêt (car il n’y a aucune trace de cratère au sol) à la fin du XIXe siècle.

    Quinze jours après la découverte, le Préfet des Ardennes annonce à Jean-Luc Billard que la météorite revient à l’État, puisque la forêt domaniale lui appartient ! L’inventeur, alors qu’il a juridiquement droit à la moitié de la valeur de la météorite, assigne le Préfet devant le Tribunal de Grande Instance de Charleville-Mézières. Le 18 avril 2014, c’est la surprise : le Tribunal accorde à Jean-Luc Billard l’entière propriété de la météorite et ordonne au Préfet de la lui restituer ! Ce qui a été fait.

     

    Octobre 2013 (Russie) : une météorite de 570 kg récupérée dans un lac gelé

    Le matin du 15 février 2013, un astéroïde énorme (de 17 m de diamètre environ et d’un poids estimé de 12 000 tonnes) explose à 20 km d’altitude au-dessus de Tcheliabinsk. L’onde de choc pulvérise vitres et fenêtres, dont les éclats blessent un millier de personnes (la déflagration a émis une énergie équivalente à 30 bombes atomiques d’Hiroshima) !

    De nombreux morceaux de l’astéroïde sont tombés au sol, mais le plus gros a percé un trou de 6 m de diamètre dans la surface glacée du lac Tchebarkoul. Il a été récupéré le 16 octobre par une équipe de l'université fédérale de l'Oural, à 20 m de profondeur ! La météorite, d’un poids 570 kg, est classée « chondrite ordinaire » et contient des minéraux silicatés.

    Afin de fêter le premier anniversaire de la chute de cette météorite sur Terre, le Gouvernement russe a décidé, en février 2014 lors des Jeux Olympiques d’hiver qui ont eu lieu à Sotchi, d’en incruster un fragment dans 7 médailles d’or sur les 98 remises.

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    Un des morceaux de la météorite de Tcheliabinsk a percé un trou de 6 m de diamètre dans la surface glacée du lac Tchebarkoul. Il a été récupéré par une équipe de l'université fédérale de l'Oural, à 20 m de profondeur. Son poids : 570 kg !

    Fin de la série des 6 articles sur les météorites

  • MÉTÉORITES (5)

    Les météorites (partie 5/6)

    Par Jacques MANDORLA

    Auteur du livre « 60 trésors fabuleux à découvrir »

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    Éditions Trajectoire - 272 pages - 356 illustrations en couleurs - 25 € - Livre disponible sur www.amazon.fr, www.fnac.fr et en librairie

    Les principaux lieux d’impact de météorites en France

    Dans notre pays, un peu plus de 70 points de chutes de météorites sont répertoriés, dont celui de la météorite de L’Aigle (Orne), évoquée dans l'article 1/6. Il reste probablement encore beaucoup de fragments dans le sol de ces lieux de chute : voici les plus intéressants à prospecter, classés par ordre de date de contact avec le sol. Attention : il est absolument nécessaire, avant d’entreprendre toute recherche sur place (avec ou sans détecteur de métaux), d’obtenir l’autorisation du propriétaire du terrain.

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    En France, les météorites pesant plus de 100 kg sont rares : la première est celle tombée à Ensisheim (Haut-Rhin) en 1492 et la plus grosse (625 kg) a été ramassée à Caille (Alpes-Maritimes) !

    Vers 1650-1700 à Caille (Alpes-Maritimes) : on rapporte que cette météorite a été découverte par un berger dans le massif de l'Audibergue (dans le sol duquel d’autres fragments doivent encore probablement se trouver), à quelques kilomètres au sud-est du village, puis qu’elle a été tractée jusqu'au village par 4 boeufs. La météorite, pesant 625 kg, a longtemps servi de banc devant l'église puis a été récupérée en 1830 par le Muséum national d’histoire naturelle à Paris. Il s’agit de la plus grosse météorite existant en France.

    8 septembre 1753 à Luponnas (Ain) : deux fragments ont été trouvés dans des champs de Luponnas (9 kg) et de Pont-de-Veyle (5 kg). Il doit peut-être en rester d’autres entre ces deux villages.

    24 juillet 1790 à Barbotan, aujourd’hui Cazaubon (Gers) : cette pluie de météorites figure dans les annales de faits divers car un fermier et plusieurs de ses bêtes ont été tués lors de l’impact !

    5 août 1812 à Chantonnay (Vendée) : chute de météorites au lieu-dit Les Revétissons, dans ce village situé à l'est de La Roche-sur-Yon.

    3 octobre 1815 à Chassigny (Haute-Marne) : il s’agit d’une météorite d’origine martienne. Celles-ci sont beaucoup plus jeunes que les météorites célestes (1,3 milliard d’années contre 4,5) et surtout sont extrêmement rares sur Terre : en 2014, la NASA n'en dénombre que 34 sur les 24 000 météorites répertoriées sur Terre soit 0,14% seulement.

    Les scientifiques classent les météorites martiennes en une famille appelée SNC, divisée en 3 groupes correspondant à chacune des 3 initiales : les shergottites, du nom de la météorite Shergotty, tombée en Inde en 1865, les nakhlites, du nom de la météorite Nakhla découverte en Égypte en 1911 et les chassignites, du nom de la météorite tombée en 1815 en Haute-Marne. Cette dernière contient 91% de fer et possède une belle couleur ocre-orange pâle. Sa chute a eu lieu sur le plateau de Langres. Les morceaux ramassés au sol pesaient 4 kg (mais aujourd’hui il n’en reste plus que 570 g dont un fragment de 376 g au Muséum national d’histoire naturelle à Paris). Il est plus que probable que d’autres fragments de cette rare météorite martienne soient encore enfouis dans les environs de Chassigny.

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    Le Muséum national d’histoire naturelle à Paris détient un fragment de 376 g de la météorite martienne tombée à Chassigny (Haute-Marne) le 3 octobre 1815.

    9 décembre 1858 à Ausson (Haute-Garonne) : près de ce bourg, situé à 12 km de Saint-Gaudens, ont été ramassés trois morceaux de météorite dont un pesant 9 kg.

    14 mai 1864 à Orgueil (Tarn-et-Garonne) : il s’agit d’une chondrite carbonée exceptionnelle car elle contient un gaz rare (xénon) et des poussières de diamants. On n’en connaît que 7 dans le monde, celle tombée à Orgueil étant la plus grosse : le Muséum d’histoire naturelle de Paris en possède un fragment de 10 kg.

    23 juillet 1872 à Lancé (Loir-et-Cher) : une pluie de météorites est tombée sous les yeux d’un vigneron et de son fils. Le plus gros morceau, d’un poids de 47 kg, est aujourd’hui exposé au Muséum national d'histoire naturelle de Vienne, en Autriche.

    10 juillet 1914 à Saint-Sauveur (Haute-Garonne) : en juillet 1914, chute d’une météorite de 14 kg dans le champ d’Antoine Esculié, situé à 1 500 m au sud du village. Le propriétaire en a fait don au Muséum de Toulouse.

    26 novembre 1934 à Bettrechies (Nord) : un agriculteur du nom d’Oscar Saussez aperçoit une météorite dans son champ, à 60 m seulement de la frontière belge. À son retour de la Gendarmerie où il est allé déclarer la trouvaille, la météorite a disparu ! Elle avait été volée par des adolescents de la commune ! Elle est aujourd’hui visible au Musée d’histoire naturelle de Lille, pèse 11 kg et contient 27% de fer.

    27 juin 1966 à Saint-Séverin (Charente) et Allemans (Dordogne) : une météorite pierreuse a explosé en vol au-dessus de ces communes, situées à cheval sur deux départements limitrophes. Deux jours plus tard, huit fragments (271 kg au total) ont été collectés sur place, dont le plus important pèse 113 kg. Il est fort probable que de nombreux autres morceaux, de petite taille, soient encore enfouis sur le parcours délimité par les 8 points d’impact (voir la carte).

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    Localisation des 8 fragments (de A à H) de la météorite qui a explosé au-dessus de Saint-Séverin et Allemans le 27 juin 1966. D’autres fragments sont encore probablement enfouis sur le parcours délimité par ces 8 points d’impact.

    30 juillet 1978 à Bouvante (Drôme) : lors d'un pique-nique en famille sur les berges du lac du village, un policier découvre une pierre de 8,3 kg qui sera identifiée par le géologue François Kraut comme étant une météorite.

    DERNIÈRE MINUTE : 2 chutes de météorites en 2017 dont les lieux exacts d'impact restent à préciser

    Le réseau de détection de météorites, installé en France en 2017 sous le nom anglo-saxon de FRIPON (Fireball Recovery InterPlanetary and Observation Network, "Réseau de récupération de boules de feu et d'observation interplanétaire") quadrille désormais le territoire métropolitain avec une centaine de caméras grand champ, filmant à 360°, 24h sur 24. Pourtant, il n'a pu localiser précisément deux chutes récentes de météorites : l'une signalée en avril 2017 près de Saint-Germain-Laval (Seine-et-Marne) et l'autre en août de la même année près de La Ferté-Saint-Cyr (Loir-et-Cher) ! Détectoristes : à vous de jouer !

    Prochain article (partie 6/6 - Fin) : « Deux découvertes récentes et exceptionnelles ».

  • MÉTÉORITES (4)

    Les météorites (partie 4/6)

    Par Jacques MANDORLA

    Auteur du livre « 60 trésors fabuleux à découvrir »

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    Les vertus porte-bonheur des météorites

    Depuis l’Antiquité, les météorites ont toujours fasciné les peuples. Ainsi, dans la tombe de Toutankhamon, découverte par Howard Carter en 1922 dans la vallée des Rois en Egypte, on a trouvé une dague en fer météoritique. On sait aujourd’hui que ce fer venu de l’espace possède la caractéristique d’être inaltérable, alors que le fer terrestre s’oxyde et finit par rouiller. Les Égyptiens connaissaient donc cette propriété depuis longtemps.

    Dans l’Empire romain, on vénérait aussi les météorites. Ainsi, quand l’empereur Élagabale (205-222) quitta sa ville natale d’Émèse (l'actuelle Homs en Syrie) pour venir exercer la fonction d’empereur à Rome, il emporta avec lui, tirée par un char, une énorme météorite d’environ un mètre de haut. Appelée « bétyle » (mot hébreu signifiant « demeure divine »), cette pierre représentait pour Élagabale la manifestation d'une divinité tombée du ciel : c’est pourquoi, il imposa aux Romains le culte de cette météorite. Il fit même frapper des monnaies avec, à l’avers, son effigie et au revers, sa météorite sacrée ! Ces pièces sont aujourd’hui très recherchées par les numismates.

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     Cet aureus d’Elagabale, frappé en 218, commémore sur le revers la venue à Rome de la météorite trouvée à Emèse. Cote : 20 000 euros en état superbe !

    De nos jours, la plus célèbre pierre sacrée du monde est la pierre noire de la Kaaba, visible à La Mecque et apportée, selon le Coran, à Abraham par l'Ange Gabriel. Cette pierre noire, appelée en arabe al hadjar alaswad, est un assemblage de trois gros morceaux et de quelques fragments, maintenus par un anneau de pierre lui-même enchâssé dans un cercle d'argent. Son diamètre total est de 30 cm environ et sa couleur noir rougeâtre, avec des taches rouges et jaunes, rappelant la lave ou le basalte. Le tout est recouvert par une structure en forme de cube de 12 m de côté et de 15 m de haut, sur laquelle on a placé un voile noir : ce voile est changé tous les ans et l'ancien est découpé en petits morceaux, vendus ensuite comme porte-bonheur aux fidèles !

    Pour de nombreux chercheurs, cette pierre vénérée depuis des temps très reculés serait une météorite. Quand Mahomet fit la conquête de La Mecque, il découvrit la Kaaba construite par des tribus sémitiques, dans laquelle celles-ci pratiquaient de terribles sacrifices au dieu Hobal. Mais Mahomet fut plus choqué par la présence, en ce lieu, de 360 idoles que par les sacrifices. À la vue des effigies d'Abraham, de Jésus, des anges, des prophètes, Mahomet décréta alors que les représentations humaines seraient désormais interdites.

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    La pierre noire de la Kaaba à La Mecque serait une météorite.

    L'origine surnaturelle des météorites a, très tôt, fait passer ces pierres pour des porte-bonheur : dans toute l'Europe, pour protéger de la foudre maisons et églises, on plaçait un morceau de météorite dans les fondations, dans un trou des murs, sur les fenêtres ou encore sous le toit.

    Dans le Berry, on disait que les météorites avaient le pouvoir de préserver les enfants de maladies des yeux : il suffisait, alors, de leur faire porter, autour du cou, quelques morceaux de météorites montés en collier.

    De nos jours, on sait, de source sûre, que les météorites sont portées en pendentif par la plupart des sorciers de Côte d'Ivoire, mais aussi, privilège royal, que la reine d'Angleterre Elisabeth II en conserve en permanence une, dans son sac à main, en guise de porte-bonheur !

    Des prix qui peuvent atteindre 60 000 euros le gramme !

    Savez-vous qu’il existe un véritable marché mondial des météorites ? Vendues entières, en fragments ou en tranches polies, elles valent plus cher si elles proviennent d’un site prestigieux (comme celui de L’Aigle, par exemple) ou si on les voit tomber en direct !

    Les moins chères sont les sidérites : elles se vendent entre 1 et 30 euros le gramme. Les chondrites carbonées valent 100 euros le gramme. Les achondrites atteignent 200 euros le gramme si elles présentent des inclusions microscopiques de diamants. Les météorites d’origine lunaire montent à 1 000 euros le gramme.

    Mais les plus chères au monde sont impossibles à acheter : ce sont celles rapportées de la Lune par les astronautes des missions Apollo. Les 350 kg d’échantillons appartiennent, en effet, à la NASA qui estime leur valeur à 60 000 euros le gramme, soit 21 milliards d’euros pour l’ensemble !

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     Météorite récoltée sur le sol lunaire par les astronautes d'Apollo.

    Si vous souhaitez vendre les météorites que vous avez trouvées, ou bien en acheter, voici les principaux sites Internet à connaître :

    Alain Carion, le spécialiste français n°1 : www.carionmineraux.com

    All Meteorite : http://allmeteorite.com

    Cosmic Rocks : www.cosmic-rocks.com

    Espace Météorite : www.espace-meteorite.com

    Historic Meteorites : www.historicmeteorites.com

    Labenne Météorites : www.meteorites-du-monde.fr

    Maison de l’Astronomie : www.maison-astronomie.com

    Meteorite.fr : www.meteorite.fr

    The Meteorite Market : www.meteoritemarket.com

    En revanche, soyez très prudent si vous allez sur des sites généralistes de ventes aux enchères, car certains individus peu délicats proposent des météorites qui n’en sont pas !

    Si vous souhaitez faire expertiser gratuitement vos trouvailles (en n’oubliant pas de préciser la localisation exacte du lieu de votre découverte et surtout après avoir éliminé les objets habituellement confondus avec une météorite (voir notre article "Météorites n°3"), afin de ne pas faire perdre de temps aux spécialistes du Muséum) :

    Muséum national d’histoire naturelle (Paris) : www.mnhn.fr/fr

    Prochain article (partie 5) : « Les principaux lieux d'impact des météorites en France ».

  • MÉTÉORITES (3)

    Les météorites (partie 3/6)

    Par Jacques MANDORLA

    Auteur du livre « 60 trésors fabuleux à découvrir »

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    Les étranges phénomènes météoritiques

    Certains phénomènes sont parfois difficiles à expliquer par les scientifiques. Comme la formidable explosion qui eut lieu le 30 juin 1908 en Sibérie à 7h15, près de la rivière Toungouska. Les arbres furent abattus par l'onde de choc jusqu'à 100 km alentour et le bruit fut perçu à 1 500 km de distance !

    On pense qu'il s’agit d’un fragment de comète ou d’un astéroïde qui s’est désintégré à environ 7 km d'altitude. Sa vitesse d'arrivée étant de 15 km/s, la masse de l'objet devait avoisiner les 500 000 tonnes pour un diamètre de 60 m ! L'énergie dégagée correspondrait à 2 000 fois celle de la bombe d'Hiroshima.

    En 2013, une équipe de scientifiques, dirigée par le chercheur Victor Kvasnytsya de la National Academy of Sciences (Ukraine), a trouvé dans les roches piégées dans la tourbe des agrégats de diamant, de lonsdaléite, de graphite, de sulfures de fer, d’alliages de nickel et de fer, de troïlite et de taenite, minéraux caractéristiques d’objets célestes tels que les météorites.

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    L’explosion de l’astéroïde est survenue en 1908 au-dessus de la Toungouska.

    Le 9 octobre 1992 est advenu un rarissime phénomène dans la ville de Peekskill (État de New York) : une météorite est, en effet, tombée… sur l’arrière d’une Chevrolet Malibu ! D’un poids de 12,4 kg, elle a défoncé le coffre de la voiture à la vitesse de 270 km/h en produisant un bruit fracassant. Le propriétaire, qui venait juste d’acheter sa voiture pour 300 dollars, a revendu la météorite 10 000 dollars !

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    Météorite de Peekskill (masse noire visible au sol devant le bâton tenu par le propriétaire du véhicule).

    Classification simplifiée des météorites terrestres

    Le classement des météorites, effectué par les scientifiques, est assez complexe. Pour faire simple, disons qu’on peut les regrouper en 3 grandes familles.

    La première est constituée des météorites pierreuses ou lithoïdes (ce sont les plus nombreuses, représentant 92,8 % du total). Cette famille se répartit, d’une part, en chondrites (92,3% des météorites pierreuses) - les chondres sont des granules renfermant du verre, des silicates (olivine et pyroxène) et du sulfure de fer - et, d’autre part, en achondrites (7,7%). La météorite de L’Aigle est de type chondrite L6, la lettre L pour Low (signifiant « bas » en anglais) indique qu’elle contient peu de fer.

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    Coupe d’un des fragments de météorite ramassés à L’Aigle et montrant la présence de granules de sulfure de fer, appelés chondres.

    La deuxième famille est celle des météorites ferreuses ou sidérites (5,7 %), composées presque exclusivement d'un alliage de fer et de nickel.

    Enfin, la troisième famille est constituée des météorites mixtes ou sidérolithes (1,5 %), dans la composition desquelles le ferro-nickel et les minéraux silicatés entrent à parts égales. Les plus connues sont les pallasites qui contiennent des cristaux d’olivine (silicate de fer et de magnésium) noyés dans le métal.

    Comment reconnaître une météorite ?

    Statistiquement, les chances de trouver une véritable météorite sont extrêmement faibles, sauf si l’on assiste en direct à sa chute et que l’on se trouve à proximité du point d’impact. Ou bien si l’on connaît précisément la zone d’impact, comme c’est le cas à L’Aigle grâce à la précision de l’ellipse de chute.

    Chaque année, les conservateurs des musées français (et plus particulièrement ceux du Muséum national d’histoire naturelle à Paris) sont sollicités par de nombreuses personnes pensant avoir recueilli au sol une vraie météorite.

    Malheureusement pour la plupart de ces découvreurs, il s'agit le plus souvent d’autres choses : rognon de marcassite (c’est le minéral le plus souvent confondu visuellement avec les météorites car il est de couleur brune ; en revanche, contrairement aux météorites, il est recouvert de nombreuses bosses, se trouve en groupe et ne fait pas sonner les détecteurs puisqu’il ne contient pas de métal), éclats d’obus, cristaux de pyrite, concrétions d'oxydes de fer (appelées hot rocks, « pierres chaudes » ou « pierres qui sonnent »), magnétite (dont la couleur est sombre), scories de fonderie appelées « laitiers » (qui sont très légers et possèdent des sortes de trous d’éponge en surface), galets de basalte roulés par les eaux ou les glaciers… et même parfois morceaux de satellites artificiels, dont il existerait aujourd’hui 200 000 débris artificiels de plus d’un kilo, tournant autour de notre planète et susceptibles de retomber un jour sur Terre !

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    Ces deux éléments sont très souvent confondus avec une météorite : le rognon de marcassite (à gauche) et la scorie de fonderie, appelée « laitier », qui possède des sortes de trous d’éponge en surface.

    On peut identifier une météorite en fonction de trois caractéristiques principales. D’abord, elle est recouverte d'une croûte de fusion noire ou marron foncé, assez lisse et brillante, provenant des hautes températures rencontrées lors de son entrée dans l'atmosphère. Ensuite, elle comporte des minéraux métalliques, ce qui la rend magnétique et donc repérable au détecteur de métaux. Mais cela ne suffit pas : il faut aussi vérifier qu’elle soit attirée par un aimant, car toutes les météorites contiennent du fer. Enfin, elle est très dense, ce qui se traduit par un poids beaucoup plus élevé que celui d’un caillou de même taille.

    Prochain article (partie 4) : « Les vertus porte-bonheur des météorites ».

  • ACTUALITÉS

    VIENT DE PARAÎTRE

    Une histoire des chasseurs de trésors

    De la Renaissance à nos jours, sur terre et sous les eaux

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    Éditions du Trésor – 222 pages – 18 euros

    Disponible sur www.amazon.fr, www.fnac.fr et en librairies


    Ce livre, écrit par l'historien et docteur en archéologie Jean-Pierre Moreau, est vraiment original. C'est, en effet, le premier ouvrage de langue française qui met en avant les principaux chercheurs de trésors du monde entier, de l'époque préhistorique à aujourd'hui : que ces chercheurs soient des chasseurs professionnels, des archéologues aguerris ou encore des détectoristes munis de leurs poêles à frire !

    Cet imposant travail de recherche donne un livre passionnant, qui se lit comme un roman. L'auteur n'hésite pas à présenter de superbes découvertes qui ont été faites ou des trésors qui restent à découvrir (dont certains mythiques), mais il met aussi en garde ses lecteurs sur les arnaques qui fleurissent dans le monde des chasseurs de trésors.

    J'ai fortement apprécié la conclusion du livre, dans laquelle Jean-Pierre Moreau montre que les deux mondes qu'on oppose souvent – celui des archéologues et celui des détectoristes – pourraient non seulement être réconciliés mais aussi se rapprocher, à condition de bien respecter la législation, comme le montre l'extrait significatif ci-après.

    Extrait

    « J'ai moi-même suivi quelques détectoristes en Seine-et-Marne prospectant dans les champs. Il faut se baisser et creuser des centaines de fois avant de dénicher une pièce de monnaie intéressant les numismates, au milieu de divers débris métalliques et des boîtes de conserve. Et des années de recherche pour trouver, ou pas, un pot renfermant une collection de pièces plus ou moins bien conservées. Quant à découvrir un site archéologique homogène, comme une tombe ou des habitations, c'est encore plus aléatoire. Les détectoristes creusent rarement au-delà de 30 centimètres dans des champs retournés régulièrement par des engins agricoles, qui s'enfoncent bien plus profondément dans la terre, pour les labours profonds. Mais le risque existe, en particulier dans les zones non cultivées, et c'est pour se préserver de ce risque que la recherche archéologique entend contrôler au maximum l'utilisation des détecteurs. Mais les nuisances éventuelles apportées par les détectoristes me semblent infimes (sauf s'ils détectent illégalement dans des zones protégées) en comparaison avec les pillages organisés au niveau mondial, parfois par des mafias, dans des pays en guerre (Syrie, Irak ... ) ou pas (Pérou, Colombie ... ) au profit de grands antiquaires ayant pignon sur rue. En conclusion, il n'est pas possible d'être officiellement chercheur de trésors dans le domaine terrestre en France. Toutefois, les autorités archéologiques accueillent volontiers tout projet de prospection, à condition qu'il soit bien argumenté scientifiquement et que le candidat, même sans formation archéologique académique, soit à même de rendre compte de ses travaux. Le plaisir de la découverte et de faire croître l'arbre de la connaissance est ouvert à tous. li y a une vingtaine de DRAC (ou équivalents) en métropole et dans les départements et territoires d'outre-mer. C'est auprès d'eux qu'il faut présenter un dossier.

    Concernant le domaine sous-marin, sauf à démontrer ses titres de propriété, toute découverte archéologique dans la mer appartient à l'État. Le Code du patrimoine, article L. 532-2 le dit clairement: « Les biens culturels maritimes situés dans le domaine public maritime dont le propriétaire n'est pas susceptible d'être retrouvé appartiennent à l'État. » En revanche l'article L. 532-6 »· stipule qu'une compensation est prévue : « Toute personne qui a découvert et déclaré un bien culturel maritime dont la propriété est attribuée à l'État [...] peut bénéficier d'une récompense dont la nature ou le montant est fixé par l'autorité administrative. » Il est donc rigoureusement impossible en France d'être chasseur de trésors sous-marin professionnel. Ceux qui vivent de cette activité le font tout à fait illégalement ou obtiennent des contrats dans des pays qui n'ont pas encore adopté la recommandation de l'Unesco de 2001 sur la protection du patrimoine culturel subaquatique. On peut citer Cuba, l'Indonésie, les Philippines... L'Unesco recommande bien qu'une collection d'objets découverte sur un site ne soit pas séparée, vendue ni exportée. Difficile dans ce cas à tout chercheur de trésors de rentabiliser son investissement en vendant, en général à l'étranger, là où les prix risquent d'être les plus élevés, une partie de ses découvertes. Pour les amateurs, toute demande de prospection subaquatique doit être adressée au service spécialisé du ministère de la Culture, qui relève de la direction de l'architecture et du patrimoine, sous-direction de l'archéologie : le DRASSM (147, plage de l'Estaque - 13016 Marseille) ».

    Autres ouvrages de Jean-Pierre Moreau

    1987 - Un flibustier français dans la mer des Antilles, 1618-1620, d'après le manuscrit n°590 de la Bibliothèque Inguimbertine de Carpentras. Préface de Jean Meyer de l'Université Paris Sorbonne (Prix Robert de la Croix 1988, Médaille de l'Académie de Marine 1989).

    1988 - Guide des trésors archéologiques sous-marins des Petites Antilles d'après les archives anglaises, espagnoles, françaises des XVIe, XVIIe, XVIIIe siècles. Préface de Jean Boudriot, Musée de la marine.

    1992 -Les Petites Antilles de Christophe Colomb à Richelieu, 1493-1635, Préface de Frédéric Mauro, Professeur émérite de l'Université de Nanterre et de l'Institut des hautes études d'Amérique latine, Éditions Karthala.

    2006 - Pirates, flibuste et piraterie dans la Caraïbe et les mers du sud, 1522-1725. Préface de Paul Butel, Professeur émérite de l'université de Bordeaux. Postface de Philippe Hrodej, Maître de conférences à l'université de Brest. Éditions Tallandier.

    2007 - Une histoire des pirates des mers du sud à Hollywood, Points Seuil.

    2009 - Pirates au jour le jour, Éditions Tallandier.

  • MÉTÉORITES (2)

    Les météorites (partie 2/6)

    Par Jacques MANDORLA

    Auteur du livre « 60 trésors fabuleux à découvrir »

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    Éditions Trajectoire - 272 pages - 356 illustrations en couleurs - 25 € - Livre disponible sur www.amazon.fr, www.fnac.fr et en librairie

    Les plus célèbres météorites du monde

    Un météore (encore appelé « bolide », « étoile filante » ou « aérolithe ») est un corps céleste qui produit un effet lumineux lorsqu’il pénètre dans l'atmosphère à une vitesse variant entre 10 000 et 290 000 km/h. Puis, lorsque les fragments de ce météore entrent en contact avec le sol, ils prennent alors le nom de météorites.

    L’entrée d’une météorite dans l’atmosphère provoque, à sa surface, l’apparition de ce qu’on appelle une « croûte de fusion » d’aspect brillant et de quelques millimètres d’épaisseur, due à la très haute température atteinte.

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    Croûte de fusion brillante à la surface d’un morceau de la météorite ferreuse Sikhote-Aline, tombée le 12 février 1947 en Sibérie orientale. Des dizaines de milliers de fragments de ce type ont été ramassés au sol !

    On estime à environ 500 le nombre de météorites de taille notable qui tombent chaque année sur Terre. Elles ont toutes été formées il y a 4 milliards et demi d’années, en même temps que le système solaire.

    En France, la plus ancienne chute vue par un témoin est celle d'Ensisheim, près de Mulhouse (Haut-Rhin) : elle eut lieu le 7 novembre 1492 (quelques jours avant, Christophe Colomb « découvrait » l’Amérique) aux environs de midi. Après une formidable explosion, une pierre noire de 127 kg fut retrouvée au fond d’un cratère de 2 mètres de profondeur, dans un champ de blé, par un jeune garçon, seul témoin de cette chute. Un peu plus tard, les curieux prélevèrent des fragments de cette pierre tombée du ciel, en guise de porte-bonheur... Ce pillage fut heureusement arrêté par le maire qui ordonna que la météorite soit portée sur le seuil de l'église. Elle fut ensuite divisée en plusieurs morceaux, envoyés aux muséums de Paris, Berlin, Budapest, Leningrad, Londres, Vienne, Chicago, Gôttingen, Copenhague, New York et Washington. Le dernier fragment, d’un poids de 55 kg, est aujourd’hui exposé au musée municipal de la Régence à Ensisheim.

    Ensisheim.jpg

    Première représentation imprimée (vers 1500) de la chute de la météorite d’Ensisheim.

    Le plus célèbre cratère d’impact visible sur Terre fut découvert en 1871 dans l’Arizona (États-Unis) : il s’agit du Meteor Crater. Son diamètre est de 1 200 m et sa profondeur de 150 m. On estime que la météorite, tombée il y a 50 000 ans, devait peser près de 100 000 tonnes et avoir un diamètre de 25 mètres ! L’énergie dissipée au moment de son impact au sol a été estimée à 150 fois la puissance de la bombe atomique d’Hiroshima. Le plus gros fragment récupéré (pesant 639 kg) est celui baptisé Canyon Diablo, du nom d’une rivière proche du cratère.

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    Meteor Crater

    Certains cratères sont beaucoup plus grands que celui de l’Arizona, mais ils ne sont plus du tout visibles.

    Soit parce la cuvette a disparu du paysage, comme pour la météorite (d’une taille d’environ 1 500 m de diamètre) qui s’est écrasée il y a environ 200 millions d’années à 4 km à l’ouest de Rochechouart, bourg du département de Haute-Vienne. Ce type de cratère d’impact (identifié en 1967 par le Français François Kraut, géologue au Muséum national d’histoire naturelle à Paris), érodé par le temps, est appelé « astroblème » par les spécialistes et fait 20 km de diamètre.

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     La grande météorite, qui a creusé le cratère de 20 km de diamètre à Rochechouart en Haute-Vienne, a frappé le sol français il y a 200 millions d’années (dessin de Don Davis, NASA).

     

    Soit parce que le cratère est en partie sous l’eau, comme celui de Chicxulub dans la péninsule du Yucatan (Mexique). Il a été provoqué par la chute d'une météorite gigantesque (environ 10 km de diamètre) qui s’est abattue sur la Terre il y a 66 millions d’années. Certains scientifiques pensent que cette météorite est la cause de l’extinction des dinosaures sur notre planète. Le cratère fait 180 km de diamètre et s'étend pour moitié sur la terre ferme et pour moitié sous l’eau du golfe du Mexique.

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    La gigantesque météorite de 10 km de diamètre, qui s’est abattue sur la Terre il y a 66 millions d’années, est probablement responsable de l’extinction des dinosaures sur notre planète.

    La plus grosse météorite visible actuellement sur Terre est celle d’Hoba en Namibie. Elle mesure 2,70 m de long sur autant de large et 90 cm de hauteur : elle pèse 60 tonnes et contient 84% de fer et 16% de nickel, avec des traces de cobalt. Elle a été découverte en 1920 par un paysan en train de labourer son champ : aucun cratère n’était visible en surface. Elle aurait chuté sur Terre il y a 80 000 ans.

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    Météorite d’Hoba en Namibie.

    Prochain article (partie 3) : « Les étranges phénomènes météoritiques ».

  • MÉTÉORITES (1)

    Les météorites (partie 1/6)

    Par Jacques MANDORLA

    Auteur du livre « 60 trésors fabuleux à découvrir »

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    Éditions Trajectoire - 272 pages - 356 illustrations en couleurs - 25 € - Livre disponible sur www.amazon.fr, www.fnac.fr et en librairie

    Des milliers de météorites enfouies dans le sol à L’Aigle (Orne) !

    Compte tenu des prix très élevés auxquels les météorites se vendent aujourd’hui, certains détectoristes se sont uniquement spécialisés dans leur recherche. Rien qu’en France, on dénombre plus de 70 sites de chutes à prospecter, dont l’un des plus intéressants est certainement celui de L’Aigle, dans le département de l’Orne.

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    Les météores pénètrent dans l'atmosphère à une vitesse variant entre 10 000 et 290 000 km/h. S’ils percutent le sol terrestre (après avoir explosé en vol ou en créant directement un cratère), ils prennent alors le nom de météorites.

    La date du 6 floréal an XI (26 avril 1803) est historique pour tous les scientifiques du monde entier : ce jour-là vers 13 heures, des pierres tombent du ciel aux environs de L’Aigle, dans le département de l’Orne, provoquant une véritable panique.

    Jusqu’à cette date, personne n’était parvenu à expliquer ce phénomène très mystérieux : depuis toujours, en effet, on pense que des pierres ne peuvent pas tomber sur Terre… puisqu’on n’en voit pas dans le ciel !

    Le passage dans le ciel de ces boules de feu avait fait écrire au Français Antoine Furetière, dans son Dictionnaire universel paru en 1690 : « On a vu des météores en forme de clochers ardents, de lances flamboyantes, de javelots brûlants, de traits de feu volants, de chevrons de feu, d’étoiles volantes... Les Grecs les ont nommés météores car cela signifie qu’ils sont hauts dans les airs ». Et si des météores explosaient sous forme de météorites, ces dernières étaient à l’époque nommées « pierre de tonnerre » ou « pierre de foudre » parce qu’on pensait qu’au cours d’un orage les éclairs perçaient les nuages et en vitrifiaient des morceaux qui tombaient ensuite au sol sous forme de pierres !

    Il faudra attendre 1794, neuf ans avant la chute de météorites de L’Aigle, pour que le physicien allemand Ernst Chladni émette l'idée que les météorites sont originaires du système solaire et sont attirées par notre champ de gravitation terrestre. Malheureusement il n’apportait aucune preuve scientifique à sa théorie.

    Cette origine extraterrestre sera finalement établie le 18 juillet 1803 par le physicien, astronome et mathématicien français Jean-Baptiste Biot (1774-1862).

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    Jean-Baptiste Biot

    Biot mène une véritable enquête policière

    Mandaté par l’Académie des sciences à la demande du ministre de l’Intérieur de l’époque, Biot se rend à L’Aigle, ville située à cinquante kilomètres d’Alençon. Il visite une vingtaine de hameaux près du point d’impact et rencontre des dizaines de témoins directs de la chute de la météorite dont il rapporte à Paris de nombreux morceaux pesant 37 kg au total.

    Cette véritable enquête policière est consignée dans un rapport qui fait aujourd’hui référence. Intitulé Relation d’un voyage fait dans le département de l’Orne pour constater la réalité d’un météore observé à L’Aigle le 6 floréal an XI, ce document démontre, en effet, que les météorites viennent de l’espace !

    Voici les passages les plus pertinents du rapport de Biot.

    « Le mardi 6 floréal an XI a paru un globe lumineux animé d’un mouvement rapide et qui a éclaté dans l’air. Quelques instants après, on entendit à l'Aigle et autour de cette ville, une explosion violente qui dura cinq ou six minutes. Cette explosion a été entendue à plus de 30 lieues (120 km) à la ronde. Ce furent d'abord trois ou quatre coups semblables à des coups de canon, suivis d'une espèce de décharge qui ressemblait à une fusillade, après quoi on entendit un bruit ressemblant à un épouvantable roulement de tambour. L'air était tranquille et le ciel serein, à l'exception de quelques nuages, comme on en voit fréquemment. Le météore marchait du sud-est au nord-ouest, par une déclinaison d'environ 22°, direction actuelle du méridien magnétique à L’Aigle. La plus grosse de toutes les pierres trouvées pesait 8,5 kg au moment où elle tomba et la plus petite, que j'aie vue et que j'ai rapportée avec moi, ne pèse que 7 ou 8 grammes. Le nombre de toutes celles qui sont tombées peut être évalué à 2 000 ou 3 000. Les échantillons de pierres météoriques sont déposés au Muséum d’histoire naturelle à Paris. Le citoyen Thénard a bien voulu en analyser quelques-uns et il a trouvé : silice 43%, fer oxydé 42%, magnésie 9%, nickel 2% et soufre 4%. Je m’estimerai heureux que des physiciens trouvent que j’ai réussi à mettre hors de doute un des plus étonnants phénomènes que les hommes aient jamais observés ».

    Où rechercher les météorites tombées près de L’Aigle ?

    À l’issue de son enquête, Biot fut le premier à tracer une carte de répartition des morceaux de météorites tombés au sol : celle-ci prend la forme d’une ellipse qui fait 10 km de long sur 4 de large, soit 40 km2.

    C’est dans cette zone précise qu’il faut donc rechercher (avec ou sans détecteur de métaux, et avec l'accord des propriétaires des lieux) les précieux fragments de météorites encore présents dans le sol. Comme Biot a estimé que 2 000 à 3 000 morceaux y sont tombés et qu’il n’en a rapporté à Paris que quelques dizaines, il reste une énorme récolte à faire au nord-ouest de L’Aigle !

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    Suite à ses observations sur le terrain, Jean-Baptiste Biot a tracé (en pointillés) l’ellipse de chute au sol des morceaux de la météorite de L'Aigle. La flèche rouge indique la trajectoire que suivait le bolide avant d’exploser en vol.

    Prochain article (partie 2) : « Les plus célèbres météorites du monde ».

  • CHASSES AUX TRÉSORS

    La dernière interview de Max Valentin, à propos de sa Chouette d’Or

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    Par Jacques MANDORLA

    Auteur du livre « 60 trésors fabuleux à découvrir »

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    Éditions Trajectoire - 272 pages - 356 illustrations en couleurs - 25 €

    Livre disponible sur www.amazon.fr, www.fnac.fr et en librairie

    J'ai reçu, de la part de plusieurs blogueurs, des questions concernant La Chouette d'Or. Personnellement, je dois avouer que je n'ai jamais cherché à résoudre les 11 énigmes de cette chasse extraordinaire, mais j'ai eu la chance de bien connaître Max Valentin, quelques années avant le lancement de son jeu. Puis j'ai publié plusieurs interviews de lui dans différentes revues : voici la toute dernière qu'il m'avait accordée, peu de temps avant sa triste et brutale disparition.

    Depuis 1993, des centaines de milliers de Français ont recherché (ou recherchent encore !) une chouette d'or, d'une valeur de plus de 150 000 euros. Derrière le pseudonyme de Max Valentin se cache l’homme qui est le seul à en connaître la cachette. Et pour cause : c'est lui qui a créé cette chasse au trésor aussi passionnante.

    Voici l’interview exclusive que mon ami Régis Hauser (le vrai patronyme de Max Valentin) m’avait accordée en fin d’année 2008, quelques semaines seulement avant sa brutale disparition.

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    Régis Hauser, alias Max Valentin (2001)

    Régis et moi, nous nous étions rencontrés en 1989 à l'occasion de l'écriture en commun d'un livre sur le marketing direct, car nous exercions l'un et l'autre la profession de publicitaires. Lors de notre premier rendez-vous, on s'est vite découvert une passion commune pour la recherche de trésors, aussi bien dans les archives que sur le terrain, au moyen d'un détecteur de métaux.

    Puis, un jour, nous évoquons l'expérience de Kit Williams, ce peintre-écrivain anglais qui a créé en 1979 une chasse au trésor intitulée Masquerade et dont le livre, contenant les énigmes, s'est vendu à plus d'un million d'exemplaires ! Après 30 mois de recherches, Ken Thomas, un ingénieur de 58 ans, parvint à trouver le trophée récompensant le vainqueur : un lièvre d'or, incrusté de pierres précieuses que Kit Williams avait enterré, à Ampthill Park, près de la ville de Bedford.

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    Kit Williams et son lièvre d'or (1979)

    Aussi, quelle ne fut pas ma surprise quand, en début d'année 1993, Régis m'appelle pour me dire qu'il est parvenu à mettre sur pied une chasse au trésor dans l'esprit de Masquerade et qu'il a baptisée Sur la trace de la chouette d'or. Il m'a alors montré ses textes énigmatiques et les visuels faits par le peintre-sculpteur Michel Becker : j'étais abasourdi par le travail réalisé ! Quelques semaines plus tard, dans la nuit du 23 au 24 avril, Régis partit, de nuit, enterrer une chouette en bronze (copie de celle qui constitue le prix à gagner) en un endroit que personne, à ce jour, n'a encore trouvé. Pour les passionnés de phénomènes paranormaux ou bien de synchronicité, il est curieux de constater que Régis est décédé dans la nuit du 23 au 24 avril 2009, exactement 16 ans - jour pour jour - après avoir enterré sa chouette en bronze !

    Régis, il me revient soudain en mémoire une phrase que tu m'as dite et qui prend aujourd'hui toute sa valeur prémonitoire : « J'affirme à chaque chercheur : le trésor est là... pour vous ou pour l'éternité ! ». Avec la disparition prématurée de son créateur, la Chouette d'or va-t-elle, à jamais, rester enfouie quelque part en France ?

    Voici, retranscrite fidèlement, la dernière interview donnée par Max Valentin.

    Jacques Mandorla : Max Valentin, est-ce votre vrai nom ?

    Max Valentin : Non, c'est un pseudonyme. Étant donné que je réponds aux questions des chercheurs de trésor, et que je signe chacun de mes messages, j'ai choisi un prénom court pour gagner du temps : Max. De plus, l'expérience de l'Anglais Kit Williams m'a servi de leçon. Il avait eu la légèreté de communiquer son vrai nom dans son livre d'énigmes intitulé Masquerade. Or, son numéro de téléphone n’étant pas sur liste rouge, il recevait toutes les nuits des appels de lecteurs néo-zélandais, américains ou australiens qui ne tenaient pas compte du décalage horaire ! Je voulais donc éviter ce genre de désagréments. C’est pourquoi, sur les photographies ou à la télévision, je figure toujours de dos, pour conserver l'anonymat et éviter les pressions en tout genre, car je suis le seul à connaître l’endroit où est cachée la chouette.

    JM : Comment a été créée cette chasse au trésor ?

    MV : Pour élaborer mes énigmes, je me suis inspiré du principe de Kit Williams. Concernant les illustrations, j’ai eu la chance de rencontrer, en 1992, l’artiste-peintre Michel Becker dont j’avais vu une exposition. Il a tout de suite adhéré au projet et a immédiatement décidé de le financer, de peindre les toiles qui illustrent les 11 énigmes du livre et de sculpter la chouette qui constitue le prix du vainqueur !

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    Michel Becker a sculpté la Chouette d'Or et a illustré les 11 énigmes

    JM : Pourquoi avoir choisi une chouette pour symbole ?

    MV : Michel Becker est le descendant du fils illégitime du comte de Chambord. La chouannerie, terme venant de « chat-huant », famille de rapaces nocturnes dont la chouette fait partie, tient donc une place de choix dans l'histoire de sa famille ! De plus, la chouette est un animal éminemment sympathique. Savez-vous que les figurines de chouette sont les objets les plus collectionnés dans le monde ?

    JM : Qu’avez-vous enterré à l'endroit qu’il s’agit de trouver ?

    MV : Une copie de la chouette, grandeur nature, réalisée en bronze plein. Celui qui la déterrera n'aura plus ensuite qu'à l'échanger contre l'original en or et argent, rehaussé de 500 diamants, d'une valeur totale de 150 000 euros.

    JM : Que pouvez-vous nous dire sur ce lieu à trouver ?

    MV : Il s’agit d’un lieu public et non pas, bien entendu, d’une propriété privée. J’ai personnellement enterré la copie en bronze à 80 cm de profondeur, puis je l’ai recouverte de terre et de pierres. Et j’ai planté un petit arbuste dessus (ce doit donc être un arbre assez grand aujourd'hui). Je précise qu’elle ne se trouve pas sur une île et qu’elle est à plus de 100 kilomètres des côtes françaises. Il est important de noter que je suis le seul à connaître son emplacement : même Michel Becker l’ignore ! Enfin, j’ajoute que la chouette est à l’abri de l’humidité et qu’elle bénéficie d’une bonne protection contre les détecteurs de métaux.

    JM : Elle est donc enfouie sous des lignes à haute tension !

    MV : Pas du tout. J’ai simplement mis de la limaille de fer à une vingtaine de centimètres de la surface… pour pouvoir faire écran aux détecteurs électroniques !

    JM : Il faudra donc travailler en discrimination afin que le détecteur ne signale pas cet élément ferreux !

    MV : Exactement !

    JM : Quel est l'impact exact de ce jeu ?

    MV : Énorme ! Il tient en haleine des milliers de participants : au plus fort de la chasse, on a même atteint le cap de 200 000 joueurs en France et on a vendu près de 100 000 exemplaires du livre ! Plusieurs millions de messages ont été échangés, d’abord sur minitel, puis sur mon site Internet <www.lachouette.net> (le site existe toujours). Et on trouve plus d’une cinquantaine de sites non officiels, consacrés au jeu. J’ai personnellement répondu à plus de 100 000 questions et j'ai également reçu 10 000 lettres de lecteurs, qu'il m'a été physiquement impossible de lire car elles contiennent d'épais dossiers de solutions et cela m’aurait pris des mois pour les consulter !

    JM : Cette frénésie s'explique-t-elle uniquement par l'appât du gain ?

    MV : Que les 150 000 euros de la Chouette d'Or aient un effet incitateur pour l'achat du livre, c'est probable et bien compréhensible, après tout ! Mais un grand nombre de lecteurs me disent que, dans leur esprit, cette valeur financière s'efface très vite pour faire place à une autre motivation : être le premier à décrypter les énigmes. C'est donc surtout une affaire d'ego.

    JM : La chasse a déjà duré plus de 15 ans (rappelons que cette interview a eu lieu en fin d'année 2008. Aujourd'hui, la chasse dure depuis un peu plus de 24 ans !). Pourquoi ne pas donner un indice pertinent qui permettrait de trouver enfin la chouette et de clore cette belle histoire ?

    MV : Si je fais cela, je privilégie la douzaine de chercheurs qui sont actuellement tout près d’aboutir. Je ne peux pas pénaliser un chercheur qui commencerait aujourd’hui et qui aurait autant de chances de trouver la solution que les autres. C’est une question de déontologie. Mais, alors qu’il ne reste plus à cette douzaine de chercheurs qu’à emprunter l’autoroute pour aller directement la déterrer, ils se mettent à prendre, de façon inexplicable, un petit chemin de traverse qui les éloigne de la trouvaille ! D’ailleurs, le jour où la Chouette sera découverte, vous verrez que bien des chercheurs seront surpris, car les solutions sont bien moins compliquées que certains ne l'imaginent.

    JM : Il paraît qu'au cours des années suivant le lancement du jeu de la Chouette d'Or, vous n'avez pas pris un seul jour de vacances !

    MV : Les 5 premières années, je n'ai en effet pris aucun jour de vacances. La faute en incombe au site minitel 3615 MAXVAL, sur lequel je répondais plusieurs fois par jour aux questions des « chouetteurs », comme ils se surnomment eux-mêmes. Ensuite, j'ai décidé de ne plus répondre aux questions pendant les week-ends et les vacances scolaires, afin de passer plus de temps avec ma famille. Mais je ne suis pas parti en vacances pour autant : j'ai consacré ce temps libre à travailler sur d'autres projets.

    JM : D’après vous, pourquoi la chouette n’a toujours pas été trouvée ?

    MV : Au départ, je pensais qu’elle serait découverte en une petite année, pas plus. Mon estimation était parfaitement subjective, car c'était la première chasse que j'organisais. Je reste sidéré, pantois, médusé, abasourdi, effaré - rajoutez les adjectifs que vous voudrez - de constater que la Chouette est toujours dans son trou ! Mais la chasse la plus difficile que j'ai conçue est incontestablement celle du Trésor de Malbrouck, cela est sans doute dû à l'influence de mon ami Philippe d'Euck, qui avait co-signé sa première chasse avec moi : il est dur, cet homme-là !

    Mais le jour où la Chouette sera trouvée et où les solutions seront publiées, nul doute que bien des chercheurs seront surpris ! Les solutions ne sont pas enfantines, loin de là, mais elles sont bien moins compliquées que certains ne l'imaginent. Aux États-Unis, une chasse au trésor a duré 13 ans : lorsque j'ai vu les solutions, j'ai compris à quel point on pouvait se laisser entraîner sur de fausses pistes et - quand nos hypothèses sont séduisantes - combien il nous est difficile de faire marche arrière et de remettre tout à plat. Je suppose que pour la Chouette d'Or, c'est un peu pareil.

    JM : Pouvez-vous citer les anecdotes les plus étonnantes de cette chasse ?

    MV : Il y aurait de quoi remplir un livre entier ! Voici quelques exemples pris au hasard. Un chercheur a essayé de creuser sur un quai de gare, un autre dans le hall d'une banque, un troisième voulait fracturer un parcmètre dans lequel il pensait que la Chouette se cachait ! Il y en a même un qui était persuadé que la Chouette n'était pas enterrée, mais se trouvait dans l’espace, à l'intérieur du satellite Spot ! Ce sont là des cas extrêmes, burlesques.

    La plupart du temps, les anecdotes sont cocasses, voire émouvantes. Je me souviens de ces chercheurs qui ont été arrêtés, un soir, alors qu'ils creusaient un trou dans une forêt : à la gendarmerie, ils ont découvert que l'adjudant recherchait lui-même la Chouette, et ils ont passé le reste de la nuit à échanger avec lui des hypothèses !

    Il y a aussi l'histoire charmante de ce jeune couple parti creuser un trou. Au lieu de déterrer la chouette, ils ont déployé une couverture dans une clairière et se sont fait un câlin : neuf mois plus tard, ils m'avertissaient de la naissance de leur fils !

    Ou encore celle de ce chercheur parisien, qui dialoguait depuis des mois avec un correspondant. Un jour, il lui donne rendez-vous dans un bistrot : ils se rencontrent, sympathisent, échangent leurs adresses... et s'aperçoivent qu'ils habitent dans le même immeuble, à trois étages l'un de l'autre !

    J’ai aussi reçu de drôles de missives comme, par exemple, celle-ci : « Excusez-moi de vous poser cette question aussi abrupte : y a-t-il une petite chance, une chance infime, que Michel Becker et vous-même soyez fous à lier et que tout ceci fasse partie de votre thérapie ? ».

    Ou encore cette autre : « Je suis ravi d’avoir acheté votre livre qui me permet de caler la table de ma cuisine, table sur laquelle je m’appuie pour siroter nombre de préparations alcoolisées afin d’oublier que vous existez ! ».

    JM : Le chercheur de la Chouette a-t-il un profil spécifique ?

    MV : J'ai constaté qu’une majorité des chasses au trésor que j'ai organisées ont été gagnées soit par des informaticiens, soit... par un médecin allergologue ! Ce dernier, connu parmi les chasseurs de trésors sous le pseudonyme de « Météor », détient d'ailleurs le record du monde dans ce domaine : à ce jour (nous sommes en 2008), il a déjà remporté une bonne vingtaine de chasses au trésor ! Son métier d’allergologue le pousse en effet à trouver, chez ses patients, les facteurs qui déclenchent leur allergie : pour cela, il se livre à de véritables enquêtes d’investigation. Je pense qu’il pratique de la même façon pour les chasses au trésor : le décryptage d'énigmes serait donc, chez lui, une sorte de seconde nature !

    JM : Où trouvez-vous l'inspiration pour créer vos énigmes ?

    MV : Il faut une tournure d'esprit particulière, alliée à une bonne connaissance de la psychologie des chercheurs, car ceux-ci sont extraordinairement astucieux, croyez-moi. Ajoutez-y beaucoup de travail et le souci du détail. Il faut, en effet, tout vérifier sur place, car il est impossible de se fier aux documentations et ouvrages de référence, même les plus prestigieux : on y trouve des erreurs qui font dresser les cheveux sur la tête ! Donc, tant que je n'ai pas vu un élément de mes propres yeux, je ne l’utilise pas. Cela requiert des déplacements incessants aux quatre coins de la France. Il n'y a pas d'autre secret.

     

    MES COMMENTAIRES

    Août 2017 : au moment où je mets en ligne ce texte sur mon blog, la Chouette d’Or n’a toujours pas été découverte.

    Chez les « chouetteurs », deux camps s'affrontent : l'un localise la chouette enterrée près de Dabo (Moselle) à une centaine de km au sud-est de Metz, l'autre près de Crésantignes (Aube) à une vingtaine de km au sud de Troyes.

  • ACTUALITÉS

    LE GROUPE SURCOUF recherche partenaire financier pour expédition-trésors au PÉROU

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    Le Groupe Surcouf, l'un des leaders internationaux, depuis plus de 35 ans, de la recherche privée de trésors, a décidé de lancer une expédition de recherche terrestre au Pérou.

    Grâce à de longues investigations en archives, effectuées par le Dr Claudio Bonifacio, expert mondial dans la recherche en archives de la période de la colonisation espagnole en Amérique du Sud, divers importants dépôts de lingots d'or, estimés à plusieurs dizaines de millions d'euros, ont été localisés.

    Ces dépôts sont situés non loin de la route allant de Lima aux anciennes mines d'or. Ils ont été enterrés ou cachés par des conquistadores ou par des Jésuites. Quatre maires de villages nous attendent déjà pour signer des permis d'exploitation. En assemblant votre participation financière et le savoir-faire de l'équipe de spécialistes du Groupe Surcouf, nous pourrons réunir toutes les conditions pour faire de cette extraordinaire aventure humaine et financière un grand succès.

    Le Groupe Surcouf recherche donc un solide partenaire financier.

    Une première phase d'un mois (exploration et préparation définitive) est estimée à 80 100 €. Une seconde phase d'un mois (récupération et exploitation) est estimée à 315 600 €. Soit un total de 395 600 €.

    À la fin de cette première expédition, un premier partage se fera sur la base de 50/50 avec le propriétaire du terrain. Ensuite, le partenaire financier et le Groupe Surcouf se partageront le bénéfice net : 60% pour le partenaire financier et 40% pour le Groupe Surcouf.

    Pour toute information complémentaire et dossier complet, contactez :

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    Érick Surcouf

    Tél : 04 94 38 57 95

    Site Internet : www.surcouf-erick.com

    Email : groupesurcouf@gmail.com

  • DÉCOUVERTE DE TRÉSORS

    Arles : de fabuleux trésors de l’époque romaine trouvés dans le Rhône

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    Par Jacques MANDORLA

    Auteur du livre « 60 trésors fabuleux à découvrir »

    Éditions Trajectoire - 272 pages - 356 illustrations en couleurs - 25 €

    Livre disponible sur www.amazon.fr, www.fnac.fr et en librairie.

     

    La ville d’Arles (Bouches-du-Rhône) est devenue colonie romaine en 46 avant Jésus-Christ, sur ordre de Jules César et en récompense de son soutien dans la guerre contre la cité voisine de Marseille. On vient, ces dernières années, d’y retrouver, dans les eaux troubles du Rhône, de nombreux trésors de cette époque.

    Iconographie : Musée départemental Arles antique © Maby J.-L et L.Roux

     

    IMPORTANT - Rappelons qu’aucune recherche trésoraire, avec ou sans détecteur de métaux, ne peut être effectuée sur l’ensemble des sites évoqués dans cet article, sans l’autorisation préalable des propriétaires des lieux.

    La ville d’Arles, dont le nom latin était « Arelate », comptait beaucoup pour les dirigeants de l’Empire romain, comme le confirme, en 380 après Jésus-Christ, le poète Ausone dans un ouvrage recensant les 17 plus importantes villes de cet Empire : « Ouvre, Arelate, douce hôtesse, ton double port, Arles, petite Rome gauloise. Tu es coupée par le cours impétueux du Rhône au milieu duquel un pont de bateaux forme une place où tu reçois les marchandises de tout le monde romain ».

    Cette notoriété de la cité est telle qu’au IVe siècle après J.-C., elle devient même une des résidences de l’empereur Constantin Ier, recevant en 328 le surnom temporaire de Constantina qu'elle conservera jusqu'en 340. Constantin n’hésite pas alors à y transférer l'atelier de frappe de monnaies d'Ostie qui fonctionnera durant le IVe siècle et le début du Ve. La population de l’époque atteignait 80 000 habitants, ce qui en faisait alors la cité la plus peuplée de Gaule ! Pas étonnant donc si elle possède, à l’époque, d’importants chantiers navals et si elle exporte huile, vin et céréales vers Rome et l'Orient. La domination romaine cesse brutalement en 473 lorsque la ville est prise par des hordes de Wisigoths emmenées par le roi Euric.

    De nos jours, Arles a conservé de nombreux vestiges de la présence romaine, en particulier les arènes, les thermes de Constantin et la nécropole des Alyscamps. C’est donc en toute logique qu’en 1981 les monuments romains de la cité ont été classés par l’UNESCO au Patrimoine mondial de l’Humanité.

     

    Premières découvertes archéologiques au fond de l’eau

    Les principales richesses, accumulées lors de cette opulente période de colonisation romaine, ont sombré dans l’oubli pendant plus de dix siècles. La première trouvaille est faite, en effet, par hasard en 1514 dans le Rhône : une superbe statue de Jupiter, le père des dieux pour les Romains, est découverte dans une faible profondeur d’eau.

    Puis, en 1639, lors d’une canicule exceptionnelle qui assèche fortement le fleuve, le niveau de l’eau baisse tant qu’un remarquable sarcophage de marbre apparaît à l’œil nu à tous ceux qui se promènent sur les berges ! Il est décoré des deux entités mythologiques grecques Leda et le Cygne : c’est pour séduire Léda, la mère de Castor et Pollux, que le dieu Zeus (Jupiter pour les Romains) prit la forme d'un cygne.

    Deux siècles plus tard, en 1845, au cours d’une nouvelle période spectaculaire de basses eaux, un archéologue du nom de Jacquemin fait un témoignage intéressant : « J’ai aperçu, à peu de profondeur, des centaines d’amphores rangées sur plusieurs lignes, debout sur leurs bases pointues et enfoncées jusqu’à la moitié de la hauteur de leur goulot ».

    Les trouvailles continuent, souvent faites par hasard, jusqu’au début du XXe siècle. Ainsi, en 1907, est repêchée une ravissante main de marbre : elle est aussitôt offerte au poète Frédéric Mistral, l’une des personnalités les plus célèbres de la Provence.

    Toutes ces découvertes fortuites démontrent que les eaux du Rhône semblent contenir de formidables richesses archéologiques.

     

    Des trésors mis au jour et des pilleurs interpellés !

    Les véritables recherches sous-marines dans le fleuve sont entreprises à partir de 1985 et se situent essentiellement face au centre historique de la ville d’Arles. Elles sont placées sous la direction du Département des recherches archéologiques subaquatiques et sous-marines (DRASSM), organisme créé en 1966 par André Malraux, alors secrétaire d’État aux Affaires culturelles. Ce service, basé à Marseille, est chargé de gérer, mettre en valeur, protéger et étudier l’ensemble des biens culturels du domaine public maritime français.

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    Les rectangles blancs (à gauche) posés sur l’eau délimitent les principales zones de fouilles, situées face au centre historique d’Arles et réalisées par le DRASSM (Département des recherches archéologiques subaquatiques et sous-marines).

    Depuis 2007, les fouilles sont entreprises, de façon systématique, chaque été car les eaux du Rhône sont au plus bas. Dans la vase, à une profondeur moyenne de 10 mètres, les plongeurs découvrent alors une multitude d’objets, entassés les uns sur les autres, provenant de périodes historiques sans rapport entre elles : quilles de navires en bois, bases de piliers et de statues, fûts de colonnes, pierres de construction, gravats modernes, galets de lests de navires du XVIIIe siècle, pièces de monnaies romaines en bronze, argent et or…

    Mais ce ballet, orchestré par les archéologues et les plongeurs, ne passe pas inaperçu. Très vite, Luc Long, Conservateur en chef du patrimoine au DRASSM, se rend compte que des individus observent les plongeurs, de loin aux jumelles, dont il aperçoit l’éclat lumineux du soleil sur les verres ! Il est persuadé que ces personnes cherchent à localiser précisément les endroits où sont faites les trouvailles, afin d’y venir de nuit, en dehors des périodes de fouilles, pour voler des richesses archéologiques ! Afin d’éviter tout risque de vol, Luc Long fait remonter discrètement les objets la nuit, puis les fait transporter immédiatement dans un bunker de verre à l’intérieur du musée d’Arles ! En novembre 2007, les Douanes judiciaires passent à l’action et arrêtent ces « observateurs » : une perquisition à leur domicile permettra de récupérer des objets remontés illégalement du site de fouilles archéologiques !

     

    Des conditions de plongée véritablement dantesques

    Faire des fouilles dans les eaux du Rhône relève de l’exploit pour les archéologues. En effet, les conditions techniques sous l’eau sont particulièrement difficiles. De très forts courants agitent l’eau en permanence, ce qui oblige les plongeurs à se lester lourdement de plomb, afin de pouvoir rester littéralement collés au fond du fleuve ! L’eau est trouble en permanence, ce qui se traduit par une faible visibilité, de l’ordre de quelques mètres en moyenne : certains jours, elle ne dépasse même pas le mètre !

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    Arles : découverte de blocs de marbre dans une eau à visibilité réduite.

    Cette visibilité réduite est, en partie, due au fait que l’eau véhiculée par le Rhône est polluée par de nombreux déversements sauvages, effectués en amont d’Arles : rejets d’usines, épaves de voitures au fond,… On a même relevé, par des mesures scientifiques, l’existence d’uranium enrichi provenant de centrales nucléaires implantées sur les bords du Rhône !

    Mais ce n’est pas tout : les plongeurs doivent être particulièrement vigilants lors de leurs remontées en surface, afin d’éviter d’être percutés par les nombreuses péniches qui circulent sur l’eau !

    Enfin, il convient de signaler que toutes les plongées s’effectuent en présence d’énormes poissons, appelés silures. Originaires d'Europe centrale où ils ont colonisé le Danube, ces poissons se rencontrent désormais fréquemment en France : on les pêche assez souvent dans le Rhône et la Saône. Comparés aux poissons-chats, auxquels ils ressemblent un peu sans être de la même famille, les silures peuvent atteindre 2,50 mètres de long et peser une bonne centaine de kilos ! Les plongeurs témoignent être souvent importunés par ces gigantesques poissons, dont le plaisir suprême consiste à mordre et même à arracher leurs palmes !

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    Arles : le silure, qui ressemble à un poisson-chat, infeste les eaux du Rhône où il dérange les plongeurs-archéologues en plein travail.

     

    Des trouvailles fantastiques dans la vase du Rhône !

    Presque tous les objets remontés par les plongeurs sont d’une qualité remarquable et la plupart se trouvent dans un état de conservation étonnant. L’explication est simple : l’eau des fleuves est douce, contrairement à celle de la mer qui contient du sel (chlorure de sodium) corrodant les objets sous l’eau. Ainsi, on peut apprécier ce résultat sur certaines amphores sur lesquelles les inscriptions sont d’une lisibilité étonnante, permettant d’identifier l’origine géographique et le nom des producteurs des contenus (boissons, céréales,…) de l’époque romaine.

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    Arles : l’eau douce du Rhône a permis de conserver les inscriptions des amphores, lisibles comme au premier jour.

    Parmi les milliers d’éléments remontés à la surface par les plongeurs, un certain nombre ont une valeur archéologique extraordinaire. C’est le cas de la statue en bronze, haute d’environ 70 cm, représentant probablement un prisonnier barbare, les mains liées dans le dos, un genou à terre en signe d’asservissement. Entièrement restaurée, la statue de ce captif est d’une qualité artistique remarquable.

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    Arles : exceptionnel bronze représentant un prisonnier barbare, les mains liées dans le dos et un genou posé à terre en signe d’asservissement.

    Autre objet étonnant : une amphore en bronze (ce qui est rare car elles sont, en général, en argile) de 44 cm de hauteur, découverte dans les restes d’une épave. Cet objet se caractérise surtout par ses anses en forme de « chien de mer », une sorte de monstre marin mythologique dont on distingue parfaitement la tête et les deux pattes avant, terminées d’épaisses griffes.

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    Arles : rarissime amphore en bronze dont les anses sont en forme de « chien de mer », une sorte de monstre marin mythologique.

    Parmi les nombreux bijoux, trouvés au fond de l’eau, figure une superbe bague en or, comportant quatre anneaux identiques, montés en parallèle, et datant probablement du Ier siècle après Jésus-Christ.

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    Arles : superbe bague en or datant probablement du 1er siècle après Jésus-Christ.

    Une exceptionnelle statue en bronze de la déesse ailée Victoire (Nikê pour les Grecs), de 70 cm de hauteur, a aussi été remontée à la surface du Rhône. Fait étonnant : lorsqu’elle a été découverte à 17 m du bord, elle portait encore des traces de dorure. Depuis, elle a été entièrement restaurée, afin de retrouver son état initial. On aperçoit des éléments de fixation sur son dos, ce qui confirme que cette statue devait décorer le mur d’un édifice public.

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    Arles : statue en bronze de la déesse ailée Victoire qui devait décorer le mur d’un édifice public.

    Mais, de toutes les trouvailles effectuées sur le site, les deux plus spectaculaires sont indubitablement une statue de Neptune et un buste de César.

     

    Une imposante statue de Neptune trouvée en quatre morceaux

    Neptune, le Dieu des fleuves, des mers et des océans dans la mythologie grecque, se devait d’être présent parmi les découvertes faites dans le Rhône.

    Un jour, un plongeur remonte une magnifique tête en marbre avec une chevelure et une barbe abondantes. Quelques jours plus tard, non loin du lieu où a été trouvée cette tête, les plongeurs découvrent un torse d’un mètre de haut. Et à une vingtaine de mètres du torse, une partie de la jambe droite comprenant le genou et la cuisse. Enfin, un peu plus tard, un quatrième élément, constitué d’une imposante base avec deux pieds, est trouvé dans la vase. Sur ce socle, on lit une inscription latine très intéressante car elle permet de dater précisément l’œuvre : NUMINIBUS AUGGG NNN HONORI CORPORIS RENUNCLARIORUM P. PETRONIUS ASCLEPIADES DONUM DECIT. Ce qui peut se traduire par : « À la majesté sacrée de nos trois Auguste et à l’honorable corporation des Renunclarii. Publius Petronius Asclepiades a fait ce don ».

    Cette traduction permet d’indiquer que la statue a été placée dans la ville d’Arles dans le courant de l’année 210 après Jésus-Christ, période où trois empereurs dirigèrent ensemble l’Empire romain : Septime Sévère et ses deux fils, Caracalla et Geta.

    Lorsque les archéologues se mettent à assembler, à l’air libre, les quatre éléments en marbre, c’est la stupéfaction : tous s’emboîtent parfaitement les uns dans les autres ! Cela prouve qu’ils appartiennent, en réalité, à une seule et même statue, malgré des variantes dans leurs colorations, dues probablement au long séjour passé dans des fonds différents. L’ensemble reconstitué fait près de 1,80 m de hauteur. Fin 2013 : manquent encore les deux bras et une partie de la jambe gauche que les plongeurs espèrent retrouver lors des prochaines campagnes de fouilles. Et, heureuse découverte, lors des fouilles menées en 2016, le mollet gauche a été remonté à la surface !

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    Arles : les quatre éléments en marbre, trouvés séparément sous l’eau, s’emboîtent parfaitement les uns dans les autres.

     

    Un rarissime buste de Jules César, grandeur nature !

    C’est, sans aucun doute, la découverte archéologique la plus importante qui ait été faite en France ces cinquante dernières années. Jusqu’ici, les archéologues n’avaient trouvé que des amphores, témoignage de l’activité portuaire de la ville antique d’Arles, mais jamais d’épave. Un jour, enfin, par 10 mètres de fond, ils localisent une embarcation en bois de 30 m de long et datant de 50 avant Jésus-Christ.

    En fouillant l’intérieur de l’épave, le plongeur Pierre Giustiniani aperçoit un visage en marbre. Luc Long, le responsable des fouilles, saute à l’eau et rejoint le plongeur au fond : hélas, à cause de la faible visibilité, ils ne reconnaissent pas l’illustre faciès. Ce n’est qu’une fois ramené en surface que le visage du personnage s’impose à tous : il s’agit de Jules César, fondateur de la cité romaine d’Arles en 46 avant J.-C. ! Les dimensions du buste sont imposantes : 40 cm de haut sur 22 de large.

    Cette découverte est exceptionnelle : jusqu’ici, en effet, il n’existait de par le monde que deux représentations de Jules César. La première a été sculptée au moment de sa mort. La seconde l’a été, bien après sa disparition, lorsqu’il fut divinisé. Ce troisième exemplaire révèle un César plus vrai que nature : il s’agit, sans doute, du premier portrait de Jules César qui, suprême rareté, a vraisemblablement été réalisé du vivant de l'empereur !

    Les archéologues espèrent maintenant mettre la main sur le reste de la statue et surtout sur son socle, ce qui permettrait de pouvoir y lire sa dédicace officielle et de lever définitivement le mystère sur ce buste extraordinaire, exposé aujourd’hui au Musée départemental Arles antique. À la fin de la campagne de l’été 2013, ce socle n’a toujours pas été retrouvé.

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    Arles : l’exceptionnel buste en marbre de Jules César, trouvé dans le Rhône, est vraisemblablement le premier portrait réalisé du vivant de l'empereur !

     

    Les dernières trouvailles

    Durant les fouilles de l’été 2013, l’équipe de Luc Long a remonté un coffre de 30 cm de large, 40 de long, 20 de haut pour un poids d’environ 40 kg. L’objet possède un châssis de bois, doublé de plaques de bronze. Ce coffre a été radiographié, mais seul le mécanisme de la serrure apparaît clairement. Selon une des hypothèses des archéologues, il pourrait s’agir d’un coffre funéraire.

    Au cours de cette campagne, un visage de Bacchus (le dieu romain du vin, de l’ivresse et des débordements, notamment sexuels, équivalent de Dionysos pour les Grecs) d’une quinzaine de centimètres de hauteur, a été découvert. Coiffés d’une couronne foliée, attachée avec une bandelette autour du front, les cheveux longs et ondulés du personnage sont ramenés en chignon tressé sur la couronne de lierre.

    De nombreuses monnaies (sesterces, dupondius, as et deniers) de l'époque des Antonins et des Sévères, c’est-à-dire des IIe et IIIe siècles après J.-C., ont été aussi remontées à la surface.

    Et les fouilles reprendront en été 2014 !

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    Arles : petite tête de Bacchus en marbre, trouvée lors des fouilles de l’été 2013. © Kim Boscolo

     

    De rarissimes monnaies de Jules César

    Les monnaies, émises lors du règne de Jules César, sont très recherchées des numismates, en raison principalement de la très forte notoriété de cet empereur.

    En voici trois qui présentent, chacune des caractéristiques remarquables.

    Un aureus très rare

    Frappé à Rome en 45 avant J.C., c’est-à-dire l’année précédant la mort de l’empereur, cet aureus pèse 9,1 grammes. À l’avers apparaît le buste drapé et ailé de la Victoire, à droite. On lit C CAES DIC TER, Jules César dictateur pour la 3e fois. Au revers, la légende L PLANC PR VRB, Lucius Plancus, préfet de Rome, entoure un vase avec poignée, servant à des sacrifices. Cote : 7 000 euros.

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    Le premier portrait de César sur un denier

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    Ce denier d’argent est très intéressant : pour la première fois, dans l’Empire romain, une pièce de monnaie présente, en effet, le portrait d’un empereur vivant. Cette autorisation, qui avait été exceptionnellement concédée à César par le Sénat, est considérée comme une véritable révolution numismatique dont useront et abuseront ses successeurs.

    Ce denier, pesant 3,56 g pour un diamètre de 19,3 mm, a été frappé à Rome en janvier 44 avant J.C., soit deux mois avant l’assassinat de César par Brutus. À l’avers apparaît la tête laurée de César à droite, avec à l’arrière un lituus (bâton utilisé par les prêtres-devins et se terminant par une crosse courbe comme celle des évêques, qu’il a inspirée). On lit CAESAR IMP, César empereur. Au revers, Vénus debout à gauche, tenant une Victoire de la main droite et une lance de la main gauche. Un bouclier est posé à ses pieds. On lit M-METTIVS, signifiant Marcus Mettius, responsable de la frappe de cette monnaie. Cote : 3 000 euros.

     

    Le denier qui condamne César à mort

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    Ce denier est assez proche du précédent : il a été frappé un mois plus tard (en février 44 avant J.C.) et possède à peu près les mêmes caractéristiques avec un poids de 3,66 g et un diamètre de 19,2 mm.

    Les différences sont cependant capitales : à l’avers, la tête de César à droite est laurée et voilée, lui donnant l’aspect d’un profil de femme. Mais surtout la légende choisie par César, CAESAR DICT PERPETVO, César dictateur à vie, sera perçue comme une provocation et poussera ses adversaires à l’assassiner le 15 mars. C’est pourquoi, ce denier a été surnommé « La monnaie qui tua César » ! Au revers, P SEPVLLIVS MACER indique que Sepullius Macer était responsable de la frappe de cette monnaie. Cote : 3 500 euros.

  • ACTUALITÉS

    Voici 2 ouvrages incontournables, consacrés aux prières des saints - Un coffret (cartes + livret) et un livre

    Disponibles sur www.amazon.fr, www.fnac.fr et en librairie

     

    Le coffret Les saints protecteurs - Comment les invoquer

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    1 livret de 160 pages + 56 images pieuses - Éditions Trajectoire - 29 €

    Le culte des saints remonte aux origines du christianisme. Par leur vie exemplaire ou la grandeur de leurs réalisations, les saints sont des modèles de vie. Ils peuvent intercéder en notre faveur si nous savons les invoquer avec foi et humilité.

    Ce coffret de Jacques Mandorla présente 56 saints illustres, d'Agnès à Vincent de Paul. Le livret qu'il contient s'utilise de façon simple et pratique : si vous souhaitez une aide spirituelle en liaison avec un problème ou une maladie déterminés, il suffit de vous reporter directement au saint concerné.

    Ce coffret vous fait découvrir une histoire détaillée de la vie du saint, la date de sa fête, les professions dont il est le patron et une prière personnalisée pour l'invoquer. Ces prières incitent à une saine méditation, quelles que soient vos croyances personnelles.

    Les 56 affections vont de Abcès à Verrues, en passant par Brûlure, Eczéma, Jambes lourdes, Maux d’estomac, Migraine, Stress,…

    Les 56 images pieuses sont de véritables œuvres d'art, créées pour la plupart au XIXe siècle par Ledoux et Kellerhoven, et rehaussées d'une couleur or. Au dos, vous retrouverez la prière correspondante.

    En portant sur soi la carte de son choix et en lisant régulièrement la prière inscrite au dos, ainsi protégé on donne plus de chance à ses vœux les plus chers de se réaliser.

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    Exemple de carte : Sainte Rose de Lima (invoquée pour les maux d'estomac).

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    Autres exemples de cartes.

     

    L’indispensable complément du coffret

    Le livre Comment prier les saints guérisseurs pour les 125 affections les plus courantes

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    125 saints à invoquer : d’Adrien à Zite, en passant par Antoine de Padoue, Benoît, Claire, Dominique, Jean-Baptiste, Pierre, Thérèse d’Avila, Vincent de Paul…

    125 prières pour soulager les affections les plus courantes : de Abcès à Zona, en passant par Brûlure, Eczéma, Jambes lourdes, Maux d’estomac, Migraine, Stress, Verrues…

     Un livre de 423 pages - Éditions Trajectoire - 24 €

  • ACTUALITÉS

    JUST BEEN PUBLISHED

    THE SPHINX

    AND THE SECRET ATLANTIS HALL OF RECORDS

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    269 pages - Author: Erick Surcouf

    Editor: Strategic Book Publishing and Rights Co

     

    Book available on :

    www.amazon.com : paperback edition (US $ 16.95) – Kindle edition (US $ 9.69)

    www.fnac.com: Kobo edition (9,45 €)

     

    The author

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    Erick Surcouf was born in Paris, France, and has traveled around the world to more than 56 countries. He has lived in California, Mauritius Island, Reunion Island, Côte d'Azur (near Saint-Tropez), and now resides in Hyères on the South Coast of France. He is a noted marine treasure hunter, who has always been interested in unexplained mysteries as well as ancient civilizations that have disappeared, but have had an important influence on mankind's evolution.

     

    To contact Erick Surcouf:

    Email: groupesurcouf@gmail.com

    Facebook : https://www.facebook.com/ericksurcouf/

     

    The book’s pitch

    " Professor Allan Parker, an American Egyptologist, makes an incredible discovery under the Giza plateau and must face the huge political and religious consequences caused by it.

    In spite of the danger, the professor asks one of his former students, Patrick Marshall, to assist him with the find. But when Patrick arrives to Cairo, the professor has mysteriously vanished...

    In this stunning novel, I wanted to reveal the unknown history of powerful antique civilizations mixing mystery, suspense, adventure, conspiracies, deep teachings and scientific and religious consciousness.

    (Avons-nous été créés par une civilisation hautement évoluée qui a disparu après avoir préservé l'essence de sa haute technologie dans une Salle située en Égypte, près du Sphinx ? Le Professeur Allan Parker, un égyptologue américain, fait une incroyable découverte sous le plateau de Gizeh et doit faire face aux énormes conséquences politiques et religieuses qu'elle entraîne. En dépit du danger, le professeur demande à l'un de ses anciens étudiants, Patrick Marshall, de l'assister dans sa découverte. Mais quand Patrick arrive au Caire, le professeur a mystérieusement disparu... Dans cet étonnant roman, j'ai voulu révéler l'histoire inconnue de puissantes civilisations antiques en mélangeant mystère, suspense, aventure, conspirations, enseignements profonds et consciences religieuses et scientifiques).

     

    See video on Youtube

    https://youtu.be/GZcVibAdIFE

     

  • ARTEFACTS MYSTÉRIEUX (2)

    Enquête sur 7 énigmatiques artefacts de l’Antiquité (2e partie)

    Par Jacques Mandorla

    Auteur de "60 trésors fabuleux à découvrir"

    (Éditons Trajectoire)

    272 pages - 356 illustrations en couleurs - 25 €

    Disponible sur www.amazon.fr, www.fnac.fr et en librairie

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    Après avoir étudié, dans la première partie, 4 objets de l’Antiquité posant des énigmes quasiment insolubles aux archéologues et aux historiens (le disque en argile de Phaistos, le disque céleste de Nebra, la pile électrique de Bagdad et l’horloge astronomique d’Anticythère), en voici 3 autres : les étranges dodécaèdres en bronze, les sphères géantes du Costa Rica et le disque astrologique de Chevroches.

    Rappelons qu’aucune recherche trésoraire, avec ou sans détecteur de métaux, ne peut être effectuée sur l’ensemble des sites évoqués dans cet article, sans l’autorisation préalable des propriétaires des lieux.

    100 à 300 après J.-C. : les énigmatiques dodécaèdres en bronze

    Depuis plus de deux siècles, les archéologues trouvent, de façon isolée, d’étranges objets en bronze ayant la forme d’un dodécaèdre, c’est-à-dire d’un solide composé de 12 faces (en grec, le préfixe dodeka signifie 12). La tradition dit que c’est le mathématicien grec Hippase de Métaponte, un disciple de Pythagore, qui aurait construit le premier dodécaèdre vers 500 av. J.-C.

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    Un dodécaèdre régulier est un solide composé de 12 faces, 20 sommets et 30 arêtes (exemplaire en bronze trouvé en 1906 à Saint-Parize-le-Châtel, près de Nevers - Musée archéologique de Lyon).

    Le dodécaèdre (12 faces, chacune ayant le format d’un pentagone c’est-à-dire avec 5 côtés, 20 sommets et 30 arêtes) fait partie des 5 solides dits « de Platon » avec le tétraèdre (4 faces), le cube (6 faces), l’octaèdre (8 faces) et l’icosaèdre (20 faces). Le célèbre philosophe grec, dans son livre Timée publié vers 358 av. J.-C., associait chacun des 4 éléments de l’univers avec un solide régulier : la Terre avec le cube, l'Air avec l'octaèdre, l'Eau avec l'icosaèdre et le Feu avec le tétraèdre. Enfin, le dodécaèdre, cinquième solide, représentait selon lui « le dieu utilisé pour arranger les constellations sur tout le ciel », parce qu’il ressemble le plus à la sphère.

    Cette symbolique de l’univers et du ciel a conduit à la création de petits dodécaèdres pleins, utilisés pour des séances de divination afin de prédire l’avenir par le jeu. Ainsi, en 1982 des archéologues, en train de faire des fouilles dans la cathédrale Saint-Pierre à Genève (Suisse), ont découvert un dodécaèdre plein, en plomb recouvert d’une pellicule d’argent, portant sur chacune de ses faces un signe du zodiaque, écrit en latin. Haut de 3,5 cm, ce dé pèse 297 g et remonte au IVe siècle après J.-C. d’après les monnaies trouvées au même endroit. Autre découverte : en 1556 a été publié un livre intitulé « Le Dodechedron de Fortune, livre non moins plaisant et récréatif que subtil et ingénieux entre tous les jeux et passe-temps de fortune, autrefois composé par Jan de Meun pour le roi Charles V ». On y jouait avec le même type de dé à 12 faces, chacune portant un signe du zodiaque astrologique, que celui trouvé à Genève.

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    En 1982 des archéologues ont découvert dans la cathédrale Saint-Pierre à Genève (Suisse) un dodécaèdre en plomb, portant sur chacune de ses faces un signe du zodiaque écrit en latin. Haut de 3,5 cm, ce dé plein pèse 297 g et remonte au IVe siècle après J.-C.

    Mais intéressons-nous, dans cet article, aux étonnants dodécaèdres en bronze creux ajouré et bouleté (ou perlé, selon les auteurs) dont la fonction n’est toujours pas connue à ce jour. Le premier dodécaèdre de ce type (aujourd’hui perdu, hélas) a été découvert le 28 juin 1739, par un archéologue britannique du nom de North, dans un champ près d’Aston (Angleterre).

    Des centaines de chercheurs ont étudié ces artefacts étranges afin d’essayer d’en percer les mystères. La mission n’est pas simple car, à l’heure actuelle, on n’a toujours pas trouvé de texte ancien les décrivant et expliquant leur fonction.

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    Des peintres comme Jacopo de Barbari (« Luca Pacioli avec son élève » - 1495 - Musée de Naples) ou Salvador Dali (« La dernière cène » - 1955 - National Art Gallery, Washington, USA) ont célébré les mystères du dodécaèdre.

    Le spécialiste qui a fait découvrir l’importance des dodécaèdres en bronze est le Français Julien de Saint-Venant, auteur d’une étude de 56 pages parue en 1907 à Nevers et intitulée Dodécaèdres perlés en bronze creux ajouré de l’époque gallo-romaine. À cette date, Saint-Venant a relevé l’existence de 41 dodécaèdres. Bien plus tard, en 1954, le chercheur suisse Waldemar Deonna réactualise le rapport de Saint-Venant en publiant Les dodécaèdres gallo-romaíns en bronze, ajourés et bouletés - À propos du dodécaèdre d'Avenches (Suisse).

    L’étude la plus récente date de fin 2013 : elle a été réalisée par l’archéologue autrichien Michael Guggenberger qui en recense 116, tous découverts uniquement en Europe du Nord. Parmi eux, une bonne moitié provient de France et d’Allemagne. Les autres ont été mis au jour en Autriche, Belgique, Grande-Bretagne, Hongrie, Pays-Bas, Suisse et ex-Yougoslavie. Il est curieux de noter leur absence dans tout l’espace méditerranéen (Italie, Grèce, Moyen-Orient, Espagne ou Afrique du Nord), région où l’Empire romain avait pourtant étendu sa domination. En effet, la trouvaille la plus méridionale en Europe est celle de la moitié d’un dodécaèdre, découvert en 1939 à Arles dans les ruines des thermes gallo-romains et exposé depuis au Musée Départemental Arles Antique.

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    Répartition géographique de 116 dodécaèdres. En rouge, les sites de découverte et, en gris, les endroits où sont exposés ceux dont on ignore la provenance (carte établie par l’archéologue autrichien Michael Guggenberger).

    L’existence d’un 117e dodécaèdre a été révélée dans le numéro 72 (paru en octobre 2007) de la revue Détection Passion, sous la plume du regretté Loïc Berton. Ce nouvel artefact n’est pas comptabilisé par l’archéologue autrichien Michael Guggenberger. Malheureusement, on sait peu de choses sur cet objet et sur son découvreur. Loïc nous apprend qu’il a été trouvé, à la fin des années 1990, sur les vestiges d’un modeste habitat gallo-romain situé dans un sous-bois au nord de Paris. À un mètre de ce dodécaèdre a aussi été mise au jour une statuette en bronze, haute de 10/15 cm et ressemblant à la déesse Junon, reine des dieux et protectrice du mariage. Cependant, je ne partage pas l’hypothèse consistant à dire que le dodécaèdre servait de socle à la statue et que ses ouvertures indiquaient les mois du calendrier : sur les 116 trouvailles de dodécaèdres, relevées par Guggenberger, on ne signale en effet aucune statuette à proximité.

    Enfin, lors de mon enquête pour rédiger cet article, j’ai trouvé par hasard sur Internet la photo d’un 118e dodécaèdre, totalement inconnu et, lui aussi, non référencé par Guggenberger : il a été trouvé par un Anglais du nom de Brian Campbell. Je suis parvenu à contacter ce dernier : il m’a alors dit l’avoir trouvé en 1989, dans son verger situé à Romford, petite ville à 25 km au nord-ouest de Londres qui existait à l’époque de l’occupation romaine sous le nom de Durolitum. D’un poids de 120 g et de 5 cm de hauteur, le dodécaèdre était coincé à 1,20 m de profondeur dans la souche d’un arbre et n’était accompagné d’aucun autre artefact qui aurait permis de le dater. Brian Campbell, ne comprenant pas ce qu’était sa trouvaille, m’a avoué l’avoir laissée pendant une dizaine d’années sur le rebord extérieur d’une des fenêtres de sa maison !

    Les dodécaèdres en bronze ont tous des points communs entre eux : ils possèdent 12 faces percées d’ouvertures circulaires de tailles différentes, ils ont une boule sur chacun des 20 sommets et ont été coulés selon la technique de la cire perdue. En revanche, parmi tous ceux découverts à ce jour, on n’en trouve aucun de la même dimension !

    Leur hauteur (distance entre deux faces opposées parallèles, sans compter les boules) varie de 4 à 10 cm, l’épaisseur de leur tôle fait 1 à 3 mm et leur poids va de 35 g à 1 044 g (ce dodécaèdre très lourd a été trouvé en 1768 à Carmarthen en Angleterre). Enfin, sur de nombreux exemplaires, on a remarqué que les deux ouvertures les plus grandes sont situées sur des faces opposées.

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    Sur le développement à plat du dodécaèdre trouvé à Saint-Parize-le-Châtel (Nièvre), on voit bien les différences de diamètre entre les ouvertures des 12 faces, ainsi que les ocelles (ronds avec un point central) qui les entourent.

    Si toutes les trouvailles se répartissent donc sur l’ancien territoire celtique plutôt que romain, la datation des dodécaèdres ne correspond pourtant pas à la civilisation celte : les spécialistes situent, en effet, leur création entre les IIe et IVe siècles après J.-C., donc à l’époque gallo-romaine.

    Cette datation a pu être déduite de l’étude de 35 trouvailles pour lesquelles on connaît le contexte archéologique avec une grande précision : 13 dodécaèdres ont été découverts dans des camps militaires, 6 dans des ruines de maisons antiques, 3 dans des champs, 3 dans une tombe, 3 dans le lit d’un fleuve, 2 dans des thermes (dont un, daté vers 250 après J.-C. et pesant 81 g, trouvé en Mayenne en 1995 par des archéologues à Jublains, l’antique Nouiodunum, capitale de la tribu gauloise des Diablintes), 2 accompagnant un trésor monétaire, 1 dans les ruines d’un théâtre, 1 dans un puits et 1 découvert en 1980 à proximité immédiate d'un sanctuaire celto-romain à Schwarzenacker (Allemagne), rasé en 276 après J.C. par les Alamans.

    Fait surprenant : aucun dodécaèdre n’a jamais été officiellement mis au jour à l’aide d’un détecteur de métaux !

    APPEL AUX LECTEURS DE MON BLOG !

    Si vous avez découvert un dodécaèdre en bronze, merci d'avoir la gentillesse de m’adresser une photo et de préciser le nom de la commune où a été faite la trouvaille. Mon email : jimandorla@sfr.fr

     

    À quoi pouvait donc servir ce type d’objet ?

    À ce jour, de très nombreuses hypothèses ont été proposées par les chercheurs. Certaines sont totalement fantaisistes ou même parfaitement absurdes, d’autres sont crédibles. On peut les classer en 7 grandes familles :

    - Une arme : casse-tête, pommeau d’épée... Cela me paraît peu crédible.

    - Un jouet : dé géant (mais quel nombre associer à chaque face ?), objet pour jeu d’adresse, bilboquet… Cette hypothèse ne me semble pas très convaincante.

    - Un instrument professionnel : mesureur d'angle pour l’arpentage (voir dessin), appareil pour faire des calculs en astronomie, outil pour calibrer la fabrication de tubes de métal, gabarit de bijoutier,… Approche intéressante.

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    Pour certains chercheurs, les dodécaèdres seraient des instruments utilisés par des professionnels pour mesurer des angles (par rapport à l’horizon) lors de l’arpentage, pour faire des calculs en astronomie,…

    - Un objet de culte religieux : porte-encens, amulette magique des druides, garniture de goupillon, instrument de divination astrologique (12 faces = 12 signes du zodiaque, mais dans ce cas à quel signe correspondrait chaque face ?)… Thèse peu crédible.

    - Un objet domestique : chandelier, porte-fleurs… Suggestion pas crédible.

    - Un objet servant à calculer la meilleure date pour semer le blé d’hiver en fonction de la position du soleil : cette thèse a été publiée en 1996 par le chercheur néerlandais Sjra Wagemans, ce qui expliquerait alors pourquoi les dodécaèdres ne sont présents que dans le nord de l’Europe. Hypothèse très intéressante.

    - Un objet servant à tricoter des gants de laine (qui n’étaient donc pas utiles dans le sud de l’Europe) : cette toute nouvelle hypothèse, que j’ai découverte lors de mes recherches, est démontrée dans une vidéo postée en 2014 par un certain Martin Hallett sur le site YouTube et est, à la fois, étonnante et pertinente (www.youtube.com/watch?v=poGapxsanaI). On y apprend aussi que la taille des doigts peut être calibrée grâce au diamètre des ouvertures du dodécaèdre ! Hypothèse étonnante et très crédible !

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    En 2014, Martin Hallett, un internaute anglais, a proposé une hypothèse originale pouvant expliquer la fonction d’un dodécaèdre : un objet servant à tricoter des gants de laine !

     

    200 après J.-C. : les sphères géantes du Costa Rica

    Appelée localement « Bolas grandes » (grandes boules), d’étonnantes sphères de pierre ont été découvertes dans les années 1930 dans une région du sud du Costa Rica (Amérique centrale) nommée Diquis Delta, située sur la côte pacifique, non loin de la frontière avec le Panama. On dénombre aujourd’hui environ 300 boules sur tout le territoire du Costa Rica.

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    La région, dans laquelle se trouvent la quasi-totalité des sphères de pierre, est nommée Diquis Delta (en jaune) : elle se trouve au sud du pays, sur la côte pacifique et non loin de la frontière avec le Panama.

    Ces sphères n’étaient connues que des habitants de la région, mais ceux-ci ignoraient tout de leur origine et de leur histoire.

    Il faut attendre l’implantation de la firme américaine United Fruit Company dans le Diquis pour que le monde apprenne l’existence de ces sphères : en effet, afin de réaliser une gigantesque plantation de bananiers, la compagnie doit défricher une partie de la jungle. Les ouvriers, travaillant sur le site, aperçoivent alors de nombreuses boules de pierre et, quand elles les gênent, n’hésitent pas à les mettre sur le côté afin de pouvoir passer avec leurs engins. Certaines ont même été pulvérisées volontairement (parfois à l’aide de dynamite !) car une rumeur, complètement absurde, se mit à parcourir la région qu’elles contenaient de l’or.

    Une jeune femme nommée Doris Stone (nom qui signifie « pierre » en anglais… étrange coïncidence !), dont le père travaille comme cadre chez United Fruit Company, se passionne pour ces sphères mises au jour dans la jungle. Elle finit par rédiger un article qui paraît en 1943 dans la revue American Antiquity et qui attire l'attention du docteur Samuel Lothrop (1892-1965), chercheur au musée Peabody d'archéologie et d'ethnologie, dépendant de la célèbre université américaine Harvard. Lothrop avait auparavant déjà visité de nombreux sites archéologiques en Argentine, au Panama et au Mexique.

    En 1948, il décide de se rendre au Costa Rica avec son épouse Eleanor : au total, il étudiera 186 boules dont le diamètre s’étale de quelques centimètres jusqu’à 2,40 m pour la plus grande, qui pèse environ 16 tonnes ! Il publiera ses conclusions, quinze ans plus tard en 1963, dans un livre intitulé Archaeology of the Diquís Delta.

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    Samuel Lothrop et son épouse Eleanor posent devant l’une des 186 sphères qu’ils ont étudiées. Quinze ans après cette expédition de 1948, Lothrop publiera ses conclusions dans un livre intitulé « Archaeology of the Diquís Delta ».

    Les boules ont été taillées dans une roche d’origine volcanique (appelée « gabbro ») provenant du lit du fleuve Terraba, à une cinquantaine de kilomètres de l'endroit où la majorité des sphères ont été découvertes. On ignore comment elles ont pu être transportées de ce fleuve jusqu’aux endroits où elles ont été trouvées… sachant que certaines étant même placées au sommet de collines !

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    Les boules ont été taillées dans une roche d’origine volcanique à une cinquantaine de kilomètres de l'endroit où la majorité des sphères ont été découvertes. Certaines ont même été trouvées au sommet de collines !

    Lothrop a cherché à savoir à quelle époque ces sphères ont pu être taillées : pour cela, il a recherché des morceaux de poterie sous les sphères et a pu les dater de différentes périodes s’étalant entre 200 et 1 500 après J.-C. Ces boules ont donc été façonnées à l’ère précolombienne, c’est-à-dire avant l’arrivée de Christophe Colomb qui débarqua ici en 1502, lors de son quatrième voyage. Mais ces boules ne sont signalées dans aucun des documents historiques rédigés par les colons espagnols : peut-être parce qu’elles étaient alors enfouies dans la jungle et donc pas visibles.

    Autre interrogation : comment ont-elles pu être réalisées avec une forme sphérique aussi parfaite ? Pour John Hoopes, professeur d’anthropologie à l’université du Kansas, les créateurs ont façonné les boules avec des marteaux de pierre.

    Cependant, au Costa Rica, une tradition locale circule disant que les anciens habitants avaient créé une mixture à base de plantes qui permettait de ramollir la pierre pour la travailler ! Cette rumeur, à première vue fantaisiste, est pourtant cohérente avec les récentes recherches du scientifique français Joseph Davidovits de l’Institut Géopolymère de Saint-Quentin (France), inventeur de la chimie de géopolymérisation. Pour lui, ces boules (mais aussi les pyramides d’Égypte) ont été construites en pierre calcaire reconstituée et n’ont pas été taillées et transportées sur des traîneaux et des rampes. Davidovits a démontré que des acides contenus dans certaines plantes (rumex, agave, bourse à Pasteur…) permettent, en effet, de dissoudre le carbonate de calcium contenu dans les pierres calcaires ou dans le marbre.

    À quoi servaient donc ces sphères ? À ce jour, les hypothèses sont nombreuses : représentation du système solaire (on a découvert des alignements de 4 ou 5 pierres), pierres tombales, balises pour les navigateurs (mais la quasi-totalité des pierres ont été trouvées loin des côtes), objets de culte religieux... Il existe aussi des thèses plus ésotériques faisant état du passage d’extraterrestres ou d’habitants de l’Atlantide ! 

    Des sphères ont même été découvertes sur une plage du Costa Rica, au bord de l’océan Pacifique : on ne comprend pas pourquoi, et depuis quand, elles se trouvent là.

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    Des sphères ont aussi été découvertes sur une plage non fréquentée du Costa Rica, au bord de l’océan Pacifique : on ne comprend pas pourquoi, et depuis quand, elles se trouvent précisément là.

    À noter que d’autres sphères ont été découvertes ailleurs : au sud de la Nouvelle-Zélande, sur la plage de Koekohe, où on les appelle Moeraki Boulders (rochers Moeraki).

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    Les "Moeraki Boulders" sur la plage de Koekohe (Nouvelle-Zélande).

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    Des "Moeraki Boulders" détruites par l'érosion.

    Plus récemment (avril 2016), en Bosnie, l'archéologue Semir Osmanagic a mis au jour, dans une forêt près de la ville de Zavidovici, une sphère d’environ 2,50 m de diamètre qu’il estime « avoir été sculptée par une ancienne civilisation qui daterait de plus de 1 500 ans ».

    Pour Mandy Edwards, chercheuse à la School of Earth, Atmospheric and Environmental Sciences de l'Université de Manchester : « Cette sphère de Bosnie pourrait être plutôt le résultat d'un processus de concrétion. Autrement dit, du matériau minéral naturel aurait précipité dans les cavités laissées dans les sédiments et se serait assemblé, formant une structure sphérique ».

    Autres hypothèses évoquées par différents chercheurs à propos de toutes ces sphères : ce sont des météorites, des oeufs de dinosaures pétrifiés ou, plus délirant, des artefacts laissés par des visiteurs extraterrestres !

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    L' archéologue bosniaque Semir Osmanagic pose auprès de la sphère qu'il a découverte en avril 2016 dans une forêt, près de la ville de Zavidovici.

     

    340 après J.-C. : le disque astrologique de Chevroches

    En 2001, lors de fouilles archéologiques préventives menées par l’INRAP (Institut de recherches archéologiques préventives) avant la construction d’un village de vacances à Chevroches, une bourgade située près de Clamecy (Nièvre), des archéologues découvrent deux trésors monétaires accompagnés d’objets métalliques en bronze, fer et plomb.

    Trois ans plus tard, de nombreux artefacts sont envoyés pour restauration au Laboratoire d'archéologie des métaux de Jarville (Meurthe-et-Moselle). Parmi eux, un minuscule disque qui avait été identifié, à l’époque de sa découverte, comme un banal élément de harnais de cheval.

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    Le minuscule disque en tôle de bronze, découvert lors des fouilles archéologiques préventives à Chevroches (Nièvre), comporte des inscriptions ciselées sur son pourtour.

    En l’examinant de plus près, un chercheur s’aperçoit que ce disque en tôle de bronze, mesurant 6,5 cm de diamètre, est bombé (probablement pour figurer sur un support en forme de boule) et qu’il comporte des inscriptions ciselées sur son pourtour, n’ayant pas été décelées lors de sa découverte !

    Le disque est divisé en 12 secteurs égaux de 30° chacun, dans desquels sont gravés trois mots superposés, en caractères grecs : la ligne extérieure correspond aux 12 mois égyptiens, la ligne médiane aux 12 signes du zodiaque et la ligne intérieure aux 12 mois romains. La lecture se fait à partir de Thôth, dieu lunaire et premier mois du calendrier égyptien, qui commence à la date de notre 28 août (le 29 pour les années bissextiles). Il correspond au signe zodiacal de la Vierge.

    Un orifice circulaire de 5 mm de diamètre a été percé au sommet de l’objet afin, semble-t-il, de laisser passer un axe muni probablement d’une flèche qu’on pouvait faire tourner pour indiquer l’un des secteurs.

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    Le disque de Chevroches est divisé en 12 secteurs de 30° chacun, dans lesquels sont inscrites en grec trois lignes de mots superposés : à l’extérieur les mois égyptiens, au milieu les signes du zodiaque et à l’intérieur les mois romains.

    On pense que ce disque servait à dresser l’horoscope d’une personne en vue de lui prédire son avenir. C’est ce que les astrologues ou les voyants appellent aujourd’hui un « support ». La petite taille du disque s’explique probablement par le fait que son propriétaire devait pratiquer l’astrologie de façon itinérante, en voyageant d’une ville à l’autre dans la Gaule de l’époque.

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    Dans l’Antiquité, astrologues, mathématiciens et astronomes étaient souvent confondus car ils observaient les astres dans le ciel et réalisaient de nombreux calculs.

    Selon les archéologues, cet objet est totalement unique dans le monde gallo-romain et aurait été façonné avant 340 après J.-C. En effet, cette année-là, l’empereur romain Constant Ier, qui régna de 337 à 350, promulgue un édit « punissant de mort tout mathématicien, astrologue ou chercheur du ciel » (notez que le mot "astronome" n'existait pas encore à l'époque !).

    La sentence était terrible : tout citoyen romain, convaincu de posséder un objet servant à faire de la divination, était décapité ou livré aux fauves lors de jeux du cirque ! Il s’agissait donc du même châtiment que celui infligé aux Chrétiens pendant les trois premiers siècles de notre ère.

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    En 340 après J.-C., l’empereur romain Constant Ier promulgue un édit, livrant aux fauves tout citoyen romain, convaincu de posséder un objet servant à faire de la divination (tableau de Jean-Léon Gérôme - 1885 - Walters Art Gallery, Baltimore, USA).

     FIN

     

  • ACTUALITÉS

    2e édition du Salon de la Détection : à ne pas manquer !

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    ⊗ Nombreux stands-exposition de fabricants et de revendeurs de matériel de détection

    Conférence-présentation de la création de l’ECMD (« Conseil Européen pour la Détection Métallique »), qui regroupe toutes les Fédérations d’Associations dans les pays européens

    ⊗ Conférence du « Plombier Gaulois » (Association Alsace-Prospection) sur les différentes actions menées auprès des Administrations Française et Européenne

    ⊗ Conférence de Bertrand sur "La discrimination en détection : techniques et utilisation"

    J’aurai le plaisir de dédicacer, sur le stand de la revue DÉTECTION PASSION, mes deux livres :

    " 60 trésors fabuleux à découvrir - Leur histoire détaillée, leur composition précise, leur localisation supposée "

     " La radiesthésie - Maîtrisez l'art du pendule et de la baguette "

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  • ARTEFACTS MYSTÉRIEUX (1)

    Enquête sur 7 énigmatiques artefacts de l’Antiquité (1ère partie)

    Par Jacques Mandorla

    Auteur de "60 trésors fabuleux à découvrir"

    (Éditons Trajectoire)

    272 pages - 356 illustrations en couleurs - 25 €

    Disponible sur www.amazon.fr, www.fnac.fr et en librairie

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    Plusieurs objets, datant de l’Antiquité, posent des énigmes quasiment insolubles aux archéologues et aux historiens. Voici les 7 artefacts les plus surprenants existant sur Terre, dont la fonction n’est toujours pas parfaitement identifiée à ce jour : le disque en argile de Phaistos, le disque céleste de Nebra, la pile électrique de Bagdad, l’horloge astronomique d’Anticythère, les étranges dodécaèdres en bronze, les sphères géantes du Costa Rica et le disque astrologique de Chevroches.

    Dans ce premier article, partons à la découverte des 4 premiers étonnants trésors archéologiques, classés dans l’ordre chronologique de la date présumée de leur création : le disque en argile de Phaistos, le disque céleste de Nebra, la pile électrique de Bagdad, l’horloge astronomique d’Anticythère.

    1 700 avant J.-C. : le disque en argile de Phaistos

    Le 3 juillet 1908 à Phaistos (Crète), l’archéologue italien Luigi Pernier fait une découverte très spectaculaire en exhumant un disque en argile comportant, sur chaque face, une écriture énigmatique. Juste à côté de cet objet se trouvait un morceau de tablette comptable, gravée de signes en Linéaire A, une écriture utilisée dans la Crète ancienne entre 1 800 et 1 500 avant J.-C. et toujours pas déchiffrée à ce jour.

    Le disque mesure environ 16 cm de diamètre pour 1,9 cm d’épaisseur. Il est aujourd’hui exposé au musée archéologique d’Héraklion, la capitale de la Crète.

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    Sur les 2 faces, on dénombre 45 signes différents, appelés aussi pictogrammes, dont certains reviennent plusieurs fois. Au  total, on compte 241 signes : 123 sont répartis dans 31 cases sur la face A et 118 dans 30 cases sur la face B, tous réalisés à l’aide de poinçons imprimant chaque dessin dans l’argile fraîche, avant que celle-ci n’ait été passée au four.

    Les trois signes reproduits le plus souvent sont « le guerrier à la crête », gravé 19 fois, « le bouclier » présent 17 fois et « la peau de bête » 15 fois. Certains signes sont très explicites parce que leur dessin s’interprète de façon immédiate : aigle, poisson, serpent, bâton, hache, fleur,… D’autres sont des personnages plus difficiles à interpréter. Et certains sont incompréhensibles.

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    Les 45 pictogrammes différents, figurant sur les deux faces du disque, ont été classés et numérotés de 1 à 45 par l’archéologue anglais Arthur Evans.

    Ces signes sont disposés comme dans nos « jeux de l’oie » modernes : les cases se suivent en une spirale partant de l'extérieur et se dirigeant vers le centre. L’archéologue Luigi Pernier pense que les signes du disque doivent se lire en partant du centre et en allant vers l’extérieur car les différents personnages du disque se déplacent ou regardent vers la droite.

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    Dessins précis figurant sur les deux faces du disque.

    Réussir à savoir quand ce disque a été réalisé n'est pas chose facile. En effet, personne n’étant parvenu, à ce jour, à déchiffrer les signes figurant sur les deux faces, on ne dispose d’aucune information qui permettrait une datation, comme par exemple des noms de rois, de lieux, de batailles,… De plus, l'absence dans l’argile de toute trace de matière organique (bois, pollens, insectes…) empêche d’utiliser la technique habituelle de datation au Carbone 14. Luigi Pernier, en observant de nombreux débris de céramiques retrouvés près du disque, a estimé l’âge de fabrication du disque entre 1 700 et 1 620 avant J.-C.

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    C’est dans le petit « compartiment », au premier plan à droite, que Luigi Pernier  a découvert le disque d’argile gravé d’une écriture énigmatique. (C) Philippe Plagnol

    Depuis 1908, tous les spécialistes qui cherchent à résoudre l’énigme de cette écriture se trouvent devant une difficulté majeure : le disque ne comporte pas, à côté des pictogrammes, une seconde écriture qui serait déjà connue. Cela aurait permis de procéder comme pour l’étude de la pierre de Rosette, découverte en 1799 au nord de l’Égypte par des soldats de Napoléon : la cohabitation de trois écritures différentes d’un même texte (hiéroglyphes en haut, démotique au milieu et grec ancien en bas) avait, en effet, donné à Jean-François Champollion les clés pour parvenir à déchiffrer l’écriture sacrée des anciens Égyptiens.

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    La Pierre de Rosette, découverte en 1799 au nord de l’Égypte par des soldats de Napoléon, a permis à Jean-François Champollion de déchiffrer les hiéroglyphes en 1822.

    Pour la plupart des chercheurs, le texte du disque de Phaistos serait écrit en grec ancien. Parmi les essais de déchiffrement qui ont été proposés à ce jour, on relève pratiquement autant d’hypothèses qu’il y a de chercheurs : calendrier astral, hymne guerrier, éloge funèbre, hymne à la déesse de la fertilité, document comptable, prière, manuel pour prévoir l’avenir, inscription magique, liste d’offrandes faites à un temple, traité politique, décret juridique, invitation à la fête des fleurs, plan d’un palais crétois, démonstration mathématique, appel à la guerre, partition musicale, jeu de société... Des interprétations ésotériques farfelues ont même été émises, évoquant un document provenant de l’Atlantide ou encore un message des extraterrestres !

    Parmi la centaine de propositions existantes, voici les plus notables. En 1976, le chercheur russe Vladimir Georgiev suppose que le disque relate l’histoire du roi de Crète Minos. En 1996, Derk Ohlenroth croit reconnaître une offrande faite à Zeus, afin de calmer son courroux après l’éruption du volcan de Santorin, qui s’est produite vers 1 600 av. J.-C. En 2001, le mathématicien scandinave Ole Hagen considère être en présence d’un calendrier astronomique indiquant les différentes phases de la Lune. En 2003, l’ingénieur tchèque Petr Kovar suggère que les signes sont écrits en langue slave archaïque et relatent la confession d’une esclave retenue en captivité par le roi de Crète.

    En 2013, l’ingénieur français Philippe Plagnol estime qu’il pourrait être lié aux bagues minoennes du XIVe siècle av. J.-C. et à la Palestine. En 2014, Gareth Owens, chercheur en linguistique de l'Institut technologique de Crète, et John Coleman, professeur de phonétique à Oxford, estiment qu’il s’agit d’un texte de prière à la déesse-mère.

    À ce jour, et malgré toutes les recherches menées depuis plus d’un siècle, le mystère du disque de Phaistos n’est toujours pas entièrement résolu !

     

    1 600 avant J.-C. : le disque céleste de Nebra

    Si des policiers suisses n’avaient pas interpellé des revendeurs allemands d’objets archéologiques provenant de pillages, on ignorerait probablement encore l’existence du « disque de Nebra ».

    La scène se passe à l’hôtel Hilton de Bâle le 23 février 2002 : de vrais policiers, jouant les faux acheteurs, arrêtent un couple qui leur propose, pour 350 000 euros (!), un lot comprenant deux épées, des bracelets, trois haches et un énigmatique disque, rehaussé de plaques d’or incrustées. Tous ces artefacts, provenant d’un même dépôt, sont en bronze.

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    Placé en garde à vue, le couple finit par avouer avoir acheté ce lot pour 18 000 euros. La transaction s’est faite dans son restaurant, situé dans la ville de Neuss près de Cologne. Les enquêteurs découvrent alors, avec stupeur, que c’est le lieu de rendez-vous de nombreux utilisateurs de détecteurs de métaux qui pillent des sites archéologiques, puis viennent y vendre leurs trouvailles !

    Le lot confisqué a été trouvé par deux prospecteurs qui arpentaient, en juillet 1999, une petite butte boisée de 250 m de hauteur, appelée mont Mittelberg, en Saxe-Anhalt (Allemagne centrale), près de la ville de Nebra/Unstrut. Les deux détectoristes seront condamnés en septembre 2003 à une peine de prison avec sursis et à 250 heures de travail d’intérêt général.

    Alerté par les enquêteurs, l’archéologue Harald Meller, spécialiste de la civilisation de l’Âge du Bronze, se rend sur le lieu de la découverte indiqué par les détectoristes et identifie alors les traces d’une enceinte circulaire de 300 m environ, au centre de laquelle ont été trouvés les objets qui faisaient vraisemblablement partie d’un dépôt cultuel. L’analyse par la technique du Carbone 14, effectuée peu après, a permis de dire que les objets datent de 1 600 avant J.-C.

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    Le disque fait 32 cm de diamètre, 2 mm d’épaisseur et pèse 2 100 g. Il représente, d’après l’archéologue Harald Meller, une vue du ciel sur fond vert, comprenant plusieurs éléments cosmiques : le Soleil (cercle), la Lune (croissant), 7 points groupés entre le Soleil et la Lune (peut-être la constellation des Pléiades : dans la mythologie grecque, celles-ci symbolisaient les sept filles d’Atlas), 23 points (étoiles) et deux arcs de cercle (solstices d’été et d’hiver ? lignes d’horizon ? barques célestes ?).

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    Dans la mythologie grecque, les Pléiades symbolisaient les sept filles d’Atlas : sur le disque de Nebra, cette constellation est représentée par 7 points groupés, entre le Soleil et la Lune (tableau de Elihu Vedder – Met de New York - 1885).

    Le disque pourrait donc être une représentation du ciel faite par un observateur situé en Allemagne il y a 3 600 ans : ce serait alors la configuration la plus ancienne de la voûte céleste.

    Il est intéressant de noter que la constellation des Pléiades jouait, dans l’Antiquité, un rôle important dans l'établissement des calendriers agricoles (dates de semailles et de moissons).

    Le disque (ainsi que de nombreux autres objets archéologiques trouvés sur le site) est maintenant exposé dans un musée nommé « Arche Nebra », spécialement bâti en 2007 sur le lieu même de la découverte.

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    L'Arche Nebra », musée spécialement bâti en 2007 sur le lieu même de la découverte.

     

    250 avant J.-C. : la pile électrique de Bagdad

    Lors de fouilles archéologiques effectuées en 1930 sur le site montagneux de Khujut Rabu, au sud-est de Bagdad (Irak), les chercheurs de la Direction générale des Antiquités irakiennes ont trouvé de nombreux objets (verreries, statuettes de terre, tablettes gravées…) dans les ruines d'un village occupé jadis par les Parthes, peuple semi-nomade originaire de la Perse antique qui a vécu dans la région vers le IIIe siècle avant J.-C.

    Tous les objets ramassés lors de cette mission sont alors rangés négligemment dans une caisse portant l’étiquette « Objets de culte non classés » et qui est ensuite remisée dans les réserves du musée.

    Il faut attendre 1936 et l’arrivée de l’artiste-peintre et archéologue amateur autrichien Wilhelm König, nommé conservateur du Musée national d’Irak, pour redécouvrir la caisse et son contenu. Un objet retient plus particulièrement l’attention de König : « C'est un instrument qui ressemble à un vase d'argile jaune clair dont le col aurait été ôté. Il contient un cylindre de cuivre, fermement maintenu par du bitume. Le vase mesure 15 cm de haut pour un diamètre de 7,5 cm. Le tube cylindrique est une feuille de cuivre recourbée de 9 cm de long et d'un diamètre de 26 mm. À l'intérieur se trouve une tige de fer complètement oxydée dont l'extrémité supérieure dépasse du bouchon de 1 cm environ. Elle est recouverte d'une couche gris-jaune d'un métal largement oxydé qui ressemble à du plomb. L'extrémité inférieure de la tige de fer n'atteint pas le fond du cylindre, sur lequel se trouve une couche de bitume de 3 mm d'épaisseur. Tous les éléments de l'objet ont été assemblés et examinés séparément. Après ces opérations, il est apparu de façon évidente qu'il ne pouvait s'agir que d'un élément électrique. Il ne manquait qu'un liquide acide ou alcalin pour qu'il soit complet ».

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    Les trois éléments de la pile de Bagdad : de gauche à droite, le vase en céramique de 15 cm de haut, le cylindre de cuivre de 9 cm et la tige de fer complètement oxydée.

    Quarante-deux ans plus tard, en 1978, lors d’une exposition sur l'Irak au musée Roemer et Pelizaeus d'Hildesheim en Allemagne, l’égyptologue Arne Eggebrecht, directeur de ce Musée, est intrigué par cet objet. Il décide d’en construire une réplique, parvient à faire fonctionner la pile et, après avoir fait passer un courant électrique, réussit à recouvrir une statuette en argent d'une fine couche d'or en l’immergeant dans une solution de cyanure d'or.

    Jusqu’à présent, les archéologues n’expliquaient la méthode de dorure à l’aide d’une feuille d'or, utilisée dans l’Antiquité, que de deux façons : par placage ou par cloutage. Avec sa copie de la pile de Bagdad, Eggebrecht a pu fabriquer en un peu moins de deux heures un objet parfaitement doré, comme permet de le faire la technique moderne dite de galvanoplastie.

    Pour que cette pile antique fonctionne selon le principe de celle inventée par le physicien italien Alessandro Volta en 1800 (un empilement de disques de zinc et de cuivre, séparés par un morceau de tissu imbibé d’eau salée), il suffit juste de rajouter des fils de connexion et de mettre de l’acide pour déclencher la réaction.

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    La pile inventée en 1800 par le physicien italien Alessandro Volta : un empilement de disques de zinc et de cuivre, séparés par un morceau de tissu imbibé d’eau salée.

    La pile testée par Eggebrecht a généré une tension comprise entre 0,5 et 1 volt. Pour obtenir un courant plus puissant, il est nécessaire d’associer plusieurs piles entre elles : or, d’autres exemplaires de la pile dite de Bagdad ont été trouvés dans les fouilles de Khujut Rabu, ce qui laisse penser que les Parthes connaissaient ce principe.

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    Pour l’égyptologue Arne Eggebrecht, cet objet servirait à recouvrir une statuette métallique d'une fine couche d'or, en l’immergeant dans une solution de cyanure d'or et en faisant passer un courant électrique.

    Aujourd’hui, les archéologues restent divisés sur l'utilisation réelle de cet artefact : certains adhèrent à l’hypothèse de la pile, mais d’autres penchent plutôt pour un objet à connotation magique (en insérant, dans le cylindre de cuivre, de petits rouleaux de textes religieux) ou encore pour un appareil servant à réparer les trous dans les outres de peau, récipients permettant d’emporter de l’eau dans le désert.

                                                  

    100 avant J.-C. : l’horloge astronomique d'Anticythère

    Cet étrange artefact a été découvert en 1900 par des pêcheurs d’éponges grecs, dans une épave gisant à une quarantaine de mètres de profondeur, au large de l’île d’Anticythère, située au nord-est de la Crète. 

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    À gauche, l’objet remonté par les plongeurs et, à droite, sa photo aux rayons X, réalisée en 1971 par la Commission grecque de l'énergie atomique, à la demande du physicien anglais Derek de Solla Price.

    À cette époque, l’équipement technique de plongée étant très rudimentaire (épaisses semelles de plomb et gros scaphandre relié à la surface par un tuyau), les pêcheurs étaient obligés de prendre d’énormes risques. Résultat : on remonte à la surface un mort et deux paralysés parmi les plongeurs de l’expédition !

    Les trouvailles dans l’épave sont nombreuses et de grande qualité : amphores, pièces de monnaies, bijoux et surtout statues de bronze et de marbre, dont la plus belle sera baptisée « L’éphèbe ». Grâce aux monnaies, on a pu préciser que le naufrage avait eu lieu en l’an 86 avant notre ère, que le navire était romain, provenait de Rhodes et se dirigeait vers l’Italie.

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    Parmi le trésor trouvé en 1900 par les plongeurs d’Anticythère figurent des amphores, des pièces de monnaies, des bijoux et surtout des statues de bronze et de marbre, dont la plus belle a été baptisée « L’éphèbe ».

    Parmi les objets remontés par les plongeurs se trouvent des morceaux de bronze corrodé, recouverts de concrétions de calcaire et de corail, le tout maintenu par les restes d'une structure en bois.

    Deux ans plus tard, l’archéologue grec Valerios Stais, directeur du Musée national d’archéologie d’Athènes, alors qu’il étudie le bloc, remarque la présence de roues dentées : il en déduit qu’il s’agit des restes d’un astrolabe, instrument qui permet de mesurer la hauteur des astres et de lire l'heure en fonction de la position des étoiles ou du soleil.

    Cette machine est composée de 82 éléments dont 32 roues dentées, 5 cadrans et des aiguilles mobiles. L'ensemble mesure environ 21 centimètres sur 16 et fait 5 cm d'épaisseur. On y a déchiffré des inscriptions grecques qui permettent, d'après les caractères, d’en dater la fabrication aux alentours de 100 avant J.-C. Cette date écarte alors la possibilité, relevée par certains chercheurs, que ce mécanisme puisse avoir été construit par Archimède, puisque le célèbre savant vécut en Sicile de 287 à 212 avant J.-C.

    L’artefact pourrait alors avoir été conçu dans l’île de Rhodes (d’où venait le navire) car deux astronomes exceptionnels y ont vécu dans l’Antiquité. Le premier fut Hipparque de Nicée (180-126 avant J.-C.), célèbre mathématicien et astronome grec, inventeur des tables trigonométriques dont il se servait pour calculer les tailles du Soleil et de la Lune, et leurs distances par rapport à la Terre. Le second se nommait Posidonios d'Apamée (135-51 avant J.-C.), un savant et philosophe stoïcien. Or, on possède un intéressant témoignage du célèbre homme politique romain Cicéron qui révèle, dans son livre De la nature des dieux, avoir vu à Rhodes un globe créé par Posidonios et reproduisant les mouvements des planètes du système solaire.

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    Posidonios a inventé à Rhodes, vers 100 avant J.-C., un globe reproduisant les mouvements des planètes du système solaire, instrument qui pourrait être celui trouvé dans une épave au large de l’île d’Anticythère.

    Puis, l’objet d'Anticythère est oublié dans le musée d’Athènes pendant plus de 50 ans, jusqu’en 1958 : alors qu’il visite le musée, un universitaire anglais du nom de Derek de Solla Price, titulaire de deux doctorats (physique expérimentale et histoire des sciences), est intrigué par l’artefact. Dans un article publié l’année suivante dans la revue Scientific American, le chercheur estime qu’il s’agit d’une sorte d’horloge astronomique sans balancier, conçue comme une machine à calculer les phases de la lune et la position des planètes connues à l’époque. Pour lui, ce serait un « antique ordinateur grec » !

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    Derek de Solla Price présente une reconstitution de l’artefact d’Anticythère : pour lui, il s’agit d’une sorte de machine à calculer les phases de la lune et la position des planètes connues à l’époque. Il l’a qualifiée d’antique ordinateur grec !

    Bien plus tard, en 1971, Solla Price demande à la Commission grecque de l'énergie atomique de passer l’objet aux rayons X et déclare alors : « Je dois avouer qu'au cours de ces investigations, je me suis très souvent réveillé la nuit pour me demander s'il était possible de réfuter l'évidence des textes, des inscriptions, du style et du contenu astronomique du mécanisme qui convergeaient tous résolument vers le premier siècle avant J.-C. Le mécanisme d'Anticythère doit incontestablement être considéré comme l’une des plus grandes inventions mécaniques de tous les temps ».

    Dans la seconde partie de cet article, nous étudierons les trois autres objets de l’Antiquité posant des énigmes, quasiment insolubles, aux archéologues et aux historiens : les étranges dodécaèdres en bronze, les sphères géantes du Costa Rica et le disque astrologique de Chevroches.

    À SUIVRE

  • MEL FISHER ET LE TRÉSOR DE L'ATOCHA (2)

    Poursuivant son rêve d'enfant, Mel Fisher a retrouvé l'épave de l'Atocha... et son fabuleux trésor ! (2e partie)

    Extrait du livre de Jacques Mandorla

    "60 trésors fabuleux à découvrir"

    (Éditons Trajectoire)

    272 pages - 356 illustrations en couleurs - 25 €

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    La découverte de l’épave

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    Eugene Lyon a non seulement identifié la composition du trésor embarqué sur l’Atocha, mais il apporte aussi une précision géographique capitale en affirmant qu’il faut concentrer les recherches près des Marquesas Keys.

    Fisher n’hésite pas : il déplace son matériel et son équipe dans cette zone. Confiant, il répète tous les matins à qui veut l’entendre : « Today is the Day ! », qu’on pourrait traduire par « C’est aujourd'hui le grand jour ! ». Pourtant, les mois défilent et toujours rien : même ses plus fidèles supporteurs se mettent à douter.

    Puis, un jour de juin 1975 : Bingo ! Les plongeurs remontent une lourde chaîne en or, un splendide crucifix en or incrusté d’émeraudes, des lingots d'argent, des milliers de pièces d'argent et d'or, un astrolabe rarissime, des objets sacerdotaux et plusieurs lingots d'or.

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    Un drame terrible frappe Mel Fisher !

    Le 20 juillet 1975 au matin, Fisher n’aperçoit plus le Northwind, le bateau sur lequel vit Dirk, l’un de ses trois fils. Très vite, on se rend compte que l'embarcation a coulé pendant la nuit, emprisonnant trois personnes dans sa coque d'acier : Dirk, son épouse Angel et Rick Gage, un plongeur de l’équipe.

    Effondré, Fisher songe à tout arrêter, mais ses associés l’exhortent à continuer. Ce qu’il fait, presque à contrecoeur. Les recherches se poursuivent encore pendant plusieurs années, mais l’essentiel du trésor n’est toujours pas mis au jour.

    Il faudra attendre un jour de mai 1985. Kane, le second fils de Fisher remonte à la surface une impressionnante quantité d'émeraudes, dont l'une fait 77 carats : elle est évaluée par un expert à plus d'un million de dollars ! On a pu établir que toutes ces émeraudes proviennent des gisements de Muzo en Colombie, exploités par les Espagnols dès 1594.

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    Quelques-unes de 2 615 émeraudes, posées sur un tapis de chaînes en or !

    Quelques semaines plus tard survient la fabuleuse découverte du 20 juillet 1985 : ce jour-là, Kane et ses plongeurs mettent la main sur des lingots d'argent, des pièces de huit reales en or, des lingots d'or, d'autres émeraudes… Kane vient de tomber sur l’essentiel du trésor de l’Atocha, exactement 10 ans, jour pour jour, après le drame qui avait coûté la vie à son frère Dirk. Coïncidence ou signe du destin ?

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    Un plongeur de l’équipe de Mel Fisher vient de découvrir une énorme chaîne en or et trois broches du même métal !

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    À gauche, une monnaie de 2 escudos en or, frappée à Séville (Espagne), d’un poids de 6,7 g et d’un diamètre de 22 mm : elle cote 10 000 euros.

    À droite, une pièce de 8 reales en argent, frappée en 1618 à Potosi (Bolivie), d’un poids de 26,5 g et d’un diamètre de 36 mm : elle cote 1 200 euros.

    Le contenu détaillé du trésor

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    Voici la liste de toutes les trouvailles remontées de l’épave de l’Atocha par Mel Fisher et son équipe :

    - 115 lingots et disques d’or (pour un poids de 100 kg) sur les 125 répertoriés sur le livre de connaissement,

    - 27 chaînes en or,

    - des milliers de pièces en or,

    - 2 615 émeraudes (d’un demi-carat à 77 carats),

    - 58 broches en or avec émeraudes,

    - 115 000 pièces d’argent,

    - 969 lingots d’argent sur les 1 038 répertoriés,

    - 305 lingots de cuivre sur les 582 enregistrés,

    - 606 objets précieux : coupes en or, chandeliers, plateaux, gobelets, cruches en argent, bijoux religieux (croix, pendentifs, médailles…)

    - 3 astrolabes (principal instrument de navigation au XVIe siècle, l’astrolabe permet de trouver sa route en prenant des mesures sur les étoiles et sera remplacé au XVIIIe siècle par le sextant).

    À noter que les plongeurs ont trouvé de nombreux objets précieux qui n’étaient pas indiqués sur le livre de connaissement… car il s’agissait de biens personnels emportés par de riches colons espagnols qui retournaient au pays, à bord de l’Atocha !

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    Un disque d’or de 3 kg retrouvé dans l'épave de l’Atocha.

    Une partie du trésor est vendue aux enchères

    Afin de pouvoir payer tous les actionnaires de la société " Treasure Salvors " et donner sa part de 25% à l’État de Floride, Mel Fisher décide de vendre une petite partie du trésor aux enchères. Organisée les 14 et 15 juin 1988 par la Maison Christie’s de New York, la vente rapporte plusieurs dizaines de millions de dollars.

    L’une des vedettes de cette vente est une superbe croix en or massif, incrustée de neuf émeraudes en cabochons, vendue un million de dollars !

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    Un astrolabe est vendu 132 000 dollars. Un énorme lingot d’or de 2 kg a trouvé preneur pour 54 000 dollars.

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    Après plus de vingt années de recherches, Fisher a donc été largement récompensé de sa patience et de sa ténacité. Son extraordinaire aventure a ensuite servi d’exemple à de nombreux chercheurs de trésors.

    C’est probablement en pensant à eux que Mel Fisher, avant de mourir en 1998, a déclaré : « Je pense que ma persévérance a fini par payer. Si je dois résumer ma recherche, je dirais que le point le plus important est de se trouver pile au bon endroit et de faire son travail sérieusement. Et si certains vous critiquent par jalousie, ça doit passer par une oreille et sortir par l’autre ! Il ne faut penser qu’à une seule chose : continuer à chercher. Et le jour où, comme moi, vous découvrez que le fond de la mer est recouvert de pièces d’or, vous n’oublierez plus jamais cette image ! ».

    Et les trouvailles continuent !

    Depuis la disparition de Mel Fisher, ses deux fils continuent de fouiller, sans relâche. Et le miracle se poursuit : ils trouvent l’épave du Santa Margarita, un autre galion de la flotte qui accompagnait l’Atocha et qui a sombré en même temps que lui. Et il ne se passe pas une seule semaine sans qu’un plongeur ne trouve de nouveaux lingots d’or ou de nouvelles pièces de monnaie.

    S’agit-il du reste des trésors de l’Atocha et du Santa Margarita ou bien des cargaisons précieuses des 6 autres vaisseaux qui accompagnaient ces deux navires ? Les fils Fisher gardent le secret.

    Une seule chose est certaine : l’estimation de la valeur des trouvailles à 300 millions de dollars, que Mel Fisher avait faite en 1964, est aujourd’hui nettement dépassée et réévaluée à 450 millions !

    FIN

  • MEL FISHER ET LE TRÉSOR DE L'ATOCHA (1)

    Poursuivant son rêve d'enfant, Mel Fisher a retrouvé l'épave de l'Atocha... et son fabuleux trésor ! (1ère partie)

    Extrait du livre de Jacques Mandorla

    "60 trésors fabuleux à découvrir"

    (Éditons Trajectoire)

    272 pages - 356 illustrations en couleurs - 25 €

    Disponible sur www.amazon.fr, www.fnac.fr et en librairie

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    450 millions de dollars au fond de la mer : ce chiffre représente la valeur des objets de la fabuleuse épave du galion espagnol Nuestra Señora de Atocha, remontés à la surface par l’Américain Mel Fisher.

    Il fait vraiment très chaud ce 20 juillet 1985 à Key West, en Floride. Mel Fisher est tranquillement assis dans son bureau climatisé : il est 13h05. Soudain, le téléphone sonne. À l’autre bout du fil, son fils Kane s’écrie : « Papa, tu peux jeter les cartes marines à la poubelle : on a trouvé l’Atocha ! ». Pour Mel Fisher s’achève alors une très longue quête de plus de 20 années dans les eaux chaudes de Floride.

    Mel Fisher est né en 1922 dans l'Indiana. La Seconde Guerre mondiale interrompt ses études d'ingénieur-mécanicien à l’Université de Purdue. Pour pouvoir vivre, il crée alors, avec sa jeune épouse, un club de plongée. Au bout de quelques années, Fisher souhaite rompre la monotonie de ce travail. Le déclic survient le jour où il discute avec des plongeurs qui viennent de trouver des pièces d’or dans une épave, au large de Miami. Fisher, plongeur professionnel aguerri, est persuadé de pouvoir en faire autant. C’est pourquoi, en 1962, il fonde avec cinq amis plongeurs une société au nom évocateur : la « Treasure Salvors » (les Sauveteurs de Trésors). Hélas, les premières épaves qu’ils fouillent ne fournissent aucune trouvaille de valeur.

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    Mel Fisher (à gauche) et ses deux fils Kim (au centre) et Kane (à droite). En arrière-plan, deux « mail box », inventées par Fisher.

    Une invention géniale : la "mail box"

    Mais Fisher est quelqu’un d’obstiné et d’inventif : il cherche alors une idée originale qui permette de mieux explorer les fonds marins. Utilisant ses connaissances en mécanique, il met au point un appareil étonnant, qu’il surnomme « mail box » (car il ressemble à une boîte aux lettres américaine), qui va révolutionner les techniques de prospection sous-marines. Il s’agit d’un grand tube métallique coudé, renfermant une énorme hélice qui propulse l'eau de la surface vers le fond marin, afin de dégager la vase ou le sable : grâce à cet engin, les objets précieux apparaissent facilement à la vue des plongeurs.

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    Dessin expliquant le fonctionnement d’une « mail box ».

    Mon ami Michel Bagnaud, le spécialiste du trésor de l’île des Cocos, a raconté dans son livre « Profession : inventeur de trésors », comment cette « mail box » géniale donne très vite d’excellents résultats : « Les 24 et 25 mai 1964, Fisher met au jour près de 2 000 escudos d'or en parfait état. Un mois plus tard, il découvre des chaînes en or de plusieurs mètres de long et deux gros disques en or massif. Devant les journalistes médusés, il proclame alors qu'il a remonté pour un million et demi de dollars d’objets, mais qu'il compte en trouver beaucoup plus en se lançant à la recherche de l’épave la Nuestra Señora de Atocha, qui contient au moins 300 millions de dollars ! ».

    La loi fédérale très avantageuse de l'État de Floride

    Pour retrouver l’épave de l’Atocha, Fisher loue une concession maritime à l’État de Floride, en sélectionnant une zone très étendue au large de Key West. Il profite du fait que la loi fédérale de l’État de Floride est très avantageuse : elle laisse, en effet, 75% de la valeur des trouvailles aux inventeurs (découvreurs) alors que l’État de Floride se contente seulement des 25% restants.

    Dans les autres pays, la règle en usage est fondée sur un partage à 50/50. Sauf en France où, depuis 1989, l’État s’attribue l’entière propriété des trésors sous-marins gisant dans nos eaux territoriales ! Cette loi ayant eu le désastreux effet d’augmenter les pillages d’épaves, fouillées sans demande d’autorisation préalable, l’État français s’est engagé en 1996 à verser une prime à tout découvreur, prime pouvant aller jusqu’à 30 000 euros selon l’intérêt scientifique de la trouvaille. Prime considéré comme insuffisante par les chercheurs de trésors.

    Une plongée dans les archives

    Ayant obtenu sa concession auprès de l’État de Floride, Fisher se met à la recherche de l’Atocha. Les premiers mois sont décevants : il ne trouve absolument aucune trace du galion espagnol.

    Le destin vient alors au secours de Fisher : un jour, à Vero Beach, la ville de Floride où il réside, Fisher rencontre par hasard un certain Eugene Lyon, en train de s'affairer avec son détecteur de métaux sur la plage. Lyon est un brillant érudit : il sait lire l'espagnol ancien et se rend régulièrement aux Archives générales des Indes, situées à Séville en Espagne, afin d’y consulter des documents des conquistadors espagnols dans le but de rédiger la thèse de doctorat d'Histoire qu’il prépare. Fisher le charge alors d’aller trouver des informations sur le naufrage de l'Atocha, en lui précisant la date de la catastrophe : 6 septembre 1622.

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    Frappée par un ouragan, l'Atocha fait naufrage près de la Floride le 6 septembre 1622.

    La veille de cette date fatidique, 28 bateaux quittent le port de La Havane à Cuba, en direction de l’Espagne. Cette flotte emporte avec elle une fortune colossale : argent de Bolivie, or et émeraudes de Colombie, perles du Venezuela... Mais quelques bateaux ne parviendront jamais à destination : le matin du 6 septembre, un terrible ouragan frappe la flotte au moment où elle se dirige vers la Floride : 8 bateaux disparaissent entre les îles de Marquesas Keys et de Dry Tortugas, à l’ouest de Key West.

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    Eugene Lyon, l'archiviste qui a permis à Mel Fisher de localiser l'épave de l'Atocha.

    Pour essayer de retrouver l’endroit exact du naufrage, Eugène Lyon part à Séville et se plonge dans les archives pendant des semaines. Il finit par tomber sur un document exceptionnel : le manifeste de connaissement, c’est-à-dire la liste du chargement enregistré au moment où l’Atocha appareille de Carthagène, en Colombie, pour se rendre en Espagne.

    La lecture de ce document donne le vertige à Fisher ! Voyez plutôt : l’Atocha emporte officiellement 1 038 lingots d’argent d’un poids total de 24 tonnes, 180 000 pesos en pièces d’argent, 582 lingots de cuivre, 125 lingots et disques d’or, 350 balles d’indigo (une teinture rare et très appréciée à l’époque), 525 balles de tabac, 20 canons de bronze, 600 kilos d’objets en argent et des dizaines de milliers de pièces d’or !

    Un trésor phénoménal qui sera remonté à la surface quelques années plus tard !

    À SUIVRE